Transgression. Victory Storm

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Transgression - Victory Storm


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d’Alice, mon père avait cessé de poser des questions.

      Helena était terriblement mal à l’aise et il était évident que ses rapports avec sa fille étaient dégradés, tout comme les miens avec mon père.

      De tout le repas, je restai fixé sur mon portable pour éviter de participer davantage.

       Quelle famille heureuse, hein ?

      Je me bornai à écouter Helena qui parlait d’un reportage photo pour un défilé de mode, mon père qui avait clôturé une affaire de seize millions de dollars avec un seul appel intercontinental, Alice qui voulait devenir journaliste et n’appréciait pas ce qu’elle avait dans son assiette.

      Que des choses ennuyeuses auxquelles je ne prêtai pas attention.

      A la fin du repas, Alice débarrassa la table et chargea le lave-vaisselle, bien que la domestique soit là, disant qu’à la maison elle s’en était toujours occupée. De mon côté, je me préparai à sortir.

      – Où vas-tu ? m’arrêta mon père.

      – Boire un verre avec mes amis, je répondis expéditif.

      – Tu n’as pas dit un mot de toute la soirée.

      – Parfois, le silence est d’or.

      – Oui mais pas ce soir. Nous avons une invitée et tu ne fais rien pour la mettre à l’aise. J’ai vu comment elle te regardait et elle n’a pas l’air heureuse du tout.

      – C’est son problème.

      – Eh non, Easton. Nous sommes une famille maintenant et tu dois te comporter comme un frère avec elle. Et pas comme Jake. Je parle d’être un bon exemple à suivre.

      – Jake est là pour ça.

      – Jake est à Stanford et deviendra bientôt avocat. Pourquoi tu ne suis pas les traces de ton grand frère et essaie de te ressaisir une bonne fois pour toutes ?

      – Tu as fini ? Mes amis m’attendent, je soupirai.

      – Prends Alice avec toi. Je veux que tu lui présentes quelques personnes.

      – Même pas en rêve ! Je ne veux pas de ce boulet au pied toute la soirée.

      – Easton ! Qu’est-ce que je viens de te dire ? se fâcha mon père. Alice, chérie, ça te dit de sortir avec mon fils ?

      – Merci Mitchell, mais je préfère passer mon temps avec des personnes intellectuellement stimulantes, répondit-elle avec cette fausse candeur que seul quelqu’un de stupide n’aurait pas saisie.

       Je vais la tuer !

      Mon envie de l’éliminer devait clairement se voir car mon père n’eut pas le courage de répondre, à part un misérable :

      – Amuse-toi.

      

       ***

      

      

      

       ALICE

      

      J’eus du mal à m’endormir mais je tombai finalement dans un profond sommeil.

      Un choc violent me réveilla mais au moment où j’ouvrais les yeux, quelque chose de chaud se posa violemment sur ma bouche et écrasa ma tête sur l’oreiller.

      En ouvrant grand les yeux, je vis un homme au-dessus de moi, le visage couvert d’un passe-montagne noir.

      Je voulus hurler mais aucun ne sortit. Sa main appuyait avec force sur ma bouche.

      En voulant me dégager, je réalisai que mes poignets étaient attachés avec une corde.

      L’intrus me fit signe de me taire.

      J’acquiesçai. Mon cœur battait tellement fort que je l’entendais pulser dans mes oreilles.

      Il s’approcha. Son souffle était chaud et alcoolisé.

      – De quoi rêves-tu, petite sorcière ?

      Je reconnus immédiatement la voix d’Easton.

      Soulagée de ne pas être victime d’un pervers ou d’un tueur en série (peut-être), la rage me prit et je le frappai tellement fort que je réussis à le toucher aux jambes.

      Sa main se détacha de ma bouche et j’en profitai pour me lever et lui donner une bonne leçon.

      Même les mains liées devant moi, je le frappai à coups de poings et à coups de pieds.

      – Détraqué ! Maniaque ! Pervers ! Crétin ! Enfoiré ! Essaie encore et je te castre !

      Je l’insultai jusqu’à ce qu’il me bloque de nouveau et me jette sur le lit. Son corps me clouait au matelas.

      Je dus prendre sur moi pour garder mon sang-froid.

      – Tu ne m’as toujours pas dit de quoi tu rêvais, répéta-t-il comme si ma colère ne le concernait pas le moins du monde.

      – Je rêvais que tu mourais, touché par une balle. On dit que les rêves deviennent réalité… Espérons !

      – Menteuse ! Dis que tu rêvais de coucher avec moi.

      – Tu es malade… Et je ne veux pas attraper de maladies vénériennes. Je ne coucherai jamais avec toi, même si tu étais le dernier homme sur Terre.

      – Je ne te crois pas, chuchota-t-il à quelques centimètres de mon visage avant de m’embrasser.

      Ce fut un baiser plein de rage, de vengeance, pour me soumettre et me faire comprendre de ne plus me rebeller ou de lui répondre de travers.

      Je réussis tant bien que mal à me dégager.

      Je lui hurlai au visage. – Dégage !

      – Tôt ou tard tu comprendras qui commande ici.

      – Et toi tu comprendras que toute action entraîne une réaction.

      Il éclata de rire.

      – Grandis un peu ! Tu es puéril. Tu caches tes incertitudes derrière des coups d’éclat et tu passes les bornes pour attirer l’attention. Tu es pathétique !

      J’avais mis dans le mille car il arrêta de rire et me foudroya du regard.

      Il contre-attaqua.

      – Parce que toi tu es mature et sûre de toi, pas vrai ? Et il tenta à nouveau de m’embrasser encore plus violemment.

      Malheureusement, personne ne m’avait jamais embrassée ainsi et je n’y connaissais pas grand-chose. Je me retrouvai sans défense et incapable d’y échapper mais j’aurais préféré mourir plutôt que d’avouer mon manque d’expérience sexuelle.

      Nous ne jouions pas à armes égales et je ne tenais pas à lui montrer le flanc.

      Je devais absolument trouver quelque chose pour éloigner Easton de mon corps et de ma bouche.

      – Mon copain embrasse mieux ! j’inventai, espérant le freiner et l’humilier au passage.

      – Tu as un copain toi ? Et il éclata de rire, incrédule.

      – Évidemment ! Et s'il te voyait dans ma chambre à cette heure de la nuit, il te casserait la gueule ! Il est videur dans une discothèque, ce n’est pas un amateur. Il a huit ans de plus que nous et des muscles qui rendraient jaloux n’importe qui. Je lâchai tout dans un souffle en remerciant mon imagination. Je voulais être journaliste mais mon vrai rêve était d’écrire des romans.

      – Et comment s’appelle cette brute ?

      – Jacob Kowalski, je répondis,


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