Salle de Crise. Джек Марс
Читать онлайн книгу.baies vitrées qui offraient de magnifiques vues sur les terrains vallonnés de l’Observatoire naval. Les fenêtres étaient situées au Sud-ouest et laissaient entrer la lumière de l’après-midi. Une lumière un peu vaporeuse qui inspirerait bien des artistes.
Luke remarqua que les journées commençaient déjà à raccourcir. Bien qu’il ne soit pas encore 19h, c’était une lumière de début de soirée qui filtrait à travers les fenêtres. La journée se terminait déjà. Luke repensa brièvement à l’interaction qu’il avait eue avec Becca quand il était allé déposer Gunner chez elle. Mais il balaya très vite cette image de sa tête. C’était trop pour l’instant.
Il était assis en face de la Présidente. Kurt Kimball se trouvait à côté et Kat Lopez, juste derrière Susan, sur sa droite.
« Oui, » dit Susan. « Il n’y a plus d’Équipe d’intervention spéciale. La plupart de ses membres ont été réaffectés ailleurs au sein du FBI. À l’heure actuelle, il serait difficile de reconstituer ce que vous considérez comme votre équipe. »
« Susan, » dit Luke. « C’est vous qui me demandez à nouveau de reprendre du service, alors que j’ai pris ma retraite. Vous savez ce que j’ai fait ces deux derniers mois ? Je vais vous le dire. Du camping, de la pêche, des randonnées, de la voile. Un peu de chasse. Un peu de plongée. » Il frotta sa barbe. « Et j’ai beaucoup dormi. »
« Alors, vous êtes bien reposé, » dit Kurt Kimball.
Luke secoua la tête. « Je suis rouillé. J’ai besoin de mon équipe. Je leur fais confiance. Je ne peux pas vraiment fonctionner sans eux. »
« Luke, si vous étiez resté dans le coin au lieu de disparaître, on aurait peut-être pu vous conserver une équipe… »
« J’essayais de sauver mon mariage, » dit-il.
Susan le regarda droit dans les yeux. « Et comment ça s’est passé ? »
Il secoua légèrement la tête en disant : « Pas très bien, pour l’instant. »
« Je suis désolée de l’entendre. »
« Moi aussi. »
Susan jeta un coup d’œil derrière elle. « Kat, est-ce qu’on sait où se trouvent les anciens membres de l’équipe de Luke ? »
Kat Lopez regarda la tablette qu’elle tenait en main. « Bien sûr, c’est facile à savoir. Mark Swann a quitté le FBI pour un boulot au sein de la NSA. Il travaille à leur siège central, ici, dans la banlieue de Washington. Ça fait trois semaines et demie qu’il a commencé. Il évolue au sein de leur système de classification et il devrait commencer à travailler sur le projet d’extraction de données PRISM dans environ un mois.
« Edward Newsam est toujours au FBI. Il était en arrêt maladie en juin et en juillet. Sa hanche est maintenant totalement rétablie et il a été réaffecté à l’équipe de libération d’otages. Il est actuellement en formation à Quantico pour un possible travail de renseignement à l’étranger qui devrait commencer vers la fin de l’année. Dans son dossier, il est indiqué que son statut sera probablement classé Top Secret dans les prochaines semaines et qu’une autorisation spéciale sera nécessaire pour en savoir plus sur lui. »
Luke hocha la tête. Ce n’était pas une surprise. Swann et Newsam étaient parmi les meilleurs dans leur domaine. « Est-ce que vous pensez qu’on pourrait les emprunter quelques jours ? » demanda-t-il.
Kat Lopez hocha la tête. « Si on en fait la demande, je pense que les agences n’auront aucun problème pour nous les prêter. »
« Et Trudy ? » dit Luke. « J’ai aussi besoin d’elle. »
« Luke, Trudy Wellington est en prison, » dit Susan.
Luke fut totalement pris par surprise en entendant ces mots. Il fixa Susan des yeux, en essayant de comprendre ce qu’elle venait de dire.
