Son Partenaire Particulier. Grace Goodwin
Читать онлайн книгу.toujours su qu’il existait d’autre planètes mais les médias ne nous ont jamais montré d’images. Le transport extra-planétaire est réservé au personnel militaire ou aux femmes concernées par le Programme des Épouses. J’ai toujours cru que les extraterrestres étaient très différents des êtres humains, je ne me trompais pas totalement. Ces hommes, s’ils sont représentatifs de leur planète, sont de très séduisants spécimens très semblables aux hommes. Séduisant n’est pas le terme exact. Fort, viril. Splendide.
Néanmoins, leur puissance et leur rudesse, leur taille immense, la très forte probabilité qu’ils me veulent du mal me fait reculer.
Le mur est souple derrière mon dos, je tends la main pour garder l’équilibre. Je suis à quatre pattes, les hommes me reluquent de la tête aux pieds. L’air est chaud—où suis-je—je le sens sur ma peau nue. Je ne suis plus en prison. Je suis nue.
« Où sont mes vêtements ? »
Je gémis en essayant de me couvrir tout en regardant autour de moi. Je suis dans Spartan, il n’y a qu’un lit sur lequel je suis assise et une table au milieu de la pièce. La pièce n’est pas très grande, à moins que la haute taille des hommes ne la fasse paraître plus petite. De gros câbles noirs et des gadgets en métal s’alignent sur le mur, un mélange entre l’équipement médical de l’hôpital et mes appareils de cuisine.
« Tu as été transportée et enregistrée comme l’exige la coutume, » dit l’un deux.
« Mais je suis nue. »
J’ai les mains glacées, je regarde mes mamelons. Ils portent des anneaux d’or. Comme si ça ne suffisait pas, une chaîne en or les relie et pend au niveau de mon nombril.
J’ai… hum, eu des piercings aux tétons. Je n’arrive pas à détourner la vue de cet étrange spectacle. Les anneaux sont plus petits qu’une alliance, la chaîne est mince comme une cordelette et ornée de petits disques en or.
« Vu ta réaction, tu n’as pas l’habitude d’être parée de bijoux sur Terre. »
Je ne lève pas les yeux pour voir qui a parlé.
Parée ? Étonnamment, les piercings de mes mamelons ne sont pas douloureux, bien que flambant neufs. Ils seront certainement endoloris. À l’âge de dix ans on m’a percé les oreilles, les trous ont mis plus d’un mois à cicatriser. Je ne ressens aucune douleur, ça tire un peu à cause du poids de la chaîne. C’est léger mais constant… et excitant. Mes tétons durcissent et je halète, je croise les bras sur ma poitrine.
« Bienvenue sur Trion. Je suis Tark, ton nouveau maître, tu es dans l’antenne médicale à l’Avant-poste Neuf. Je t’ai amenée ici pour que tu vois le médecin après ton transfert, parce que tu ne t’es pas réveillée. »
C’est celui de droite qui parle, sa voix grave m’est familière. Ses yeux noirs rencontrent et soutiennent mon regard. Je ne peux détourner le regard, je n’en ai pas envie, je ressens … quelque chose. Aucun homme sur Terre ne m’a jamais regardée aussi intensément. Il me possède avec son seul regard.
Pourquoi sa voix me semble familière ? C’est étrange et tout à fait impossible. Il jette un coup d’œil vers l’un des hommes, ils me regardent d’un air entendu.
« Voici Goran, mon second. »
L’autre homme m’adresse un signe de tête. Il semble plus jeune que Tark, deux ou trois centimètres de moins mais tout aussi bien bâti.
« Et voici Bron, le médecin de service à l’Avant-poste Neuf. »
Le troisième homme m’adresse également un léger signe de tête et garde le silence. Il ne me fixe pas comme Tark, il parcourt mon corps. J’essaie de me couvrir des mains mais je sais qu’il voit tout.
