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on ira chez elles. »

      Kate sourit. Ce n’était pas le chemin qu’elle aurait emprunté, mais il pouvait s’avérer efficace. Elle savait ce que DeMarco pensait. En général, quand on interrogeait des témoins en-dehors d’un commissariat ou du confort de leur maison, le flux de conversation avait tendance a être plus naturel. Mais Kate ne privilégiait pas cette approche, car la possibilité de distraction était trop grande. Mais c’était l’enquête de DeMarco et elle allait la laisser la mener à sa manière.

      Ils sortirent tous les trois de la maison et au moment où ils arrivèrent à leur voiture respective, le shérif Gates était déjà au téléphone, occupé à organiser la réunion.

      « Je me demande pourquoi il a laissé la mère partir comme ça, » dit DeMarco, en entrant en voiture.

      « Elle vient juste de perdre sa fille. À moins qu’il y ait le moindre indice qui permette de la soupçonner, ça ne vaut pas la peine de lui faire vivre tout ça. De plus, elle n’a aucun ami, ni aucun membre de la famille dans le coin. Et la famille et les amis, c’est exactement ce dont elle a besoin en ce moment. »

      DeMarco eut un petit rire. « Mon dieu, comme tu m’as manqué, Kate. Je commençais à ne plus prendre en compte les émotions des gens quand il s’agissait d’une enquête. »

      « Ça arrive souvent, » dit Kate. « Après un moment, on commence par ne plus considérer les gens qu’on rencontre comme de vraies personnes. On a juste un puzzle à résoudre et ils ne sont que les éléments qui vont nous permettre de le faire. C’est une façon merdique de penser, mais ça arrive à tous les agents à un moment ou à un autre. »

      « J’ai du mal à t’imaginer te comporter comme ça. »

      Demande à Mélissa, pensa-t-elle. Elle te racontera comment j’ai pu faire passer mon travail avant toute autre chose.

      En pensant à ça, des larmes lui vinrent aux yeux. Elle les essuya discrètement. C’était un autre rappel que lui lançait la vie. Oui, elle avait été une mère lamentable avec Mélissa, en faisant généralement passer son travail avant elle.

      Et elle se retrouvait au même point, mais vingt ans plus tard et avec Michael. Elle avait l’occasion de faire les choses correctement, cette fois-ci.

      Et une fois que tout ça serait terminé, elle sut que c’était ce qu’elle allait faire.

      CHAPITRE CINQ

      Le bar n’en était pas vraiment un. C’était plutôt un coin pour prendre un verre à l’intérieur d’un snack. Il y avait un jeu de fléchettes et même une sorte de jukebox, mais le snack en lui-même était la raison d’être de l’endroit. La zone du bar était à l’arrière, comme si le propriétaire cherchait à le dissimuler. Mais quand Kate et DeMarco y entrèrent à 17h45 pour rencontrer les amies de Kayla Peterson, ça leur parut un endroit plutôt agréable – bien que légèrement démodé.

      Trois jeunes femmes étaient assises dans le box du fond. Kate vit tout de suite qu’aucune d’entre elles ne buvait de l’alcool, sûrement parce qu’elles avaient moins de vingt et un ans. Deux d’entre elles buvaient de l’eau, tandis que la troisième avait commandé un Sprite. Les trois filles remarquèrent tout de suite les agents du FBI. Elles n’avaient pas l’air effrayées en soi, mais certainement un peu nerveuses. Kate se demanda combien de temps il leur faudrait après l’interrogatoire pour essayer de se procurer de l’alcool par des moyens illicites.

      DeMarco prit la parole dès qu’elles s’approchèrent de la table. « Est-ce que vous êtes bien Claire Lee, Tabby Amos et Olivia Macintyre ? »

      « Oui, c’est nous, » dit la fille qui était assise au milieu. Elle avait de magnifiques cheveux roux et une silhouette élancée. Elle se leva pour leur tendre la main. « Je suis Tabitha Amos, » dit-elle. « Mais tout le monde m’appelle Tabby. »

      « Et moi, c’est Claire Lee, » dit la fille sur la gauche. Elle était également très jolie, mais de manière plus ordinaire. Elle portait un sweat à capuche dans lequel elle avait l’air à l’aise. Elle n’était visiblement pas le genre de fille à ressentir le besoin d’être sur son trente et un à chaque fois qu’elle sortait de chez elle.

