Avant qu’il n’ait Besoin. Блейк ПирÑ
Читать онлайн книгу.ils se retrouvèrent à l’extérieur et que Demi Stiller eut refermé la porte derrière eux, Harrison regarda en direction de la maison qui fut autrefois la demeure de Josh et de Julie Kurtz. « Alors, tout ce que nous avons pu apprendre de cette visite, c’est qu’ils avaient une vie sexuelle épanouie ? » demanda-t-il.
« On dirait bien, » dit-elle. « Mais ça nous confirme peut-être aussi qu’ils étaient un couple heureux. Ajoute ça aux déclarations de la famille concernant leur mariage parfait et ça devient plus difficile de trouver un mobile à leurs meurtres. Ou, d’un autre côté, ça pourrait maintenant faciliter les choses. S’ils avaient un mariage heureux et qu’ils évitaient les ennuis, trouver une personne qui pourrait avoir du ressentiment à leur égard pourrait être plus facile. Maintenant… jette un coup d’œil à tes notes. Dans quelle direction penses-tu que nous devrions maintenant chercher ? »
Harrison eut l’air un peu surpris par sa question mais il regarda consciencieusement le cahier dans lequel il gardait ses notes et ses dossiers. « Il faut nous rendre à la première scène de crime – la maison des Sterling. Les parents du mari vivent à seulement dix kilomètres de là, alors ça peut valoir aussi la peine d’aller leur rendre visite. »
« Ça me paraît une très bonne idée, » dit-elle. « Tu as les adresses ? »
Elle lui lança les clés de la voiture et se dirigea vers la portière du côté passager. Elle prit un moment pour admirer l’air de surprise et de fierté qui envahit son visage au moment où il attrapa les clés.
« Alors montre-nous le chemin, » dit-elle.
CHAPITRE CINQ
La résidence des Sterling se trouvait à dix-huit kilomètres de la maison des Kurtz. Mackenzie ne put s’empêcher d’admirer l’endroit au moment où Harrison s’avança sur la longue allée en béton qui menait à la résidence. La maison se trouvait à environ cinquante mètres de la route principale et elle était bordée d’un superbe parterre de fleurs et de hauts arbres fins. La maison en elle-même était très moderne, principalement constituée de fenêtres et de poutres en bois patinées. C’était une maison idyllique mais néanmoins coûteuse pour un couple nanti. Le seul détail qui détonnait dans cette vision, c’était le ruban jaune pour scène de crime qui barrait la porte d’entrée.
Lorsqu’ils se mirent à marcher en direction de la porte, Mackenzie remarqua combien l’endroit était calme. Il était isolé des autres maisons voisines par un bosquet dense, un mur luxuriant de verdure qui avait l’air tout aussi bien entretenu et coûteux que les maisons situées dans cette partie de la ville. Bien que la propriété ne soit pas sur la plage, elle entendait la mer bruisser quelque part au loin.
Mackenzie se pencha pour passer en-dessous du ruban protégeant la scène de crime et sortit le double de la clé que Dagney lui avait fourni, suite à l’enquête initiale de la police de Miami. Ils entrèrent dans un grand vestibule et Mackenzie fut à nouveau surprise par l’intense silence qui y régnait. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle afin d’étudier la disposition de la maison. Un couloir s’ouvrait sur leur gauche et se terminait dans une cuisine. Le reste de la maison était assez ouvert ; un salon et un grand espace détente étaient reliés entre eux et continuaient à l’arrière vers une véranda entièrement vitrée.
« Que sait-on de ce qui s’est passé ici ? » demanda Mackenzie à Harrison. Bien sûr, elle connaissait la réponse. Mais elle voulait le laisser exposer ses propres réflexions sur le sujet, espérant qu’il soit rapidement à l’aise avant que les choses ne s’accélèrent.
