Der undankbare Kontinent?. Группа авторов

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Der undankbare Kontinent? - Группа авторов


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werden soll, rezipiert werden, wohl aber als Anstoß zu intensiverer Bewusstseinsbildung und Solidarisierung der Afrikaner angesichts einer französisch-westlichen Herausforderung. Dabei wird deutlich, dass diese Solidarisierung keineswegs dazu führen soll, dass die Vergangenheit unter den Teppich gekehrt wird. Sie soll, ganz im Gegenteil, dazu animieren, die Vergewärtigung aller Aspekte der europäisch-afrikanischen Geschichte als Prophylaxe oder sogar als Heilmittel einzusetzen. Es ist sicher wichtig, die heute vorherrschende Praxis der Entwicklungshilfe in Frage zu stellen, wie dies in neueren Publikationen aus europäischer Sicht geschieht.15 Aber ebenso bedeutsam ist wohl eine Aufarbeitung der Geschichte, welche die afrikanischen Zugänge und Betrachtungsweisen konsequent und ohne Herablassung respektiert. Welchen Beitrag westliche Spitzenpolitiker mit ihren Interventionen zu einer Entwicklung zum Besseren leisten könnten, lässt sich angesichts der von Barack Obama am 11. Juli 2009 in der ghanesischen Hauptstadt Accra gehaltenen Rede ermessen. Der rhetorische Kontrast zwischen den beiden Präsidenten könnte größer kaum sein. Doch das Wohlwollen, das dem US-amerikanischen entgegengebracht wurde, und die Kritik, die dem französischen entgegenschlug, versinnbildlichen wohl auch den machtpolitischen und kulturellen Bedeutungsverlust, den Frankreich in der jüngsten Vergangenheit auf dem afrikanischen Kontinent hinnehmen musste – auch (aber nicht nur) zugunsten der USA.

      Für nicht wenige EuropäerInnen mag sich aus den im vorliegenden Band versammelten Texten ein ungewohntes Bild der eigenen Kultur, der eigenen Geschichte und, wenn man so will, der eigenen Identität ergeben. Natürlich sind die alten Ausflüchte jederzeit zur Beschwichtigung des gewissen Unbehagens einsetzbar – Hegel oder Voltaire können mitsamt den rassistischen Passagen in ihren Werken durch Verortung im historischen Kontext auf Distanz gehalten werden. Aber wenn eine Infrages­tellung der scheinbaren Normalität und Selbstgewissheit Europas so intensiv und radikal ausfällt wie in diesen Antworten auf Sarkozy und auf so vieles, das er repräsentieren will, ist Nachdenklichkeit und ein Blick mit anderen Augen auf das Eigene ein Gebot der Stunde. Als eine Antwort auf diesen Anspruch ist dieses Buch entstanden.

      Herzlich gedankt für materielle Unterstützung beim Zustandekommen des vorliegendes Buches sei dem Dekanat der Philologisch-kulturwissenschaftlichen Fakultät der Universität Wien, dem Institut für Romanistik und der Magistratsabteilung Kultur der Stadt Wien sowie für redaktionelle Unterstützung Herrn Dr. Gerald Hödl vom Institut für Afrikawissenschaften der Universität Wien.

      Fritz Peter Kirsch

      Discours de M. Nicolas Sarkozy,

       Président de la République Française

      Université de Dakar – Sénégal

       Jeudi 26 juillet 2007

      Mesdames et Messieurs,

      Permettez-moi de remercier d’abord le gouvernement et le peuple sénégalais de leur accueil si chaleureux.

      Permettez-moi de remercier l’université de Dakar qui me permet pour la première fois de m’adresser à l’élite de la jeunesse africaine en tant que Président de la République française.

      Je suis venu vous parler avec la franchise et la sincérité que l’on doit à des amis que l’on aime et que l’on respecte. J’aime l’Afrique, je respecte et j’aime les Africains.

      Entre le Sénégal et la France, l’histoire a tissé les liens d’une amitié que nul ne peut défaire. Cette amitié est forte et sincère. C’est pour cela que j’ai souhaité adresser, de Dakar, le salut fraternel de la France à l’Afrique toute entière.

      Je veux, ce soir, m’adresser à tous les Africains qui sont si différents les uns des autres, qui n’ont pas la même langue, qui n’ont pas la même religion, qui n’ont pas les mêmes coutumes, qui n’ont pas la même culture, qui n’ont pas la même histoire et qui pourtant se reconnaissent les uns les autres comme des Africains. Là réside le premier mystère de l’Afrique.

