Avant qu’il ne prenne . Блейк Пирс

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Avant qu’il ne prenne  - Блейк Пирс


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– des routes de campagne qui serpentaient à travers bois, tel un énorme serpent n’ayant nulle part où aller.

      Elle se laissa glisser dans l’esprit d’un tueur utilisant ces routes et l’obscurité de la nuit pour couverture. Il devait sûrement être quelqu’un de patient. Et étant donné l’obscurité, il devait probablement avoir l’habitude d’être seul. L’obscurité ne le tracassait pas. Peut-être même qu’il préférait travailler la nuit, non seulement pour la couverture qu’elle lui offrait mais également pour la sensation de solitude et d’isolement. Ce type était probablement un solitaire. Il les enlevait sur le bord de la route, apparemment dans différentes situations stressantes. Réparation de voiture, pneus crevés. Ce qui voulait dire qu’il n’agissait probablement pas dans le seul but de tuer. Il voulait juste les femmes. Mais pourquoi ?

      Et maintenant concernant la dernière victime, Delores Manning ? Peut-être qu’elle était du coin avec des antécédents dans la région, pensa Mackenzie. C’est soit ça, ou soit elle était juste vraiment téméraire pour rouler sur ces routes de campagne à une telle heure de la nuit… Peu importe que ce soit un bon raccourci, c’était plutôt imprudent.

      Elle espérait que ce soit le cas. Elle espérait que la femme soit une téméraire. Car le courage, peu importe sa forme, pouvait aider les gens à gérer des situations critiques. C’était plus qu’une qualité, c’était une caractéristique psychologique profonde qui permettait aux gens de s’en sortir. Elle essaya de visualiser Delores Manning, l’auteur au succès prometteur, serpentant sur ces routes de nuit. Téméraire ou non, ce n’était pas une image encourageante.

      Quand Mackenzie eut terminé, elle rendit le dossier à Ellington. Elle regarda en direction du hublot derrière lui, où les flocons blancs des nuages passaient à la dérive. Elle ferma les yeux durant un instant et se replongea là-bas, pas dans l’Iowa mais au Nebraska voisin. Un endroit rempli d’immenses terres et de gigantesques forêts au lieu d’un trafic surchargé et de hauts buildings. Ça ne lui manquait pas mais l’idée d’y retourner, même pour le travail, l’enthousiasmait d’une manière qu’elle ne s’expliquait pas vraiment.

      « White ? »

      Elle ouvrit les yeux au moment où elle entendit son nom. Elle se tourna vers Ellington, légèrement gênée qu’il l’ait vue l’esprit totalement ailleurs. « Oui ? »

      « Tu as eu l’air déconnectée durant un instant. Tout va bien ? »

      « Oui, tout va bien, » dit-elle.

      Et le fait est qu’elle allait vraiment bien. Les six premières heures de la journée avaient été physiquement et émotionnellement épuisantes, mais maintenant qu’elle était assise, suspendue dans les airs et avec un partenaire temporaire peu probable, elle se sentait bien.

      « Je peux te poser une question ? » demanda Mackenzie.

      « Vas-y. »

      « As-tu fait une demande pour travailler avec moi sur cette affaire ? »

      Ellington ne répondit pas tout de suite. Elle voyait bien qu’il réfléchissait avant de répondre et elle se demanda quelle raison il pouvait bien avoir pour lui mentir.

      « Et bien, j’ai entendu parler de cette affaire et, comme tu le sais, j’ai des rapports professionnels avec le bureau local d’Omaha. Et puisqu’il s’agit là du bureau local le plus proche de notre objectif dans l’Iowa, je me suis proposé. Quand il m’a demandé si ça ne me dérangeait pas de travailler avec toi sur l’enquête, je n’ai pas discuté. »

      Elle hocha de la tête et commença à se sentir presque coupable de s’être demandée s’il avait une autre raison pour avoir eu envie de travailler sur cette affaire. Alors qu’elle nourrissait une certaine forme de sentiments à son égard (qu’ils soient strictement physiques ou d’une certaine manière émotionnels, elle n’en était pas vraiment sûre), il ne lui avait jamais donné de raison de penser qu’il ressentait la même chose. Elle ne se rappelait que trop bien comment elle l’avait dragué lorsqu’elle l’avait rencontré pour la première fois au Nebraska et comment ses avances avaient été rejetées.

