Avant Qu’il Ne Traque . Блейк Пирс
Читать онлайн книгу.Agent White. »
« White, où en est-on avec cette enquête concernant le neveu du directeur Wilmoth ? »
« Et bien, pour l'instant, ça ressemble clairement à un suicide. Si les choses se déroulent comme je le pense, je devrais être de retour à Washington cet après-midi. »
« Aucun signe de crime ? »
« Pas que je sache. Et si je peux me permettre de vous poser cette question... est-ce que le directeur Wilmoth préférerait que ce soit un crime ? »
« Non. Mais pour être tout à fait honnête... un suicide dans la famille d'un homme occupant sa position, ça ne fait pas bonne figure. Il voudrait juste avoir tous les détails avant que ça ne devienne public. »
« OK, compris. »
« White, est-ce que je vous ai réveillée ? » demanda-t-il, sur un ton bourru.
« Bien sûr que non, monsieur. »
« Maintenez-moi informé des progrès de l'enquête, » dit-il avant de raccrocher.
Pas la manière la plus agréable de se réveiller, pensa Mackenzie en sortant du lit. Elle alla se doucher et quand elle eut terminé, elle enroula une serviette autour d’elle et sortit de la salle de bain en entendant à nouveau la sonnerie de son téléphone.
Elle ne reconnut pas le numéro et décrocha immédiatement. Avec ses cheveux encore mouillés, elle répondit : « Agent White. »
« Agent White, c'est Jan Haggerty, » dit une voix sombre. « Je viens juste de terminer de lire votre email. »
« Merci de m'avoir appelée aussi vite, » dit Mackenzie. « Je sais que c'est beaucoup demander à quelqu'un dans votre profession, mais est-ce qu'on pourrait se rencontrer aujourd'hui pour discuter ? »
« Il n'y a aucun problème, » dit Haggerty. « Je travaille de chez moi et mon premier rendez-vous n'est pas avant neuf heures trente. Si vous me laissez une demi-heure pour me préparer, on peut se voir ce matin. Je préparerai du café. »
« OK, super, » dit Mackenzie.
Haggerty donna son adresse à Mackenzie et elles raccrochèrent. Vu qu’elle avait une demi-heure devant elle, Mackenzie décida de se comporter en adulte et d'appeler Ellington. Ça ne leur servirait à rien d'essayer d'éviter le sujet ou d'espérer que l'autre en ferait tout simplement abstraction en optant pour la politique de l'autruche.
Quand il décrocha, il avait l'air fatigué. Mackenzie supposa qu'elle venait de le réveiller, ce qui n'était pas vraiment surprenant vu qu'il avait tendance à dormir les jours où il ne travaillait pas. Mais elle entendit également une pointe d'optimisme dans sa voix.
« Salut, » dit-il.
« Bonjour, » dit-elle. « Comment vas-tu ? »
« Je ne sais pas vraiment, » répondit-il, presque immédiatement. « Un peu déboussolé serait la meilleure manière de le décrire. Mais je survivrai. Plus j'y pense, plus je suis certain que ça va passer. Ce sera un accroc dans ma carrière professionnelle mais tant que je peux retourner travailler, je pense que ça ira. Et toi ? Comment va ton enquête super top secrète ? »
« Presque terminée, je pense, » dit-elle. Quand elle l'avait appelé hier soir, en chemin vers Kingsville, elle n'avait pas partagé trop de détails concernant l'affaire. Elle s'était contentée de lui dire que ce n'était pas une enquête qui allait la mettre en danger. Elle veilla également de ne pas lui en dire beaucoup plus maintenant non plus. C'était quelque chose qui arrivait parfois entre agents quand une affaire était clôturée ou sur le point de l'être.
« Tant mieux » dit-il. « Car je n'aime pas la manière dont la conversation s'est terminée entre nous hier. Je ne sais pas... eh bien, je ne sais pas de quoi il faut que je m'excuse. Mais j'ai tout de même l'impression que je t'ai fait du tort dans tout ça. »
« On ne peut rien y faire, » dit Mackenzie, en détestant entendre sortir une telle phrase clichée de sa bouche. « Je devrais rentrer ce soir. On en parlera à ce moment-là. »
« OK, super. Fais attention à toi. »
« Toi aussi, » dit-elle, avec un petit rire forcé.
