Avant Qu’il Ne Harcèle. Блейк Пирс

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Avant Qu’il Ne Harcèle - Блейк Пирс


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Elle savait que donner quelque chose à faire à Esmeralda Torres serait une bénédiction pour la pauvre femme. De quoi s’occuper, sentir qu’elle contrôlait quelque chose.

      - Nous savons que c’est très difficile, commença Webber tandis qu’ils s’asseyaient sur deux tabourets de bar. Merci de nous recevoir. Il semblerait qu’obtenir des informations sur cette affaire n’est pas chose facile.

      Esmeralda ne répondit pas, se concentrant sur le thé. Pas un seul mot ne fut prononcé dans la cuisine Torres avant que la bouilloire ne se mette à siffler sur la gazinière et qu’elle commence à verser le thé dans les tasses contenant des sachets.

      Esmeralda leur tendit leurs tasses de thé. Mackenzie sirota immédiatement la sienne et le trouva fort. Une sorte de thé vert, si elle ne se trompait pas – même si elle préférait le café au thé.

      - Que pouvons-nous faire pour vous ? demanda finalement Esmeralda.

      - Nous voudrions savoir si Sophie avait ce qu’on pourrait considérer comme des ennemis, expliqua Mackenzie. Je préférerais ne pas utiliser un tel terme mais certains détails de sa mort nous ont amené à penser que son meurtre pourrait être en lien avec un autre assassinat récent.

      - Des ennemis, non… répliqua Mme Torres. Mais certaines choses ont…

      Elle ne termina pas sa phrase et fixa le sol en s’efforçant visiblement de ne pas éclater en sanglots. M. Torres, en revanche, s’avéra plus qu’heureux de reprendre le flambeau. Et lorsqu’il commença à parler, la rage que Mackenzie avait sentie chez lui un peu plus tôt vibra dans sa voix.

      - Pas d’ennemis, confirma-t-il en parlant avec la cadence d’une perceuse. Mais son ex-compagnon a perdu les pédales quand elle a rompu avec lui. Il lui a envoyé des mails et des textos terribles.

      - Et à quel moment la rupture a-t-elle eu lieu ?

      - Je ne sais pas. Il y a un peu plus d’une semaine, je crois. Pas plus de quinze jours, j’en suis sûr.

      - Comment êtes-vous au courant concernant les textos ? s’enquit Webber.

      - Elle nous les a montrés, répondit M. Torres. Elle est passée nous voir, un peu effrayée, vous savez ? Elle nous a demandé si on pensait qu’elle devrait appeler la police. Je lui ai dit de me laisser parler à ce petit connard. Je l’ai appelé mais il n’a jamais répondu. Je lui ai laissé un message plutôt agressif et, d’après ce que je sais, les messages ont cessé.

      - Quel était, en résumé, le contenu de ces messages ? l’interrogea Mackenzie.

      - Il avait un comportement obsessionnel. Il lui répétait qu’elle avait commis une erreur, lui disait qu’il pouvait la suivre et qu’il saurait toujours où elle se trouvait. L’un des textos disait qu’il espérait que quelqu’un la ferait autant souffrir qu’elle l’avait blessé.

      - J’imagine que vous n’êtes pas en possession de son téléphone, n’est-ce pas ?

      Elle regardait Webber en posant la question.

      - Non, répondit-il. Il est au commissariat.

      - Avez-vous déjà rencontré ce compagnon ? reprit Mackenzie.

      - Une fois, précisa M. Torres. Elle l’a invité à dîner une fois et je le jure… je pensais que c’était un type bien. Mais elle nous a fait comprendre que leur relation n’était pas toujours de tout repos. Et ces satanés messages…

      - Pendant combien de temps sont-ils sortis ensemble ? demanda Webber.

      - Un an, peut-être ? suggéra M. Torres. Peut-être un peu plus.

      - Une idée de la raison pour laquelle ils ont rompu ? continua Mackenzie.

      - Je crois qu’il s’accrochait trop à elle. (C’était Mme Torres. Elle avait apparemment repris le contrôle sur ses émotions et voulait apporter sa contribution à l’enquête). Sophie était arrivée à un moment de sa vie où elle était prête à être adulte. Elle comptait arrêter de travailler au restaurant et faire du mannequinat.