      Espérons qu’il ait tout oublié de cet épisode, pensa-t-elle. Aujourd’hui, je suis une autre personne, il est bien trop occupé pour y penser et maintenant nous travaillons ensemble. C’est de l’histoire ancienne.

      « Et toi ? » demanda-t-elle. « Quelles sont tes premières impressions ? »

      « Je pense qu’il n’a pas l’intention de tuer ces femmes, » dit Ellington. « Pas d’indices, aucune trace, et, comme toi, je pense qu’il doit s’agir d’un gars du coin. Je pense qu’il les collectionne peut-être… dans quel but, je ne vais pas spéculer à ce sujet. Mais si j’ai raison, ça m’inquiète. »

      Ça inquiétait aussi Mackenzie. Si ce type kidnappait des femmes, il finirait par manquer de place. Et peut-être aussi qu’il finirait par perdre de l’intérêt… ce qui signifiait qu’il devrait arrêter tôt ou tard. Et bien que ce soit une bonne chose en théorie, ça voudrait aussi dire qu’ils risqueraient de perdre sa trace, en l’absence d’autres scènes d’enlèvement où il pourrait éventuellement laisser des indices.

      « Je pense que tu as raison sur le fait qu’il les collectionne, » dit-elle. « Il les attaque à un moment de vulnérabilité – à un moment où elles sont occupées par leur voiture ou des pneus crevés. Ça veut dire qu’il les prend par surprise plutôt que de les attaquer de front. Il est probablement timide. »

      Il eut un rictus et dit, « Oui, c’est bien observé. »

      Sa grimace se transforma en un sourire duquel elle préféra détourner les yeux, sachant qu’il leur arrivait trop souvent de se fixer du regard et de laisser ce moment s’attarder un peu trop longtemps. Elle regarda en direction du ciel bleu et des nuages tandis que le Midwest s’approchait rapidement sous leurs pieds.

      ***

      Vu qu’ils voyageaient avec très peu de bagages, Mackenzie et Ellington traversèrent l’aéroport sans aucun problème. Durant la dernière partie du vol, Ellington avait informé Mackenzie qu’un programme avait déjà été décidé (probablement pendant qu’elle se ruait à son appartement, puis à l’aéroport). Ils allaient rencontrer deux agents locaux et collaborer avec eux afin de résoudre cette affaire le plus tôt possible. Vu qu’ils n’avaient aucun bagage à récupérer au carrousel, ils purent retrouver les agents très rapidement.

      Ils se retrouvèrent dans l’un des innombrables Starbucks de l’aéroport. Elle laissa Ellington ouvrir la voie car il était manifeste que McGrath le considérait comme responsable sur cette affaire. Sinon pour quelle autre raison aurait-il uniquement informé Ellington de l’endroit où retrouver les agents locaux ? Et pour quelle autre raison aurait-il averti Ellington assez tôt, lui laissant assez de temps pour arriver confortablement à l’heure pour son vol ?

      Il était difficile de rater les deux agents. Mackenzie soupira intérieurement quand elle vit que c’était tous les deux des hommes. L’un d’entre eux avait l’air d’être une nouvelle recrue. Il était impossible que ce type ait plus de vingt-quatre ans. Son partenaire par contre avait l’air plus endurci et plus âgé – probablement sur le point d’atteindre la cinquantaine.

      Ellington se dirigea directement vers eux et Mackenzie le suivit. Aucun des deux agents ne se leva mais le plus âgé tendit la main vers Ellington au moment où ils s’approchaient de la table.

      « Agents Heideman et Thorsson, c’est bien ça ? » demanda Ellington.

      « C’est bien ça, » dit l’homme plus âgé. « Je suis Thorsson et voici mon partenaire, Heideman. »

      « Ravis de vous rencontrer, » dit Ellington. « Je suis l’agent spécial Ellington et voici ma partenaire, l’agent White. »

      Ils se serrèrent tous la main d’une manière qui était presque devenue pénible pour Mackenzie


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