Ils raccrochèrent et bien qu'elle se sente un peu mieux de lui avoir parlé, elle ne pouvait ignorer la tension qu'elle continuait de ressentir. Mais elle ne se laissa pas le temps d'y penser. Elle sortit dans Kingsville pour aller petit-déjeuner et faire passer le temps avant de se rendre chez le Dr. Haggerty.
***
Le Dr. Haggerty vivait seule dans une maison à un étage de style colonial, érigée au milieu d'un magnifique jardin. Plusieurs ormes et chênes se dressaient à l'arrière et formaient une ombre qui planait au-dessus de la maison. Le Dr. Haggerty accueillit Mackenzie à la porte d'entrée avec un sourire et une odeur de café frais derrière elle. Elle devait avoir près de la soixantaine et elle avait des cheveux gris qui parvenaient encore à conserver une bonne partie de sa couleur brune. Elle observa Mackenzie à travers une petite paire de lunettes. Quand elle invita Mackenzie à entrer, elle fit un geste de ses bras maigres et lui parla d'une voix qui ressemblait plus à un murmure.
« Je vous remercie encore d'avoir accepté de me rencontrer, » dit Mackenzie. « Surtout dans un délai aussi court. »
« Ce n'est vraiment pas un problème, » dit-elle. « Entre nous, j'espère qu'on arrivera à rassembler assez d'éléments pour que le shérif Tate suggère au comté de faire enfin démolir ce fichu pont. »
Haggerty versa une tasse de café à Mackenzie et les deux femmes s'assirent à la petite table qui se trouvait dans un charmant coin petit-déjeuner, juste à côté de la cuisine. À côté de la table, une fenêtre s'ouvrait sur les ormes et les chênes qui se dressaient dans le jardin arrière.
« J'imagine que vous avez été informée des événements d'hier après-midi ? » demanda Mackenzie.
« Oui, » dit Haggerty. « Kenny Skinner. Vingt-deux ans, c'est bien ça ? »
Mackenzie hocha la tête, tout en buvant une gorgée de son café. « Et Malory Thomas, il y a quelques jours. Maintenant... pouvez-vous me dire pourquoi vous insistez autant auprès du shérif concernant ce pont ? »
« Eh bien, Kingsville n'a pas grand-chose à offrir. Et bien que les gens vivant dans une petite ville ne veuillent pas l'admettre, un coin perdu comme ici n'a jamais rien eu à offrir aux adolescents et aux jeunes adultes. Et quand ce genre de choses arrivent, des points de repère morbides comme le Miller Moon Bridge deviennent emblématiques. En consultant les archives de la ville, les habitants mettaient déjà fin à leurs jours depuis ce pont dès 1956, quand il était encore en service. À notre époque, les jeunes gens sont exposés à tellement de négativité et de problèmes de confiance en eux qu'une construction aussi emblématique que ce pont peut prendre beaucoup plus d'importance. Les jeunes qui cherchent à sortir d'une manière ou d'une autre de cette ville en arrivent à des extrêmes et il ne s'agit plus seulement de sortir d'ici... mais d'en finir avec la vie en général. »
« Alors vous pensez que ce pont offre aux jeunes gens suicidaires un moyen facile de mettre fin à leurs jours ? »
« Pas vraiment un moyen facile en soi, » dit Haggerty. « C'est plutôt comme un point de repère pour eux. Et ceux qui ont sauté de ce pont avant eux n'ont fait que leur montrer la voie. Ce pont n'est même plus vraiment un pont. C'est une plate-forme à suicides. »
« Hier soir, le shérif Tate m'a également dit que vous aviez du mal à croire que tous ces suicides puissent vraiment n'être que des suicides. Est-ce que vous pourriez m'en dire plus à ce sujet ? »
« Oui, bien sûr... et on peut commencer en prenant Kenny Skinner comme exemple. Kenny était un type populaire. Entre nous, je ne pense pas qu'il allait faire quoi que ce soit d'extraordinaire dans sa vie. Il aurait probablement continué