      - Elle était modèle ?

      - Seulement à temps partiel, leur apprit Mme Torres. Rien de très important. Quelques photos pour des publicités en ligne et imprimées. Elle a joué dans un spot publicitaire à la télé il n’y a pas si longtemps mais il n’a jamais été diffusé.

      - Quand avez-vous parlé à son ex-compagnon pour la dernière fois ? s’enquit Webber.

      - En dehors du message que je lui ai laissé, fit M. Torres, nous avons parlé avec lui seulement le soir où elle nous l’a amené au dîner.

      - Connaissez-vous son nom ? demanda Mackenzie.

      - Ken Grainger, répondit Mme Torres.

      - Si vous le voyez, renchérit M. Torres, assurez-vous qu’il sache que l’une des dernières choses que mon bébé a vue était probablement l’un de ses messages stupides. Et si vous découvrez qu’il est responsable… je paierais cher pour passer cinq minutes seul-à-seul avec lui.

      Une larme coula de son œil droit. Mackenzie se demanda si c’était la première fois qu’elle voyait quelqu’un pleurer de colère. Ni elle ni Webber ne fit le moindre commentaire. Lorsqu’ils prirent congé et quittèrent la maison, Mackenzie sentait encore la colère de M. Torres lui coller à la peau comme une toile d’araignée.

      ***

      Avec l’aide de l’équipe spécialisée en technologies du bureau de terrain, Mackenzie et Webber obtinrent une adresse du domicile, du travail et le numéro de portable de Ken Grainger en un quart d’heure. Son appartement se trouvait à une dizaine de kilomètres du foyer des Torres, dans la zone la moins reluisante de la ville. Il s’agissait d’un quartier qui semblait coincé dans le passé. Sur la façade de son bâtiment, des graffitis proclamaient NIRVANA FOREVER, RIP KURT et LONGUE VIE À LAYNE.

      - Je comprends les références à Nirvana et à Kurt Cobain, déclara Mackenzie. Mais qui est Layne ?

      - Layne Staley. Le chanteur d’Alice in Chains. Il est difficile d’échapper au mouvement grunge quand on vit dans les alentours d’une ville pareille.

      Mackenzie hocha la tête. Au-delà de Starbucks et de la pluie perpétuelle, Seattle était aussi connue pour être le berceau de la musique grunge. Elle vit d’autres graffitis, des petites discothèques et un nombre alarmant de magasins de disques sur le chemin de l’appartement de Grainger. Lorsqu’ils arrivèrent à destination, personne ne leur ouvrit la porte. Ce n’était pas étonnant dans la mesure où l’après-midi venait de commencer et où la plupart des gens travaillaient.

      Cependant, un appel passé à son lieu de travail, Next Wave Graphics, donna un résultat similaire. Un homme au ton de voix excédé leur apprit que Ken Grainger n’était pas venu travailler depuis trois jours et ne répondait pas au téléphone. L’homme excédé demanda à Mackenzie d’annoncer à Ken qu’il n’avait plus de travail.

      - Cela semble plus que suspicieux, je dirais, commenta Webber.

      - Je suis d’accord, renchérit Mackenzie. Nous devons mettre rapidement la main sur lui. Si c’est notre coupable et qu’il n’a pas de problème pour passer d’un État à l’autre, nous risquons de le perdre. (Elle y songea pendant un moment tandis que Webber et elle s’installaient dans la voiture, deux thermos de café à la main. Tout en réfléchissant à la prochaine étape, Mackenzie demanda) : Savez-vous quel agent pourrait nous dégoter rapidement des informations personnelles ? Numéro de sécurité sociale, relevé de la carte de crédit, des choses comme ça ?

      - Eh bien, c’est assez basique, donc on devrait pouvoir obtenir ces infos en une vingtaine de minutes, répondit Webber.

      - J’aimerais que ça aille encore plus vite. Laissez tomber la sécurité sociale pour l’instant. Voyons si Ken Grainger possède une carte de crédit.

      Webber


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