Sa Princesse Vierge. Grace Goodwin

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Sa Princesse Vierge - Grace Goodwin


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créature. Les biches, je les chassais et je les servais au dîner. Je ne leur parlais pas et je ne dansais pas dans les bois en chantant pour les écureuils. Je n’étais ni royale ni raffinée, et les petits coucous ridicules de la main que les aristocrates faisaient au public dans les images que je voyais à la télé terrienne me provoqueraient un syndrome du canal carpien. Sérieusement ? Qu’est-ce qu’il me racontait ? Une princesse ? Moi ?

      Non.

      Concentrons-nous sur la famille. Je m’éclaircis la gorge et chassai le mot princesse de mon esprit.

      — Je n’ai plus de famille non plus. Je ne me souviens pas de ma mère. Elle n’est pas morte, elle a simplement décidé qu’elle voulait retourner vivre en ville. Elle est partie quand j’avais quatre ans, avec le prof de yoga du centre social. Il paraît qu’ils se sont mariés et qu’ils sont partis vivre en Californie.

      Gage était en train de faire mousser ses cheveux, à présent, et je me tus. Le regarder était plus intéressant que ma bonne à rien de mère. Et ce n’était pas que son visage sublime que je matais. Alors qu’il avait les bras levés, le dos cambré et qu’il me montrait son profil, son sexe semblait ressortir de son corps. Je ne pouvais pas rater ça. Je me léchai les lèvres alors que je me remémorais le goût de la goutte de fluide qui était sorte de son gland dans mon rêve. Son érection. Chaude et pulsante contre ma langue.

      — Et ton père ? me demanda-t-il.

      Je sentis la douleur familière à la pensée de mon père, mais je ne me sentais plus seule. Mon cœur se remplissait lentement de Gage.

      — Mon père est mort l’an dernier. Il m’a appris tout ce que je sais sur la survie dans la nature. Il était guide de chasse et de pêche. Il emmenait les gens dans les zones humides pour chasser, à la rivière pour pêcher. On passait au moins deux mois dans les montagnes du Montana tous les étés. C’était un homme bien. Un excellent père.

      La douche s’éteignit, et il ouvrit la porte de la cabine. En sortit. Je le regardai, son corps dégoulinant d’eau, ses muscles contractés puis relâchés alors qu’il se mouvait avec assurance. Facilité. Même avec le gourdin qu’il avait entre les cuisses.

      — Je suis désolée qu’il soit allé rejoindre les dieux, dit Gage.

      Je clignai des yeux à toute vitesse. Je refusais de pleurer maintenant. Alors, je hochai la tête.

      — Avant que ma marque se réveille, j’étais censé épouser Rayla, dit-il. Les fiançailles royales avaient déjà été annoncées.

      Je restai bouche bée. On semblait au beau milieu d’un feuilleton télévisé.

      — Tu es fiancé à ta sœur ?

      Il sourit alors qu’il se glissait dans la baignoire jusqu’à ce que ses épaules soient immergées et qu’il venait se placer devant moi. Il plaça les mains sur le rebord de la baignoire de chaque côté de ma tête. J’étais coincée.

      — Pas de sang. Le peuple l’adore, une roturière qui deviendrait princesse. Elle est gentille et altruiste et elle est impliquée dans plusieurs associations qui viennent en aide aux gens du commun.

      Seigneur. Il ne venait quand même pas de parler de gens du commun alors qu’il parlait de sa sœur. Demi-sœur. Peu importe.

      — Elle est belle ?

      J’eus envie de me gifler, mais les mots avaient quitté ma bouche avant que je puisse contenir la jalousie qui venait de pointer le bout de son nez. C’était un vilain défaut, et je n’avais vraiment pas envie de détester ma future belle-sœur.

      — Oui. Très, dit-il en me passant une main dans les cheveux, avant de poser le regard sur mes lèvres. Mais pas aussi belle que toi.