Ils portent tous les trois des pantalons et des chemises noirs, exceptée celle de Tark qui est grise. La coupe est semblable à celle que portent les hommes sur Terre, bien que je n’aie jamais vu d’épaules aussi larges et de corps aussi bien taillés. Ces hommes sont puissants, leurs vêtements mettent leurs atouts en valeur.
Tark seul s’adresse à moi.
« Evelyn Day, tu m’as été attribuée via le traité interplanétaire. Je me suis assuré de ton état de santé mais le transfert a pu t’endommager. Tu as dormi plus que prévu. Bron va t’examiner pour s’assurer que tu n’aies pas subi de dommages. Debout. »
Il me tend sa grosse main. Je la regarde, puis le regarde lui, attentivement. Prudemment.
« M’examiner ? »
Je demande en écarquillant les yeux. Je sens le rouge me monter aux joues et je bredouille.
« C’est… pas nécessaire. Comme tu viens de le dire, je suis juste … minuscule. »
Il s’approche et retire sa main. « Je ne suis pas d’accord. Je prends soin de ce qui m’appartient. »
Il attend patiemment et soupire.
« Ta solution sur Terre c’était la prison. Je suis satisfait de ton choix, parmi toutes les partenaires possibles du Traité Interplanétaire, les besoins de ton subconscient s’adaptent à merveille à notre mode de vie. Nous allons répondre à nos besoins mutuels. »
Il fait une pause et j’enregistre ses paroles. Il va me procurer ce dont j’ai besoin ? Comment est-ce possible, tout ce dont j’ai besoin c’est de rentrer chez moi, témoigner et reprendre ma vie comme avant ?
Il s’avance et fait courir ses doigts sur ma joue.
« Ton passé ne compte pas, gara. Tu m’appartiens désormais, tu m’obéiras désormais en tous points. »
Il baisse d’un ton, il n’y a pas de contestation possible.
Je fronce les sourcils, mécontente, mais son contact me fait de l’effet.
Je prends sa main, je n’ai pas le choix. Sa grande main enveloppe ma paume. Elle est chaude, tendre mais je doute qu’il me laisse filer. Je ne pourrais échapper à ces hommes même si je décidais de courir et, même si je réussissais à m’évader, j’ignore où je me trouve. Le seul moyen de retourner sur Terre est d’emprunter le transporteur, ils ne m’amèneront jamais vers un poste de transport avancé et de toute façon, je ne saurais pas comment le faire fonctionner. Je suis bel et bien bloquée ici avec lui. Du moins, jusqu’à ce que je rentre témoigner. Selon le procureur, ça peut durer des mois. Des mois avec cet homme sur cette étrange planète ? Je déglutis difficilement.
Il m’aide à me lever et je chancèle, la chaîne accrochée à mes seins oscille. Le sol est fin et gris. Il y en a partout, jusque sur les murs. Du sable ? On est dans le désert ? Serait-ce la raison de cette chaleur, de leur peau bronzée ? La marque de mes pieds nus à côté de leurs trois paires de bottes détonne.
Je lève la main pour faire signe que je m’arrête. Il me tient tandis que je jette ma tête en arrière, pour rencontrer son regard.
« Qu’est… que vas-tu faire de moi ? »
Ses yeux sombres me dévisagent, il parcourt mon corps. Je rougis, lui et les autres voient tout.
« Tu es notre première Terrienne, je dois t’examiner de plus près. »
Le médecin me toise tout comme Tark auparavant, mais avec lui je me sens … nue et sale. Je connais bien ce regard. Les hommes lubriques ne sont pas l’apanage de la Terre.
Je me déplace vers Tark, je me sers de lui comme d’un bouclier. L’odeur de sa chemise m’enivre. Nette, franche et légèrement mystérieuse. J’aime bien. Cette odeur serait-elle la clé de notre association ?
« Je n’ai pas besoin d’être examinée et vous ne me verrez pas de plus près. Je me porte bien, sinon on ne m’aurait pas envoyée ici. Je ne suis pas un cobaye. Je suis une partenaire. »
Je