Le Mensonge Idéal. Блейк Пирс

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Le Mensonge Idéal - Блейк Пирс


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entendu toutes les blagues que vous voulez raconter, passons aux choses sérieuses. Que puis-je faire pour vous ?

      — Vous êtes son portrait craché, ne put s’empêcher de dire Ryan.

      Jessie le frappa au bras avant de se retourner vers le policier, qui avait l’air impassible.

      — Désolé, agent Wayne, dit-elle. Merci de nous accorder votre temps. Nous savons que les inspecteurs de Hollywood ont déjà analysé la scène du crime, mais nous espérions que vous pourriez quand même nous la présenter. Cette affaire ressemble à une autre sur laquelle nous enquêtons et nous voulons nous assurer qu’il n’y ait pas de lien.

      — Bien sûr, entrez, dit-il en repartant à l’intérieur et en leur tendant des couvre-chaussures en plastique alors qu’ils se préparaient à entrer.

      Ils se les mirent, ainsi que des gants, et entrèrent.

      — Certaines de ses possessions ont déjà été saisies comme preuves, dit Wayne, mais nous pouvons vous donner une liste détaillée.

      — Quelque chose vous a-t-il frappé ? demanda Ryan.

      — Quelques choses, répondit l’agent. Aucun signe d’effraction. Il y avait de l’argent dans son sac à main. Son téléphone était sur la table de chevet.

      — Si cela ne vous gêne pas, demanda Jessie, avant que vous ne nous expliquiez le reste, j’aimerais prendre le temps d’évaluer le site sans idée préconçue.

      L’Agent Wayne hocha la tête. Jessie inspira longuement et profondément, permit à son corps de se détendre et commença à profiler la victime. Le salon était chichement décoré avec des meubles qui semblaient venir de chez IKEA. Il y avait peu de tableaux et aucune photo visible. La seule touche personnelle était un certificat de coach personnel NASM encadré et fixé au mur.

      Jessie entra dans la cuisine presque immaculée. Il n’y avait ni plats sales dans l’évier ni plats propres sur l’égouttoir. Sur le plan de travail, il y avait un seul torchon de vaisselle, propre et plié. À côté, on voyait plusieurs piluliers portant chacun les jours de la semaine et rigoureusement alignés dans le bon ordre. Jessie ne les toucha pas. D’après ce qu’elle vit, les pilules qui se trouvaient à l’intérieur ressemblaient à des suppléments et à des multi-vitamines. Elle remarqua que ni les pilules pour lundi ou mardi n’avaient été prises. On était mercredi matin.

      Elle inspecta le reste de la cuisine. Le rouleau de papier essuie-tout était presque complet. Quand elle ouvrit les placards, elle vit des dizaines de boîtes de dinde hachée aux haricots et des quantités de barres protéinées, ainsi que plusieurs flacons de protéine de lactosérum en poudre.

      Le réfrigérateur était à moitié vide, mais il contenait deux pots de lait de 3,8 litres chacun, plusieurs récipients de yaourt grec et un énorme sac en plastique d’épinards. Le congélateur contenait un mélange de myrtilles, de fraises et de baies d’açaï congelées et un Tupperware qui contenait ce qui ressemblait à de la soupe au poulet et aux nouilles. Sur le frigo, on avait collé un petit post-it qui disait « De Maman, novembre 2018 », ce qui remontait à plus d’un an.

      Ils allèrent tous les trois dans le hall et se dirigèrent vers la chambre où le corps attendait. L’odeur de chair en putréfaction assaillit les narines de Jessie. Elle s’accorda un moment pour l’accepter, puis s’arrêta dans la salle de bains, qui n’était pas aussi bien rangée que le reste de la maison. Il était clair que la résidente passait beaucoup plus de temps dans cette pièce.

      — Comment s’appelait la victime ? Demanda-t-elle.

      Cela avait été mentionné sur le document que Ryan lui avait donné au poste, mais elle avait volontairement évité de le lire jusqu’à maintenant.

      — Taylor Jansen, dit l’Agent Wayne. Elle était …

      — Désolé, agent, interrompit-elle. Je ne veux pas être impolie, mais veuillez garder les autres informations juste un peu plus longtemps.