      Je rougis ; je ne pouvais pas m’en empêcher, pas alors qu’il me regardait comme s’il était prêt à bondir. J’avais envie de lui hurler de se dépêcher, mais j’étais coincée comme un lapin pris dans les phares d’un voiture, figée. J’attendais qu’il me touche. Inquiète qu’il en désire une autre.

      — Elle est au courant ? Pour moi ?

      Son regard s’adoucit et se porta sur mes lèvres. J’avais le souffle court.

      — Oui. Elle était ravie.

      Je fronçai les sourcils.

      — Elle était ravie de ne pas devenir princesse ?

      Ça n’avait aucun sens. Personne ne pourrait être content à l’idée de renoncer à cet homme à tomber.

      — Oui. Nous étions tous les deux coincés dans le carcan du devoir. À présent, elle est libre de faire un mariage d’amour, pas de raison. Je l’aime, Danielle. Elle fait partie de ma famille, elle est sous ma protection.

      — Tu l’aimes ?

      Pff ! Je parlais comme une parfaite idiote. Mais c’était complètement sa faute. Je n’arrivais pas à réfléchir. Pas alors que la chaleur de son corps me parcourait comme une drogue. Et ses lèvres. J’avais le regard braqué dessus. J’étais avide. J’avais rêvé de lui nuit après nuit, je l’avais trouvé, mais il n’avait jamais été à moi. Réel. Pas comme ça. Et la faim qui s’éveillait en moi n’était pas normale. C’était terrifiant. Trop intense. Trop fort. Je perdais le contrôle. Mon corps ne m’appartenait plus, il était sien. Je percevais les battements de son cœur, celui de son pouls à la base de son cou. Bon sang, son odeur était enivrante, elle emplissait tout mon corps de chaleur.

      Et l’imaginer avec une autre femme ? La partie de moi que cela faisait hurler était sauvage, à vif, primitive. Je n’avais encore jamais ressenti une chose pareille. J’avais peur de bouger, peur qu’en contractant le moindre muscle, je perde le contrôle et bondisse. Que je le marque. J’avais envie de frotter mon corps à lui, comme un foutu chat marquant son territoire, le marquer de mon odeur ‒ parce que je savais que les autres sentiraient ma peau sur lui, sauraient qu’il était mien. C’était mal. Étrange.

      Mais je ne pouvais pas m’empêcher d’en avoir envie.

      Seigneur, j’étais peut-être bel et bien une extraterrestre, finalement, car tout cela était inné. Instinctif. J’avais l’impression d’être une Chasseuse.

      Nous n’étions plus sales. Plus blessés.

      — Je l’aime comme une sœur, rien de plus. Mais ce n’est rien comparé à ce que je ressens pour toi. Je suis ta famille, désormais. Et tu es la mienne.

      Tremblements. Souffle coupé. Souffle coupé. J’avais besoin qu’il me touche. Encore plus besoin que de respirer. Je me léchai les lèvres, satisfaite quand son regard suivit mon geste et que ses yeux se firent sombres et brûlants.

      — Prouve-le.

      Je fendis l’eau et pressai mon corps contre le sien, torse contre torse, levant les doigts pour les promener dans ses cheveux, comme je voulais le faire depuis un moment.

      Ce premier contact fut comme un courant électrique, mon corps crépitant de chaleur, de désir et d’excitation. Ce fut à son tour de se figer, de lutter pour se maîtriser. Je fermai les yeux, impatiente de le goûter, et je pressai les lèvres contre les siennes, revendiquai sa bouche dans un baiser.

      J’étais douce. Tendre. Mes lèvres s’attardèrent. Se retirèrent. C’était une invitation à laquelle il serait incapable de résister, j’en étais sûre. Je le désirais. J’avais besoin qu’il me touche, qu’il me fasse sentir que je lui appartenais véritablement après m’être tant battue pour être avec lui. Mais je n’étais pas expérimentée. Je ne savais pas quoi faire d’autre, à part lui donner la permission de me faire n’importe quoi.

      Non, tout ce qu’il voudrait. Tout ce dont nous avions tous les deux besoin.

      Je rompis notre baiser et passai les bras autour de lui pour le


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