Le Réveil . Блейк Пирс

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Le Réveil  - Блейк Пирс


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      Sam se prépara mentalement. Il était probablement déjà énervé contre elle. Avoir gâché une partie de Tetris n’allait pas améliorer son humeur.

      Le chef tourna dans son fauteuil pivotant et dit :

      — Kuehling, asseyez-vous.

      Sam s’assit docilement devant son bureau.

      Crane joignit le bout de ses doigts et la dévisagea un moment, essayant comme d’habitude de ressembler au grand leader qu’il croyait être. Et comme d’habitude, Sam ne fut pas impressionnée.

      Crane avait à peu près trente ans et était platement charmant, d’une manière qui, selon Sam, conviendrait mieux à un assureur. Au lieu de cela, il s’était élevé au rang de chef de la police en raison du vide de pouvoir laissé par son prédécesseur Jason Swihart après son départ soudain deux ans plus tôt.

      Swihart avait été un bon chef et tout le monde l’avait apprécié, y compris Sam. Il s’était vu offrir un excellent travail dans une entreprise de sécurité de la Silicon Valley, et il était naturellement parti vers de nouveaux horizons.

      Donc à présent, Sam et les autres policiers rendaient des comptes à Carter Crane. Aux yeux de Sam, il n’était qu’un médiocre dans un service débordant de médiocrité. Sam ne l’admettrait jamais à voix haute, mais elle était persuadée d’être plus intelligente que Crane et tous les autres policiers locaux rassemblés.

      Ce serait bien d’avoir une chance de le prouver, se dit-elle.

      Enfin, Crane dit :

      — La nuit dernière, j’ai reçu un appel intéressant de la part d’un certain agent spécial, Brent Meredith, à Quantico. Vous ne croirez jamais ce qu’il m’a dit. Oh, mais encore une fois, peut-être que si.

      Sam grommela, agacée.

      — Allez, chef. Allons droit au but. J’ai appelé le FBI tard hier après-midi. J’ai parlé à plusieurs personnes avant d’être enfin mise en contact avec Meredith. Je pensais que quelqu’un devait appeler le FBI. Ils devraient être ici pour nous aider.

      Crane sourit.

      — Ne me dites pas. C’est parce que vous pensez toujours que l’assassinat de Gareth Ogden la veille au soir était l’œuvre d’un tueur en série qui vit ici même à Rushville.

      Sam leva les yeux au ciel.

      — Dois-je tout expliquer à nouveau ? dit-elle. Toute la famille Bonnett a été tuée ici, une nuit, il y a dix ans. Quelqu’un leur fracassé la tête avec un marteau. L’affaire n’a jamais été résolue.

      Crane hocha la tête.

      — Et vous pensez que le même meurtrier est sorti des bois, dix ans plus tard.

      Sam haussa les épaules.

      — Il y a de toute évidence un certain lien. Le mode opératoire est identique.

      Crane éleva soudain un peu la voix.

      — Il n’y a pas de lien. Nous avons tout passé en revue hier. Le mode opératoire n’est qu’une coïncidence. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que Gareth Ogden a été tué par un vagabond de passage en ville. Nous suivons toutes les pistes possibles. Mais à moins qu’il ne fasse la même chose ailleurs, nous risquons de ne jamais l’attraper.

      Sam ressentit un élan d’impatience monter en elle.

      — S’il s’agissait juste d’un vagabond, pourquoi n’y avait-il aucune trace de vol ?

      Crane frappa son bureau du plat de la main.

      — Bon sang, vous n’abandonnez aucune de vos idées ? Nous ne savons pas s’il n’y a pas eu de vol. Ogden était assez bête pour laisser sa porte ouverte. Peut-être était-il aussi assez stupide pour laisser une liasse d’argent sur sa table basse. Le tueur l’a vu et a décidé de se servir, en fracassant à la tête d’Ogden au passage.

      Croisant à nouveau ses doigts, Crane ajouta …

      — Cela ne vous semble-t-il pas plus plausible qu’un psychopathe qui a passé dix longues années…à faire quoi exactement ? À rester en hibernation peut-être ?

      Sam prit une longue et profonde respiration.

      Ne recommence pas avec lui, se dit-elle.

      Il était inutile d’expliquer encore une fois pourquoi la théorie de Crane la dérangeait. D’une part, qu’en était-il du marteau ? Elle-même avait remarqué que les marteaux d’Ogden étaient toujours soigneusement rangés dans sa boîte à outils. Le tueur trimbalait-il un marteau alors qu’il errait de ville en ville ?

      C’était possible, bien sûr.

      Cela lui semblait également quelque peu ridicule.

      Crane grogna d’un air maussade et ajouta :

      — J’ai dit à ce Meredith que vous vous ennuyez et que vous avez trop d’imagination, et qu’il fallait tout oublier. Mais franchement, toute cette conversation était embarrassante. Je n’aime pas que les gens agissent dans mon dos. Vous n’aviez pas à passer ces appels. Demander de l’aide au FBI, c’est mon travail, pas le vôtre.

      Sam grinçait des dents, luttant pour garder ses pensées pour elle.

      — Oui, chef, parvint-elle à dire calmement.

      Crane poussa ce qui ressemblait à un soupir de soulagement.

      — Je vais laisser passer ça et ne prendre aucune mesure disciplinaire cette fois-ci, dit-il. À vrai dire, je serais bien plus content si aucun des gars n’apprenait ce qui s’était passé. Avez-vous parlé de vos manigances à quelqu’un d’autre ici ?

      — Non, chef.

      — Alors que cela reste ainsi », dit Crane.

      Crane se retourna et commença une nouvelle partie de Tetris tandis que Sam quittait son bureau. Elle alla jusqu’au sien, s’assit et rumina en silence.

      Si je ne peux pas en parler à quelqu’un, je risque d’exploser, pensa-t-elle.

      Mais elle venait de promettre de ne pas mentionner ce sujet avec les autres policiers.

      Alors, qui restait-il ?

      Elle ne pouvait penser qu’à une personne précise… celle qui était la raison pour laquelle elle était ici, essayant de faire ce travail…

      Mon père.

      Il était en service lorsque la famille Bonnett avait été assassinée.

      Le fait que l’affaire n’ait pas été résolue l’avait hanté pendant des années.

      Peut-être que Papa pourrait me dire quelque chose, pensa-t-elle.

      Peut-être aurait-il des idées.

      Mais le cœur de Sam se serra quand elle réalisa que ce ne serait pas une si bonne idée. Son père était dans une maison de retraite et souffrait d’accès de démence. Il avait ses bons et ses mauvais jours, mais évoquer une affaire surgie de son passé le contrarierait certainement, et le rendrait confus. Sam ne voulait pas faire cela.

      Pour l’instant, elle n’avait pas grand-chose à faire jusqu’à ce que son équipier, Dominic, se présente pour la patrouille de la matinée. Elle espérait qu’il arriverait bientôt, afin qu’ils puissent faire le tour de la zone avant que la chaleur ne devienne trop oppressante. On s’attendait aujourd’hui à ce que les records soient battus.

      Pendant ce temps, il était inutile de s’inquiéter à propos de choses pour lesquelles elle ne pouvait rien faire – pas même la possibilité qu’un tueur en série puisse se trouver ici même à Rushville, prêt à frapper encore.

      Essaye de ne pas y penser, se dit-elle.

      Puis


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