      « Ce qui fait de moi Olivia Macintyre, » dit la dernière fille. Elle avait des cheveux blond foncé qui avaient presque l’air bruns sous l’éclairage tamisé du bar. Elle portait des lunettes élégantes et elle avait un air un peu timide.

      « Nous sommes les agents DeMarco et Wise, » dit DeMarco. Elle montra discrètement son badge, en s’approchant de la table. « Est-ce qu’on peut se joindre à vous ? »

      Les trois filles se serrèrent un peu pour laisser de la place à Kate et à DeMarco. Au moment où elles s’assirent, une serveuse s’approcha d’elles pour prendre leur commande. Elles commandèrent de l’eau et, vu qu’elles n’avaient pas eu le temps de déjeuner, elles prirent un cheeseburger à emporter. Les filles eurent l’air un peu surprises et Kate sut tout de suite que DeMarco avait eu raison de décider de les retrouver ici.

      « J’imagine que le shérif Gates vous a déjà prévenues, » dit DeMarco, « mais nous voudrions vous parler de Kayla Peterson. Et tout particulièrement de cette dernière soirée que vous avez passée ensemble. »

      Les filles se regardèrent d’un air triste. Elles étaient visiblement bouleversées par ce qui était arrivé, mais elles paraissaient avoir les idées claires. Kate ne fut pas surprise de constater que Tabby Amos était la porte-parole du groupe. C’était celle qui avait l’air la plus sûre d’elle. Elle avait également été la première à se lever pour se présenter.

      « Eh bien, c’était mon idée. On était très proches au lycée. Puis Kayla et Claire sont parties à l’université et on ne se voyait presque plus. La dernière fois qu’on s’est vues, c’était à Noël dernier… c’est la dernière fois qu’on s’est retrouvées toutes les quatre ensemble. J’ai pensé que ce serait chouette de se revoir avant le mariage. »

      « Quel jour a lieu le mariage ? » demanda Kate.

      « Samedi prochain, » dit Olivia.

      « Qui se marie ? »

      « Mon frère, » dit Olivia.

      « C’était un peu notre grand frère à nous toutes quand on était au lycée, » dit Tabby. « Il prenait toujours notre défense si certains types insistaient pour sortir avec nous, alors qu’on leur avait dit non. »

      « Je suis l’une des demoiselles d’honneur, » dit Olivia. « Et bien entendu, j’ai invité toutes mes amies. »

      « Mais on s’est dit que ce serait stupide de faire une soirée le jour avant le mariage, » dit Tabby. « Alors, on a décidé de se voir samedi soir. »

      « Qu’est-ce que vous avez fait ? » demanda DeMarco.

      « On est resté chez moi, » dit Claire. « Enfin… chez mes parents. Mais ils étaient partis pour le weekend. Ils savaient que j’avais envie de voir mes amies et ça ne leur posait aucun problème qu’elles viennent chez nous. On a regardé des films, on a bu du vin et on a mangé des pizzas. »

      « Est-ce que vous êtes sorties à un moment ou à un autre ? »

      « Je suis sortie avec Kayla pour aller acheter du vin au magasin de Glensville, » dit Olivia.

      « Où se trouve Glensville ? »

      « À une vingtaine de minutes de Harper Hills. »

      « Et vous ne pouviez pas acheter du vin ici ? » demanda Kate.

      « Non, » dit Tabby. « On a moins de vingt et un ans et tout le monde se connait dans cette ville. »

      « Oui, » dit Olivia. « En plus, il y a ce type à Glensville avec lequel je sortais. Il a quelques années de plus que moi et il


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