« Quoi ? » parvint-il finalement à articuler.
Susan secoua la tête.
« Je n’arrive pas à croire que vous ne soyez pas au courant. Qu’est-ce que vous avez fait ces derniers mois, vivre dans une grotte ? Vous ne lisez pas les journaux ? »
Il haussa les épaules. « Je vous l’ai dit, je suis resté déconnecté et loin de tout. Ils ne vendent pas de journaux là où je me trouvais et j’ai laissé mon ordinateur à la maison. »
Kat Lopez se mit à lire ce qu’il y avait sur sa tablette. Le ton de sa voix était automatique, c’était presque la voix d’un robot.
« Trudy Wellington, trente ans, était la maîtresse de Don Morris pendant au moins un an, lors de la planification des attaques du 6 juin. Des emails, des messages, des enregistrements informatiques et des relevés téléphoniques suggèrent qu’à partir du mois de mars, elle avait connaissance du plan mis en place pour assassiner le Président et la Vice-Présidente des États-Unis, et qu’elle connaissait l’identité de certains des conspirateurs. Elle est accusée de trahison, de conspiration, de plus de trois cents chefs d’inculpation pour meurtre et de nombreuses autres accusations. Elle est emprisonnée sans possibilité de remise en liberté sous caution dans l’établissement pénitentiaire fédéral pour femmes de Randal, dans le Maryland. Si elle est reconnue coupable des charges qui pèsent contre elle, elle risque plusieurs condamnations de prison à vie et jusqu’à la peine de mort. »
Luke se passa la main dans les cheveux. Il avait l’impression d’avoir reçu un coup sur la tête. Il revit Trudy, avec ses comiques lunettes rouges, le regardant par-dessus le couvercle de son ordinateur portable. Il la revit la nuit où il s’était rendu chez elle à 3h du matin. Elle lui ouvrit la porte en ne portant rien d’autre qu’un long t-shirt tout fin et une arme en main. Il se revit avec elle cette nuit-là, et leurs corps enlacés.
Et elle était en prison ? Ce n’était pas possible.
« Trudy Wellington risque la peine de mort ? » dit-il.
« En un mot, oui. »
« Tout ça parce qu’elle n’a pas dénoncé Don ? »
Susan secoua la tête. « C’est une trahison, quelle que soit la manière dont on veut le voir. Beaucoup de personnes sont mortes, y compris Thomas Hayes, qui était Président des États-Unis, mais aussi un ami personnel. Wellington aurait pu éviter tout ça et elle a choisi de ne pas le faire. Elle n’a même pas essayé. À ce stade, le seul moyen pour elle de sauver sa peau, c’est de témoigner contre les conspirateurs. »
« J’ai du mal à croire qu’elle ait pu être au courant, » dit Luke. « Elle a avoué ? »
« Elle nie tout, » dit Kat Lopez.
« J’aurais tendance à la croire, » dit Luke.
Kat lui tendit sa tablette. « Il y a environ deux cents pages de pièces à conviction et on a accès à la majorité de ces preuves. Vous pouvez y jeter un coup d’œil. Peut-être que vous changerez d’avis après ça. »
Luke secoua la tête. Il regarda Susan. « Alors, ça nous laisse quoi, comme option ? »
Elle haussa les épaules. « Vous pouvez avoir Mark Swann et Ed Newsam pour quelques jours, si vous avez besoin d’eux. Mais vous n’aurez pas Trudy Wellington. »
Elle le regarda, avant d’ajouter : « Et votre hélico décolle dans quelques heures. »
CHAPITRE CINQ
16 Août
7h15
Barrage de Black Rock, Great Smoky Mountains, Caroline du Nord
En regardant par la fenêtre de l’hélico, Luke ne vit rien qui sorte de l’ordinaire en survolant le barrage. Ils arrivèrent par le lac de Black Rock, qui était une longue et pittoresque étendue