Salle de Crise. Джек Марс

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Salle de Crise - Джек Марс


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ils avaient insisté pour que les filles soient interviewées ensemble. C’était tout à fait normal – tandis que Michaela était coincée en haut d’une tour de cinquante étages, gardée par des terroristes, Lauren était seule à la maison. On lui avait arraché sa sœur jumelle et son amie de toujours.

      Il arrivait parfois à Susan de suffoquer à l’idée de perdre sa fille. Ça lui arrivait de se réveiller en pleine nuit, en ayant du mal à respirer, comme si un démon était assis sur sa poitrine.

      Elle pouvait remercier Luke Stone pour lui avoir ramené Michaela. Luke Stone l’avait sauvée et ramenée à la maison. Lui et son équipe avaient tué chacun des kidnappeurs. C’était un homme dur à cerner. Tueur impitoyable d’un côté, mais aussi un père aimant de l’autre. Susan était convaincue qu’il n’était pas allé sur ce toit parce que c’était son boulot, mais parce qu’il aimait tellement son fils qu’il ne pouvait pas se faire à l’idée que Susan puisse perdre sa fille.

      Dans dix jours, toute la famille, excepté Susan, retournerait en Californie pour se préparer à une nouvelle année scolaire. Elle allait à nouveau les perdre mais ce n’était que temporaire. Et elle avait été tellement heureuse de les avoir auprès d’elle. À un tel point… qu’elle avait presque peur de penser à leur départ.

      « À quoi penses-tu ? » demanda Pierre.

      Ils étaient étendus sur le lit King-size de la chambre à coucher principale. La lumière du matin filtrait à travers les fenêtres orientées au Sud-est. La tête de Susan était posée sur la poitrine nue de son mari et elle avait un bras autour de ses hanches. Et quoi, s’il était homosexuel ? C’était son mari et le père de ses deux filles. Elle l’aimait. Ils avaient partagé tellement de choses ensemble. Et cet instant-là, le dimanche matin, c’était leur moment privilégié.

      Vu que leurs filles étaient adolescentes, elles avaient tendance à dormir tard. Elles resteraient au lit jusqu’à midi si Pierre et Susan les laissaient faire. Et il faut dire que Susan serait également ravie de faire la grasse matinée, si le devoir ne l’appelait pas. Être Présidente des États-Unis était un boulot à temps plein, sept jours sur sept, avec seulement quelques heures de répit le dimanche matin.

      « Je pensais que j’étais vraiment heureuse, » dit-elle. « Pour la première fois depuis le six juin, je suis totalement heureuse. J’ai été tellement contente de vous avoir auprès de moi. Comme avant. Et avec tout ce qui s’est passé, j’ai l’impression que je commence vraiment à me sentir à l’aise dans mon rôle de Présidente. Je ne pensais pas en être capable, mais si, finalement, j’y suis arrivée. »

      « Tu t’es endurcie, » dit Pierre. « Tu es plus résistante. »

      « Et c’est une mauvaise chose ? » dit-elle.

      Il secoua la tête. « Non, pas du tout. Tu as beaucoup muri. Tu étais beaucoup moins mature quand tu étais Vice-Présidente. »

      Susan acquiesça d’un mouvement de tête. « C’est vrai que j’étais plutôt immature. »

      « C’est clair, » dit-il. « Tu te rappelles quand Mademoiselle t’a fait faire ton jogging en pantalon moulant orange ? Très sexy. Mais tu étais également Vice-Présidente des États-Unis à cette époque-là. C’était un peu… trop informel comme attitude. »

      « C’était amusant d’être Vice-Présidente. Ça m’a vraiment beaucoup plu. »

      Il hocha la tête et rit. « Je sais. J’ai remarqué. »

      « Mais après, les choses ont changé. »

      « Oui. »

      « Et on ne peut pas retourner en arrière, » dit-elle.

      Il baissa les yeux vers elle. « Est-ce que tu le ferais, si tu le pouvais ? »

      Elle y réfléchit pendant une seconde. « Si tous ces gens pouvaient encore être vivants, ceux qui ont perdu leur vie à Mont Weather, je rendrais tout de suite son poste à Thomas Hayes, sans hésiter une seconde. Mais sinon, non. Je ne retournerais pas en arrière. J’ai encore deux années devant moi avant de décider si je veux me présenter aux élections. J’ai l’impression que les gens commencent à me suivre et si j’obtenais un autre mandat, je pense qu’on pourrait faire de très grandes choses. »

      Il fronça les sourcils. « Un autre mandat ? »

      Elle se mit à rire. « C’est une conversation qui peut attendre. »

      À ce moment-là, le téléphone à côté du lit se mit à sonner. Susan tendit la main vers le cornet, en espérant que ce ne soit rien de grave.

      Mais ça ne l’était jamais.

      C’était sa nouvelle chef de cabinet, Kat Lopez. Susan reconnut tout de suite sa voix.

      « Susan ? »

      « Salut, Kat. Tu sais qu’il n’est même pas huit heures du matin et qu’on est dimanche ? Même dieu se reposait un jour par semaine. Tu peux en faire de même, tu sais. »

      Le ton de la voix de Kat était très sérieux. De toute façon, c’était toujours le cas. Kat était une femme hispanique qui avait débuté tout en bas de l’échelle et qui avait dû lutter pour grimper les échelons. Elle n’y était pas arrivée en souriant. Susan trouvait que c’était dommage. Kat était extrêmement compétente. Mais elle était également jolie. Et ça ne lui ferait pas de mal de sourire de temps en temps.

      « Susan, un important barrage vient juste de s’effondrer à l’Ouest de la Caroline du Nord. Nos analystes pensent qu’il s’agit d’une attaque terroriste. »

      Susan ressentit cette pointe familière de crainte. C’était quelque chose à laquelle elle ne parviendrait jamais à s’habituer. C’était une chose qu’elle ne souhaiterait pas à son pire ennemi.

      « Il y a des victimes ? » demanda-t-elle.

      Elle vit l’expression du visage de Pierre changer. C’était le boulot. Un cauchemar. Et il y a à peine une minute, elle avait nonchalamment envisagé de se représenter pour un autre mandat.

      « Oui, » répondit Kat.

      « Combien ? »

      « On ne le sait pas encore. Probablement des centaines. »

      Susan eut l’impression de suffoquer.

      « Susan, il y a un groupe qui est occupé à se mettre en place dans la salle de crise. »

      Susan hocha la tête. « Je serai là dans un quart d’heure. »

      Elle raccrocha. Pierre la fixait des yeux.

      « De mauvaises nouvelles ? » demanda-t-il.

      « Comme toujours. »

      « OK, » dit-il. « Vas-y, va faire ton boulot. Je m’occuperai des filles. »

      Mais Susan était déjà debout et se dirigeait vers la douche, avant même qu’il eut terminé de parler.

      CHAPITRE TROIS

      10h23

      Sentier transversal, Southwest Harbor, Parc national d’Acadia, Maine

      « Ça va ? Tu tiens le coup ? »

      « Tout va bien, papa. »

      Luke Stone et son fils, Gunner, gravissaient lentement les marches raides du sentier. C’était une matinée chaude et humide, et Luke était conscient que Gunner n’avait que dix ans. Ils gravissaient la montagne en prenant leur temps et Luke veillait à s’arrêter fréquemment pour qu’ils s’hydratent.

      Ils grimpaient de plus en plus haut, à travers les énormes roches. Les imposantes pierres étaient disposées de telle façon qu’elles créaient un escalier imposant, serpentant vers


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