Sa Princesse Vierge. Grace Goodwin
Читать онлайн книгу.secoua lentement la tête et prit une nouvelle bouchée de barre protéinée.
— Je ne pense pas que nous devrions faire appel à d’étranges Chasseurs primitifs. Quelqu’un veut ma mort. Si tu ne m’avais pas trouvé, ils auraient réussi.
— Qui ?
Il haussa ses larges épaules.
— Je n’en ai aucune idée.
Il regarda le ciel et ferma les yeux. Inspira profondément. C’était comme s’il s’était attendu à ne plus jamais revoir le ciel ou sentir l’air frais sur sa peau.
— On ne peut faire confiance à personne, ajouta-t-il.
— Pas même à tes amis ? À ta famille ? Tu en as une ?
Il me caressa la joue du bout du doigt.
— Je suis membre des Sept. Sur Everis, j’ai un rang très élevé. Je suis connu sur toute la planète. Ma famille possède ce siège depuis des millénaires, et nous nous le transmettons de génération en génération. Mais je suis également le dernier de ma lignée. J’ai beaucoup d’ennemis, Danielle. Il y a beaucoup de suspects potentiels. Je n’ai pas envie d’impliquer la compagne de mon père ou ma sœur. Quant aux amis ? Je n’en ai pas, seulement des gens qui tentent de profiter de moi.
— C’est horrible.
— Ça a toujours été comme ça, dit-il avec un grognement.
Il n’ajouta rien. Sa résignation me peinait. Sa vie n’avait pas l’air drôle.
— Eh bien, moi, j’ai des amies. On va appeler Katie et Lexi. Elles viennent de la Terre, comme moi. Elles ne sont sur Everis que depuis peu de temps, comme moi, et je peux te promettre qu’elles ne complotent pas pour te tuer. Elles ne savent même pas où tu te trouves. D’ailleurs, quand on s’est portées volontaires, on ne savait pas qu’on serait envoyées sur Everis. Tu peux leur faire confiance.
— Je ne les connais pas.
— Tu me fais confiance ? lui demandai-je en levant les yeux vers lui.
Il se redressa, comme si je l’avais insulté. Il bomba le torse.
— Tu es ma Compagne Marquée. Je te fais confiance les yeux fermés. Tu es la seule.
Je lui posai une main sur le bras. Mécontente que nos peaux soient séparées par des vêtements froids et rêches, je fis glisser ma paume jusqu’à ce que nos mains, nos marques, se touchent.
— Alors, fais-moi confiance là-dessus. Katie et Lexi nous aideront. Leurs compagnons ‒ des Chasseurs d’Élite ‒ nous aideront.
— Je ne sais pas. Le fait qu’ils vivent dans des cavernes ne m’inspire pas confiance. Comment font-ils pour prendre soin de leurs compagnes comme il se doit ?
J’éclatai de rire. Je ne pus pas m’en empêcher. Visiblement, les références terriennes aux hommes des cavernes n’étaient pas bien transposées par l’unité langagière de la Gardienne Égara.
— Ils ne vivent pas vraiment dans des cavernes. Sur Terre, c’est comme ça qu’on appelle les hommes trop protecteurs, dominants et autoritaires.
— Qui ça, on ?
— Les femmes.
Cela le fit sourire, et je sus que je voudrais le voir amusé beaucoup plus souvent à l’avenir.
— Alors ils doivent être d’excellents compagnons, car c’est exactement comme ça que je compte me comporter avec toi. Trop protecteur, autoritaire et certainement dominant.
Je battis des cils dans sa direction et je souris pour la première fois depuis une éternité.
— Tu sais ce qui est arrivé aux hommes des cavernes, sur Terre ?
Il me serra contre lui, nos corps pressés l’un contre l’autre dans une étreinte chaleureuse qui était bien plus qu’un premier contact. J’avais l’impression d’avoir trouvé mon foyer. Quand il pencha la tête et que ses lèvres s’attardèrent dans ma masse de cheveux emmêlés, juste au-dessus de mon oreille, je le sentis sourire.
— Ils ont gardé leurs compagnes en sécurité et très, très nues pour qu’elles ne passent pas une seule journée sans faire l’expérience d’un plaisir passionné et charnel aux mains de leurs maîtres ?
— Non.
Bon sang, est-ce que mon sexe était mouillé et douloureux ? Maintenant ? Dans ce trou à rats, alors que mon compagnon était blessé et plein de sang, couvert de plusieurs jours de sueur et de saletés ? Beurk.
Il me grogna à l’oreille et me serra davantage, jusqu’à ce que je sente son membre long et dur.
— C’est ce qui va t’arriver, Danielle, une fois qu’on aura échappé à cet endroit et que tu seras guérie. Je te revendiquerai selon l’ordre sacré des trois. J’apprendrai tous les secrets que ton corps tentera de me cacher. Je te pousserai à me supplier de te faire jouir et à crier mon nom. Je t’embrasserai de la tête aux pieds, compagne. Je te conquerrai. Te ferai mienne.
Beau parleur.
— Dès que je serai guérie ? Tu es dans un état lamentable. Moi, je vais bien.
— Non. Pas du tout. Et dès que nous aurons une baguette ReGen sous la main, tu seras soignée.
— Et toi ? demandai-je en reculant pour lever les yeux ‒ très haut ‒ vers les siens.
— Mes blessures ne sont rien comparées aux tiennes. Tu seras soignée en premier.
Il était sérieux ? Il tenait à peine debout. Il était en sang, à cause de blessures innombrables. Il était glacé. Affamé. Et c’était pour ma cheville qu’il s’inquiétait ?
— Ma blessure à la cheville date d’il y a plusieurs mois, sur Terre. Ce n’est rien. Elle me fait juste un peu mal parce que j’ai beaucoup marché.
— Tu seras soignée en priorité. Ce n’est pas négociable, Danielle. Si tu refuses, je te fesserai pour te punir de ta désobéissance, comme je devrais d’ailleurs le faire maintenant, puisque tu m’as défié.
— Je t’ai sauvé la vie.
Son regard passa de l’intensité à la sensualité en un instant.
— Et tu as risqué la tienne.
— Tu pourrais essayer de te montrer reconnaissant.
— Je suis content que par un miracle des dieux, tu m’aies trouvé et que tu aies survécu. Tu ne referas plus jamais rien d’aussi imprudent.
— Merde. Et moi qui croyais que Von et Bryn étaient autoritaires.
— Le Commandant Von ? Le Chasseur d’Élite ?
Son ton changea une fois de plus, passant de l’arrogance et l’autorité agaçantes à la curiosité. J’avais du mal à suivre, avec tous ces changements d’humeur. J’avais l’impression d’être un chat en train de courir après le faisceau d’un rayon laser. Saute ici. Non, là. Non...
— Oui. Von et Bryn sont des Chasseurs d’Élite. Ils sont accouplés à mes amies, Katie et Lexi. Je te l’ai déjà dit. C’est eux que nous devrions appeler. Je leur fais confiance.
Son visage se détendit et devint presque calme, même si je sentais la tension dans son corps alors qu’il restait attentif au monde environnant, observant, écoutant. Mais je faisais la même chose. Et je n’étais pas à moitié morte. Nous étions bel et bien seuls ici.
— Tu les connais ? demandai-je.
— J’ai entendu parler de Von lors de réunions du Conseil. Il y a peu de temps, nous avons confié une mission délicate à Bryn.
— Oui, sur