Condamné à fuir. Блейк Пирс

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Condamné à fuir - Блейк Пирс


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bien. Les ordinateurs ne sont pas mon fort, mais je ferai de mon mieux. Mais tu ne m’as toujours pas dit qui était ton co-équipier ? John ?

      Il leva imperceptiblement les sourcils. Les commissures de ses lèvres s’étaient légèrement relevées, mais Adèle secoua longuement la tête.

      – L’Agent Paige, déclara-t-elle avec la gravité d’un juge rendant sa sentence.

      Robert la fixa du regard.

      Elle haussa les épaules.

      Il continua à la dévisager.

      – Je ne l’ai pas demandé, précisa-t-elle.

      – Sophie Paige ?

      Adèle jeta un coup d’œil en direction de la porte pour vérifier que le couloir était vide, puis elle hocha la tête.

      – On dirait qu’elle en était à peu près aussi heureuse que moi.

      – Foucault ne connaît-il pas votre passif ? demanda Robert en élevant la voix.

      – Ça ira, le rassura Adèle sur un ton feutré. Je ne sais pas ce que sait ou ignore le directeur. Mais voilà la situation.

      – Et John ? s’enquit Robert.

      Adèle agita la main, comme si l’idée ne lui avait pas traversé l’esprit.

      – Tu veux dire l’agent Renée ? Eh bien, je pense qu’il travaille sur une autre affaire. C’est ce que Paige a dit.

      Les sourcils parfaitement épilés de Robert ressemblaient maintenant aux nuages sombres menaçants d’un ciel avant un orage.

      – Paige, grogna-t-il. Maintenant je comprends pourquoi Foucault ne m’a rien dit.

      Adèle hésita. Quelque chose dans son ton la déstabilisait.

      – Que veux-tu dire ?

      Mais Robert continuait de contempler ses doigts et Adèle dut répéter la question. Il leva enfin les yeux vers elle.

      – Oh, enfin, rien. Évidemment, il connaît notre relation. Et Paige n’a pas vraiment été la plus chaleureuse envers toi depuis l’incident.

      Adèle marqua une pause, en examinant son ancien mentor. Elle savait que Robert prendrait son parti. Mais elle percevait quelque chose dans sa voix. Quelque chose derrière son froncement de sourcils qu’elle ne comprenait pas bien.

      – T’es-tu querellé avec Paige depuis que mon départ ? demanda-t-elle lentement.

      – Querellé ? Non. (Il laissa sa phrase en suspens comme s’il allait la compléter, mais il sembla décider le contraire et secoua rapidement la tête, en entrelaçant ses doigts). Non, rien de tout cela. Mais je suis sûr que vous pouvez réussir à être professionnelles toutes les deux, non ?

      Adèle haussa les épaules.

      – J’en suis capable si elle en est capable.

      – Magnifique, lança-t-il. J’espère que tu as dormi dans l’avion, cependant. Foucault veut te voir au plus vite.

      Adèle acquiesça, les lèvres serrées.

      – L’agent Paige est déjà dans son bureau, dit-elle. Allons-nous nous y mettre sur le champ ?

      Son ancien mentor opina du chef en se relevant de son siège et en contournant son bureau avec raideur.

      – Laisse ta valise ici, lui conseilla-t-il. Je demanderai à ce que quelqu’un la récupère. Viens maintenant.

      Robert la prit par le bras, en passant sa main dans le creux de son coude, et l’escorta jusqu’à l’ascenseur. Robert était vieux jeu, et certains le trouvaient pompeux. Mais Adèle n’y voyait que de la tendresse.

      Ils attendirent d’entendre le tintement de l’ascenseur et entrèrent dans la cabine. Pendant un bref instant, le doigt d’Adèle hésita sur le bouton du deuxième étage – celui du bureau de John. Était-il là ? Non, ce n’était pas le moment. Les meurtres n’étaient pas espacés de trois semaines comme la dernière fois. L’intervalle était de trois jours. À peine trois jours. Un rythme rapide et surprenant. Un rythme qui risquait de perdurer.

      Adèle appuya sur le bouton du dernier étage et, avec Robert à ses côtés, qui lui tenait encore le bras, elle attendit que l’ascenseur les mène jusqu’au bureau du directeur.

***

      Paige était assise près de la fenêtre, visiblement à l’aise vu la manière dont elle était installée sur la chaise de bureau. Foucault lui-même avait baissé ses yeux d’oiseau de proie, il se mordait un coin de la lèvre et secouait la tête.

      Adèle et Robert se tenaient debout, attendant, observant. Foucault était absorbé par son écran d’ordinateur et son expression s’assombrissait graduellement.

      – C’est tout ? demanda-t-il en levant enfin les yeux. Rien de nouveau ?

      Il tourna le regard vers l’agent Paige, qui toisait Adèle comme pour rediriger la colère du directeur dans sa direction.

      Adèle hésita. La lumière du soleil traversait la fenêtre ouverte du grand bureau du cadre – les rafales d’air dissipaient en partie l’odeur de la fumée de cigarette, mais la senteur de tabac froid persistait néanmoins dans la pièce.

      – Je viens d’arriver, commença Adèle, hésitante, ne sachant pas si on lui reprochait quelque chose. J’avais l’intention de m’installer chez Robert… (Elle suivit le regard de Foucault et s’éclaircit ensuite la gorge). Honnêtement, j’ai dormi dans l’avion. On peut commencer cet après-midi. J’aimerais voir la scène de crime de la seconde victime.

      Foucault acquiesça, en agitant la main.

      – Oui, dit-il, ses sourcils épais froncés au-dessus de ses yeux sombres. C’est une bonne idée. On n’a pas le temps d’attendre sur ce coup-là, n’est-ce pas ? Non, en effet. (Il adressa un signe de tête à Paige). Vous avez déjà travaillé ensemble, n’est-ce pas ?

      Paige resta silencieuse près de la fenêtre. Elle hocha la tête une fois. Adèle l’imita.

      Après quelques instants de silence gênant, Robert intervint, après s’être raclé la gorge.

      – C’est étrange, marmonna-t-il doucement.

      Adèle garda les yeux rivés sur Foucault, mais manifesta son accord par un fredonnement.

      Robert grogna alors que l’attention du directeur quittait Adèle pour se concentrer sur lui.

      – Les victimes devaient connaître le tueur, lança-t-il. Un ami ? Peut-être un membre de la famille ?

      Adèle inclina légèrement la tête, en roulant sa tête contre ses épaules.

      – Peut-être. Ou le tueur avait les moyens d’entrer. Un propriétaire ? Avec une clé ?

      Robert hésita un instant et le silence se fit une fois de plus. Enfin, il dit :

      – Que penses-tu du rein manquant ?

      – Tu as passé en revue les dossiers ?

      – Le deuxième rapport n’est pas encore arrivé.

      Robert se tut, haussant un sourcil interrogateur à l’attention de Foucault.

      Le directeur acquiesça.

      – Ils y travaillent, mais ça prend du temps. Le rapport complet devrait être bientôt disponible.

      Robert hocha la tête et s’adressa cette fois à Foucault, traversant la pièce pour regarder par la fenêtre ouverte donnant sur la rue en contrebas. Un petit café peint en rose occupait la rue en face de la DGSI.

      – J’ai bien lu le premier rapport, déclara-t-il. Il ne manque que le rein. Pourquoi pensez-vous que c’est le cas ?

      Paige et Foucault gardèrent tous deux le silence. Mais Adèle jeta un regard à travers la pièce en direction


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