« Deb et Gerald Sterling, » dit Harrison. « Il avait trente-six ans et elle, trente-huit. Assassinés dans leur chambre à coucher, de la même manière que les Kurtz. Mais ces meurtres ont eut lieu au moins trois jours avant ceux des Kurtz. Leurs corps ont été retrouvés par leur femme de ménage un peu après huit heures du matin. Le rapport du médecin légiste indique qu’ils sont morts le soir précédent. L’enquête initiale n’a trouvé absolument aucun indice, quel qu’il soit, bien que la police scientifique soit actuellement occupée à analyser des fibres capillaires retrouvées accrochées à l’embrasure de la porte d’entrée. »
Mackenzie hocha la tête en signe d’assentiment pendant qu’il récitait les faits. Elle examinait le rez-de-chaussée, essayant d’avoir une idée du genre de personnes que pouvaient être les Sterling avant de monter dans la chambre où ils avaient été assassinés. Elle passa à côté d’une grande étagère encastrée entre le salon et l’espace de détente. La plupart des livres qui s’y trouvaient était des ouvrages de fiction, essentiellement d’auteurs tels que King, Grisham, Child et Patterson. Il y avait également quelques livres sur l’art. En d’autres mots, des livres plutôt bateau qui ne donnaient pas beaucoup d’indices sur la vie personnelle des Sterling.
Un bureau à cylindre décoratif était appuyé contre le mur dans l’espace de détente. Mackenzie souleva le haut et regarda à l’intérieur mais il n’y avait pas grand-chose d’intéressant – juste des stylos, du papier, quelques photos et d’autres ustensiles.
« Allons à l’étage, » dit-elle.
Harrison hocha la tête, tout en respirant profondément.
« Ça va aller, » dit Mackenzie. « Moi aussi, la maison des Kurtz m’a secouée. Mais crois-moi… on finit par s’habituer à ce genre de situations. »
Tu sais que ce n’est pas forcément une bonne chose, non ? pensa-t-elle en elle-même. À combien de scènes horribles es-tu devenue indifférente depuis le jour où tu as vu cette première femme attachée à un poteau dans les champs de maïs du Nebraska ?
Elle écarta cette pensée au moment où ils atteignirent le haut des escaliers. L’étage était composé d’un long couloir qui donnait sur trois pièces. Un grand bureau se trouvait à gauche. Il était rangé au point d’être presque vide et il donnait sur le bosquet d’arbres à l’arrière de la maison. L’énorme salle de bains était équipée de deux lavabos, d’une grande douche, d’une baignoire et d’une armoire à linge aussi grande que la cuisine de Mackenzie.
Tout comme à l’étage inférieur, il n’y avait pas grand-chose ici qui leur permette de se faire une idée du genre de personnes qu’étaient les Sterling ou de la raison pour laquelle quelqu’un pourrait bien vouloir les tuer. Sans perdre plus de temps, Mackenzie s’avança vers le bout du couloir où la porte de la chambre à coucher était ouverte. La lumière du jour se déversait à travers une grande fenêtre sur le côté gauche de la chambre. La lumière se répandait sur le bout du lit, transformant les taches bordeaux qui s’y trouvaient en d’éclatantes variantes de rouge.
Ça donnait un peu le vertige de rentrer dans la chambre d’une maison immaculée et d’y voir tout ce sang répandu sur le lit. Le sol était en bois mais Mackenzie put y voir quelques éclaboussures de sang. Il n’y avait pas autant de sang sur les murs que ce qu’ils avaient vu chez les Kurtz mais il y avait tout de même quelques taches, comme une sorte de peinture abstraite morbide.
Il y avait une légère odeur de cuivre dans l’air, l’odeur du sang séché. C’était très léger mais on aurait dit que ça remplissait toute la chambre. Mackenzie contourna le lit en regardant les draps gris clair tachés de rouge. Elle vit une petite marque sur le drap du haut, qui ressemblait à une déchirure faite par un couteau. Elle l’examina de plus près et se rendit compte que c’était bien ce qu’elle croyait.
En ayant fait un seul tour autour du lit, Mackenzie était certaine qu’ils n’allaient rien trouver de plus ici qui pourrait faire avancer leur enquête. Elle regarda autour d’elle – les tables de chevet, les tiroirs de la commode et le petit centre de divertissement – cherchant à y trouver le moindre détail.
Elle vit une légère encoche dans le mur, pas plus grande qu’une pièce d’un cent. Elle était entourée d’éclaboussures de sang. Il y avait davantage de sang en-dessous, un léger filet qui avait séché