Avant Qu’il Ne Harcèle. Блейк Пирс

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Avant Qu’il Ne Harcèle - Блейк Пирс


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étaient arrivés à la conclusion qu’elle avait été frappée par une branche de chêne au moins quatre fois sur le front et une fois sur le crâne. En revoyant les blessures et en prenant connaissance des rapports du légiste, elle se demanda comment quelqu’un avait pu penser que ces blessures avaient été assénées au marteau.

      On lui donna ensuite accès aux caméras de sécurité du prêteur sur gage. Elle la regarda plusieurs fois, passant une demi-heure à scruter la même séquence de dix-huit secondes. Parce qu’il avait été filmé par une seule caméra, elle ne pouvait le voir que sous un angle. Pourtant, c’était suffisant pour se rendre compte que la silhouette qui suivait Sophie Torres s’efforçait de passer inaperçue. La scène tout entière était floue sur les côtés, sûrement à cause de la pluie.

      Elle ne distinguait pas même une ombre de peau. Même les mains de la silhouette étaient enfoncées dans les poches du ciré. L’homme avançait d’un air décidé, la tête penchée en avant, le dos voûté. Il ne se retourna pas une seule fois pour s’assurer qu’il n’était pas suivi. Après le onzième visionnage de l’enregistrement, Mackenzie ferma le logiciel et détourna le regard. Il n’y avait rien à trouver ici.

      - Connaît-on la météo de la nuit où Amy Hill a été tuée ? demanda Mackenzie.

      - Je ne crois pas, répondit Webber. Mais je peux facilement me procurer un rapport. Vous pensez que la météo a quelque chose à voir avec les meurtres ?

      - Aucune idée. Mais pour l’instant, je fais feu de tout bois.

      - Je comprends, déclara Webber en astiquant l’écran de son téléphone portable comme un bandit nettoierait son arme.

      Il tapa un message et fit défiler des publications tandis que Mackenzie observait les photos de la scène de crime d’Amy Hill. Parce que son corps avait été découvert dans une fontaine publique, il était impossible de savoir s’il pleuvait au moment où elle était morte.

      - D’après ce que je vois, dit Webber en lui montrant le fil d’actualités de Portland, avec la météo de ces sept derniers jours, il n’y avait pas un nuage la nuit où Amy Hill a été tuée. Pas de pluie.

      - Le rapport indique qu’elle a été tuée entre minuit et deux heures du matin, enchaîna-t-elle en se plongeant dans le dossier pour la quatrième fois. Ce qui signifie qu’elle a été tuée à peu près à la même heure que Sophie Torres. Et à moins que je rate quelque chose, c’est le seul point commun.

      - Eh bien ça, et le fait qu’elles aient été frappées à la tête, fit remarquer Webber. Bien sûr, nous savons maintenant que ce n’est pas la même arme qui a été utilisée, mais cela reste une attaque au niveau de la tête. Certes, ce n’est pas énorme, mais…

      Elle remarquait qu’il était hésitant, comme s’il avait peur qu’elle le corrige ou qu’elle soit en désaccord avec lui à tout moment. Elle se demanda s’il agissait ainsi avec tous les agents avec qui il faisait équipe ou si elle l’impressionnait. Si la deuxième option s’avérait juste, elle le plaignait ; elle ne méritait l’admiration de personne. Sa première année, particulièrement la transition soudaine de sa fonction de policière dans une petite ville à jeune agent fédéral valait bien quelques gros titres. Mais maintenant, elle ne sentait plus aucune différente entre les autres agents et elle. Elle était mariée, elle avait un enfant, elle s’était rangée. Même si elle aimait profondément sa famille et son job, elle n’avait pas l’impression d’être spéciale.

      - Il faudrait essayer de déterminer s’il y a un lien entre les victimes, suggéra Mackenzie. Savez-vous si quelqu’un a parlé avec la famille Hill ?

      - Personne d’ici. Nous avons un rapport de la police locale de Portland avec leur témoignage. Rien qui sorte de l’ordinaire : pas de problème avec la famille, le petit-ami n’est pas suspect, aucun signe alarmant.

