Nibiru Approche. Danilo Clementoni

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Nibiru Approche - Danilo Clementoni


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causé par la grenade les empêcha de voir les trois Américains qui, dans un sprint digne de la finale d’une épreuve de cent mètres, détalaient en direction de leur véhicule.

      — Feu ! cria le chef des assaillants.

      Une rafale d’AK-47 partit en direction des fugitifs, mais, l’effet du flashbang n’étant pas encore dissipé, elle se perdit au-dessus de leurs têtes.

      — Vite, vite, cria le maigre, qui, tirant son Beretta M9 de son étui de poitrine, répondait aux tirs.

      En courant, le gros avait réussi à sortir la télécommande de la poche de sa veste et à ouvrir le coffre de la voiture. D’un bond agile, il roula au fond et lança au général un des fusils M-16 qu’il emmenait toujours avec lui. Lui se saisit en revanche d’une mitraillette FN P90 et se mit à tirer en rafales en direction des assaillants.

      — Viens par là ! hurla-t-il au maigre qui, tête baissée, alla directement vers la portière côté conducteur. Il se glissa dans l’auto pendant que ses deux amis le protégeaient par un tir de couverture. Une nouvelle rafale, arrivant derrière lui, dessina une série de petits trous dans la paroi de tôle de la bicoque en face de lui.

      Entre-temps, les trois agresseurs qui étaient passés par l’arrière avaient débouché par la porte principale et s’étaient unis aux tirs de leurs compagnons. Ils visaient nettement mieux. Une balle toucha le rétroviseur gauche qui se brisa en mille morceaux.

      — Putain ! s’écria le maigre qui, baissant instinctivement la tête, essayait de démarrer.

      — Général, sautez ! cria le gros en tirant une autre rafale en direction des assaillants.

      Avec l’agilité d’un jeune homme, Campbell se jeta sur le siège arrière juste au moment où une balle effleurait sa jambe gauche et se fichait dans la portière ouverte. D’un geste rapide, il rabattit le siège et put accéder à la malle arrière. Il remarqua aussitôt des grenades alignées dans une boîte de polystyrène. Sans réfléchir une seconde de plus, il en prit une, la dégoupilla et la lança en direction des assaillants.

      — Grenade ! hurla-t-il et il s’aplatit contre le siège.

       Alors qu’une nouvelle rafale d’AK-47 brisait la lunette arrière et ravageait le feu arrière droit, la grenade roula tranquillement au beau milieu du petit groupe d’agresseurs qui, conscients du danger imminent, se jetèrent au sol en s’aplatissant le plus possible. L’engin explosa avec un bruit assourdissant et une lueur aveuglante déchira l’obscurité de la nuit.

      Le gros, profitant de l’action surprise du général, courut vers le côté passager, monta à bord, et une jambe encore à l’extérieur, cria :

      — Vas-y, vas-y !

      Le maigre écrasa l’accélérateur et le véhicule, dans un crissement de pneus strident, bondit en avant en direction de la porte de la bicoque abandonnée. La masse du véhicule vint à bout de la tôle rouillée du panneau, qui tomba lourdement vers l’intérieur. La voiture poursuivit sa course folle en écrasant tout ce qui se trouvait sur son passage. De vieux vases de terre cuite, des caisses de bois pourri, des chaises et même deux vieux lampadaires furent renversés et jetés en l’air, soulevant un énorme nuage de sable et de débris. Au volant, le maigre essayait d’éviter le plus de choses possible, mais, malgré tous ses efforts, il ne réussit pas à contourner le pilier central de bois pourri qui soutenait toute la charpente, le coupant net. La bicoque frémit, trembla, et, comme si un énorme rocher était tombé sur son toit, s’effondra littéralement sur elle-même, exactement au moment où les trois hommes, après avoir défoncé le mur arrière, bondissaient hors du vieil atelier, suivis par une détonation assourdissante et un énorme nuage noir. La voiture, maintenant incontrôlable, finit sa course sur un tas de détritus abandonné sur le bord du trottoir et s’y arrêta net.

      — Oh, misère, s’exclama le général, dont la tête avait plusieurs fois cogné sur l’accoudoir de la portière, mais qui est-ce qui t’a appris à conduire comme ça ?

      Pour toute réponse, le maigre enfonça à nouveau le pied sur l’accélérateur et essaya de se frayer un chemin dans ce fatras. Des chiffons de couleur s’enroulèrent dans les roues, et un vieux téléviseur resta accroché au pare choc arrière. Il dut tâtonner un moment dans les détritus avant de retrouver enfin la chaussée. Dans un bruit sourd, la voiture dégringola du trottoir, et ils se retrouvèrent sur la route principale, en direction de l’est.

      — Mais c’était qui, ces types ? demanda le gros en s’installant sur le siège et en essayant de refermer la portière.

      — Tu devrais le demander à ton copain restaurateur, répliqua sèchement le maigre.

      — Si je le retrouve, je lui fais avaler tous les couverts du restaurant, louches comprises.

      — Mais qu’est-ce que tu veux y faire ? Tu devrais avoir compris, maintenant, qu’on ne peut faire confiance à personne, ici.

      Et, pendant qu’il tournait dans une petite rue sur sa droite, il ajouta :

      — Au moins, on a réussi à se mettre quelque chose sous la dent.

      La voiture sombre poursuivit vers le cœur de la nuit, laissant cependant derrière elle un inhabituel sillage d’un liquide non identifié.

      Vaisseau Théos — Le président

      — Mais où prend-il l’énergie, pour créer un champ de forces aussi puissant ? demanda le colonel, intrigué, qui regardait attentivement le chandelier qui venait d’apparaître.

      — L’énergie est partout, en tout point de l’univers, répondit Atzakis. Tout ce qui le compose est matière, et la matière n’est rien d’autre qu’une forme d’énergie ; et vice-versa. Même les êtres vivants ne sont rien d’autre que de simples assemblages d’énergie et de matière.

      — Nous sommes tous des poussières d’étoiles, murmura Élisa, enchantée, exhumant une vieille citation de quelqu’un dont elle ne se rappelait plus le nom sur le moment.

      — Là-dessus, je suis d’accord, mais de là à réussir à la maîtriser de cette façon, il y a une marge, répliqua le colonel.

      Il s’apprêtait à demander de plus amples explications, quand il fut interrompu par un motif de blues provenant de son téléphone.

      — Qui ça peut bien être ? demanda-t-il à haute voix en lisant le nom du correspondant, « Camp Adder — Prison ».

      — Colonel Hudson, annonça-t-il sèchement au téléphone.

      — Colonel, enfin !

      Jack reconnut aussitôt la grosse voix du sergent noir qui l’avait secondé dans tant de missions.

      — Qu’y a-t-il, Sergent ?

      — Ça fait des heures que j’essaie de vous joindre. Mais où êtes-vous ?

      — Hum, disons qu’actuellement je « tourne comme une toupie ». Qu’importe, Sergent, quel est le problème ?

      — Je voulais juste vous informer que votre demande de transfert du général a été réalisée sans accroc.

      — Demande de transfert du général ? Mais de quoi parlez-vous, que diable ?

      — J’ai devant moi un ordre écrit, signé de votre main, qui autorise le général Richard Wright et le colonel Oliver Morris à récupérer le général Campbell pour le transférer dans un endroit top secret. J’ai vérifié, et c’est bien votre signature.

      — Mais je n’ai jamais rien autorisé de pareil.

      Le colonel marqua une brève pause, puis demanda :

      — Et où est le général, maintenant ?

      — Pas la moindre idée, Monsieur. Les deux officiers dont je vous parlais l’ont pris en


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