      Oui, je veux m’adresser à tous les habitants de ce continent meurtri, et, en particulier, aux jeunes, à vous qui vous êtes tant battus les uns contre les autres et souvent tant haïs, qui parfois vous combattez et vous haïssez encore mais qui pourtant vous reconnaissez comme frères, frères dans la souffrance, frères dans l’humiliation, frères dans la révolte, frères dans l’espérance, frères dans le sentiment que vous éprouvez d’une destinée commune, frères à travers cette foi mystérieuse qui vous rattache à la terre africaine, foi qui se transmet de génération en généra­tion et que l’exil lui-même ne peut effacer.

      Je ne suis pas venu, jeunes d’Afrique, pour pleurer avec vous sur les malheurs de l’Afrique. Car l’Afrique n’a pas besoin de mes pleurs.

      Je ne suis pas venu, jeunes d’Afrique, pour m’apitoyer sur votre sort parce que votre sort est d’abord entre vos mains. Que feriez-vous, fière jeunesse africaine de ma pitié?

      Je ne suis pas venu effacer le passé car le passé ne s’efface pas.

      Je ne suis pas venu nier les fautes ni les crimes car il y a eu des ­fautes et il y a eu des crimes.

      Il y a eu la traite négrière, il y a eu l’esclavage, les hommes, les femmes, les enfants achetés et vendus comme des marchandises. Et ce crime ne fut pas seulement un crime contre les Africains, ce fut un crime contre l’homme, ce fut un crime contre l’humanité toute entière.

      Et l’homme noir qui éternellement »entend de la cale monter les malédictions enchaînées, les hoquettements des mourants, le bruit de l’un d’entre eux qu’on jette à la mer«. Cet homme noir qui ne peut s’empêcher de se répéter sans fin »Et ce pays cria pendant des siècles que nous sommes des bêtes brutes«. Cet homme noir, je veux le dire ici à Dakar, a le visage de tous les hommes du monde.

      Cette souffrance de l’homme noir, je ne parle pas de l’homme au sens du sexe, je parle de l’homme au sens de l’être humain et bien sûr de la femme et de l’homme dans son acceptation générale. Cette souffrance de l’homme noir, c’est la souffrance de tous les hommes. Cette blessure ouverte dans l’âme de l’homme noir est une blessure ouverte dans l’âme de tous les hommes.

      Mais nul ne peut demander aux générations d’aujourd’hui d’expier ce crime perpétré par les générations passées. Nul ne peut demander aux fils de se repentir des fautes de leurs pères.

      Jeunes d’Afrique, je ne suis pas venu vous parler de repentance. Je suis venu vous dire que je ressens la traite et l’esclavage ­comme des crimes envers l’humanité. Je suis venu vous dire que votre déchirure et votre souffrance sont les nôtres et sont donc les miennes.

      Je suis venu vous proposer de regarder ensemble, Africains et Français, au-delà de cette déchirure et au-delà de cette souffrance.

      Je suis venu vous proposer, jeunes d’Afrique, non d’oublier ­cette déchirure et cette souffrance qui ne peuvent pas être ­oubliées, mais de les dépasser.

      Je suis venu vous proposer, jeunes d’Afrique, non de ressasser ensemble le passé mais d’en tirer ensemble les leçons afin de regarder ensemble l’avenir. Je suis venu, jeunes d’Afrique, regarder en face avec vous notre histoire commune.

      L’Afrique a sa part de responsabilité dans son propre malheur. On s’est entretué en Afrique au moins autant qu’en Europe. Mais il est vrai que jadis, les Européens sont venus en Afrique en conquérants. Ils ont pris la terre de vos ancêtres. Ils ont banni les dieux, les langues, les croyances, les coutumes de vos pères. Ils ont dit à vos pères ce qu’ils devaient penser, ce qu’ils devaient croire, ce qu’ils devaient faire. Ils ont coupé vos pères de leur passé, ils leur ont arraché leur âme et leurs racines. Ils ont désenchanté l’Afrique.

      Ils ont eu tort.

      Ils n’ont pas vu la profondeur et la richesse de l’âme africaine. Ils ont cru qu’ils étaient supérieurs, qu’ils étaient plus avancés, qu’ils étaient le progrès, qu’ils étaient la civilisation.

      Ils ont eu tort.

      Ils


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