      - Qu’en est-il de Sophie Torres ?

      - Idem, juste la police locale. On m’a dit de vous attendre pour aller parler à la famille.

      - Eh bien, je suis arrivée, lança Mackenzie en se levant.

      - Oui, acquiesça Webber.

      Son ton indiquait qu’il était peut-être en train d’essayer de flirter. Ça la mit mal à l’aise, mais pas suffisamment pour qu’elle le lui fasse remarquer et augmente la gêne de la situation

      - Vous connaissez la ville mieux que moi. Ça vous dérange de conduire ?

      - Pas du tout.

      - Webber, je peux vous poser une question ? Avez-vous déjà eu un partenaire sur le long-terme ?

      - J’ai travaillé avec mon dernier partenaire pendant un an et demi. Il a été transféré à Denver. Avant lui, je bossais avec des agents intérimaires. Je sais pourquoi vous me posez la question. On m’a dit que j’étais un peu excentrique. Et oui, on me l’a répété plusieurs fois. Ce mot exact. Même si je ne l’utiliserais pas moi-même.

      - Je ne dirais pas excentrique, enchaîna-t-elle. Vous semblez… eh bien, on dirait que vous appréciez un peu trop votre job. Mais pas d’une manière obsessionnelle ou pesante. Un peu comme un enfant qui accompagne son père au travail… et le père travaille avec des explosifs, ou est joueur de football, un truc dans le genre.

      Le rire de Webber augmenta la sympathie qu’il lui inspirait. Il était authentique et il s’agissait probablement des premiers vrais éclats de rire qu’elle entendait depuis son arrivée à Seattle.

      - Je suis sûr qu’il y a une insulte cachée par là mais ça m’est égal, déclara-t-il. Parce que vous savez, je me sens parfois comme ça… J’aime le mystère. L’énigme, la résolution. Et, comme je l’ai dit, le fait d’être votre partenaire…

      - Ne signifie absolument rien, le coupa Mackenzie. Écoutez, Webber, je suis heureuse de travailler avec vous et je pense qu’on peut régler cette affaire assez rapidement. Et même s’il est toujours agréable d’entendre à quel point on est merveilleux, je vous demande d’arrêter immédiatement. Je ne suis pas meilleure que vous, d’après ce que je sais. Donc restons simples, d’accord ? Je ne suis pas votre superviseur, et j’ai envie d’entendre vos suggestions et vos idées tout au long de l’enquête. Je crois que nous pouvons nous contenter d’obéir aux ordres de nos superviseurs. Qu’en pensez-vous ?

      Webber commença par sembler perplexe, puis il hocha lentement la tête.

      - Ouais, on peut faire ça. Je vous présente mes excuses. Je ne me rendais pas compte que je baillais aux corneilles devant vous.

      - Pas de problème. Ce n’est pas entièrement désagréable. Mais il vaudrait mieux que je me concentre sur la résolution de ces meurtres.

      Webber n’avait apparemment rien à répondre. Il se contenta de lui faire signe de le suivre en marchant devant et ils sortirent sous un ciel toujours couvert, ce qui signifiait que la pluie menaçait à tout moment.

      CHAPITRE SIX

      Il regrettait de ne pas avoir pris de photos. Il la revoyait s’effondrer par terre, se blesser au front. Mais il savait que sa mémoire lui ferait défaut. Il savait aussi qu’avec le passage du temps, ses souvenirs s’atténueraient probablement. Même les plus agréables tendaient à perdre de leur force au fil des années.

      Et il ne voulait pas que celui-là tombe dans les oubliettes.

      En outre, cela avait été son premier meurtre. Et ça avait été bien mieux qu’il ne s’y attendait.

      Il avait seulement couché avec deux femmes dans sa vie. Il avait perdu sa virginité avec une prostituée l’année de ses dix-neuf ans. Il lui avait dit qu’il était vierge et lui avait demandé d’être brutale avec lui mais aussi de lui apprendre des choses. Elle avait répondu à ses attentes, et l’expérience avait été incroyable.

      Mais


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