      Elle regarda de près la commode de Taylor. Si elle ne semblait pas se soucier de bien remplir sa cuisine, avec sa salle de bains, c’était l’inverse. L’étagère était recouverte de produits de maquillage, dont une boîte entamée d’ombre à paupières et plusieurs rouges à lèvres. Deux brosses à cheveux et un peigne étaient poussés dans un coin à côté d’un petit flacon de parfum.

      L’armoire à pharmacie était pleine de médicaments sans ordonnance comme l’Advil, le Benadryl et le Pepto-Bismol, mais il n’y avait aucun flacon de médicaments sur ordonnance. La douche contenait plusieurs flacons remplis d’un quart de shampoing et d’après-shampoing, avec aussi du démaquillant visage, un rasoir à jambes, de la mousse à raser et un savon revitalisant.

      Jessie sortit de la salle de bain et l’odeur forte, qui avait été temporairement masquée par les odeurs de la salle de bains, l’assaillit à nouveau. Elle jeta un coup d’œil vers l’arrière du hall et remarqua une fois de plus qu’il n’y avait absolument rien de personnel sur les murs.

      — Avant que nous allions dans la chambre, dit-elle en se tournant vers Wayne, j’aimerais savoir combien d’erreurs j’ai faites. Taylor Jansen est célibataire, blanche, belle et a autour de trente ans. Elle travaille près d’ici et voyage souvent. Elle a peu d’amis. Elle est obsédée par les détails et elle a assez d’argent pour habiter à un endroit bien meilleur que celui-ci.

      Wayne écarquilla brièvement les yeux avant de répondre.

      — Elle avait exactement trente ans, dit-il. Son anniversaire avait été le mois dernier. Elle est blanche et semble avoir été très belle. Elle travaille bien aux alentours, dans une salle de gym à moins d’un pâté de maisons d’ici. Nous sommes en train de reconfirmer son statut relationnel, mais son collègue, celui qui l’a trouvée, dit qu’elle n’avait personne à l’heure actuelle. Il est en bas, dans une voiture de police, et il est en train de refaire sa déclaration si vous voulez lui parler. Je ne peux rien dire sur les voyages et l’aspect financier, mais il le pourra peut-être, lui.

      — Dès que nous en aurons terminé ici, nous irons volontiers lui parler, dit Ryan avant de se tourner vers Jessie. Es-tu prête à entrer ?

      Elle hocha la tête. Elle avait parfaitement remarqué que, à quelques exceptions près, sa description de Taylor Jansen aurait aussi pu être la sienne. Elle allait avoir trente ans dans quelques semaines. Son appartement de centre-ville était aussi spartiate que celui-là et ce n’était pas parce qu’elle n’avait pas eu le temps de le décorer. Elle aurait pu compter ses bonnes amies sur deux doigts et, si l’on exceptait son mariage récent avec un homme qui avait essayé de la tuer, malgré sa conversation avec Ryan, elle n’avait personne à l’heure actuelle. Si elle mourait demain, est-ce que l’analyse préliminaire de sa personne par une autre profileuse serait si différente de celle qu’elle venait de faire de la femme qui gisait derrière cette porte de chambre ?

      — Vous en voulez ? demanda Wayne en se mettant de la crème à l’eucalyptus juste au-dessous des narines pour lutter contre les odeurs répugnantes qui allaient devenir encore plus fortes.

      — Non, merci, dit Jessie. Aussi désagréable que ce soit, j’ai besoin que tous mes sens fonctionnent à plein quand je vais sur une scène de crime. Bloquer une odeur pourrait en masquer une autre, qui pourrait être importante.

      — C’est à vous de voir, dit Wayne en haussant les épaules.

      Quand il ouvrit la porte, Jessie regretta presque immédiatement sa décision.

      CHAPITRE CINQ

      La puanteur était accablante. La femme devait être morte depuis deux ou peut-être trois jours. Elle était allongée sur le lit avec les couvertures écartées et elle portait une culotte d’entraînement et un soutien-gorge de sport. Ni la façon dont elle était positionnée dans la chambre ni d’autres indices ne suggéraient


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