Programme des Épouses Interstellaires Coffret. Grace Goodwin
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Le docteur tousse. « Mon Dieu mon prince, vous feriez mieux de la faire sortir immédiatement. Sinon elle va déclencher une invasion sur Terre.
– Pardon ? m’exclamais je. Et pourquoi pas. Je n’ai qu’à passer un coup de fil—je sais pas comment ça marche depuis l’espace—à la gardienne Egara. Elle les aidera à trouver des partenaires lorsque je lui aurai expliqué la situation. Elle prend son travail très à cœur. Faites-moi confiance. Elle serait ravie de vous aider. »
Je n’en sais rien, je n’en suis pas sûre, mais je sais que je dis la vérité.
Le guerrier situé près de la porte penche la tête. « Dame Egara du cuirassé Wothar ? Catherine ? »
Je pousse le bras d’Ander afin qu’il se déplace de quelques centimètres. Je dois voir le visage de cet homme. « Je ne connais pas son prénom et je ne connais pas le cuirassé. Je pense pouvoir affirmer qu’elle n’est jamais allée dans l’espace, on m’a dit qu’aucune femme ne retournait sur Terre une fois mariée.
– Plus petite que vous princesse, une brune aux yeux gris ?
– Ça lui ressemble. » Je le regarde de travers. « Vous la connaissez d’où ?
– C’était la partenaire de mon frère et de son second. Ils sont morts tous les deux il y a six ans dans une embuscade. On a perdu tout un bataillon ce jour-là. » Il indique son second et montre sa propre peau argentée. « Le reste de la troupe s’est rétabli quelques heures plus tard, mais on n’a plus pu rentrer chez nous. »
Il veut dire qu’ils ont tous été envoyés à la Colonie à cause de leur nouvelle contamination.
Nial sort de mon champ de vision et réapparaît avec ma couverture rouge foncé, il m’enveloppe dedans et me prend dans ses bras. Je m’aperçois que j’ai discuté avec de parfaits inconnus, totalement nue. Avec un plug dans le cul. Mon Dieu.
« Je peux marcher tu sais. »
Il fait non de la tête. « Pas aujourd’hui. Tu as déjà causé assez d’ennuis, sans poser un seul pied par terre. »
Je glousse et regarde Ander.
« Allons-y, Ander. C’est l’heure. »
Ander se relève et les autres s’inclinent tandis que Nial les dépasse et m’emmène dans le long corridor parcouru de portes. Je passe les bras autour de son cou et pose ma tête sur son épaule, il peut m’emmener où il veut. « Où va-t-on ? Qu’est-ce qu’on va faire ?
– Le moment est venu de t’apprendre ce que signifie être une épouse Prillon. »
Nial
Je porte ma partenaire dans le long corridor, la rage m’envahit. J’étais censé finir mes jours sur la Colonie. Ça devait être ma nouvelle demeure. Cet endroit, ces hommes, étaient censés être mon avenir—si mon père était parvenu à ses fins. Les hommes qu’on vient de combattre, ceux qui voulaient récupérer Jessica, sont comme moi. Ce sont des guerriers qui se sont battus pour la coalition, ont protégé des milliards de vies et des centaines de planètes, ils n’ont pas eu de chance et ont été capturés et torturés par la Ruche, contaminés par leur technologie et bannis à jamais.
Tout en portant ma partenaire, je serre les mâchoires de honte devant mon manque de compréhension. Jessica a pointé l’évidence-même, ils n’ont aucun problème. Les implants biotechnologiques de la Ruche équivalent à ses cicatrices : des marques d’honneur, de service, de respect. En tout état de cause, la technologie implantée les rend plus fort, plus rapides et encore plus meurtriers. Et ce sont ces hommes qu’on exile sur la Colonie, auxquels on manque de respect et qu’on oublie. Pas le droit de se marier, ni de fonder une famille. Privés de leur honneur et utilisés comme des esclaves.
Lorsque je serai Prime, le traitement indigne que reçoivent nos guerriers sera l’une de mes priorités. Je regarde les cheveux blond brillant de ma partenaire qui repose entre mes bras, je sais, sans l’ombre d’un doute, que ma princesse se fera l’avocate acharnée de ces guerriers.
Je suis fier qu’elle ait défié le docteur, qu’elle l’ait confronté à l’injustice, elle nous a permis à tous de voir les choses sous un nouveau jour. Ses paroles, ses idéaux, sont là non pas pour protéger ses deux partenaires, mais également tous les vétérans des guerres contre la Ruche, tous les guerriers blessés de ce monde. Je sais qu’elle combattra sans relâche le système reposant sur ces préjugés bâti par mon père. Elle est courageuse, pugnace et passionnée.
La partenaire idéale.
Le moment est venu de la baiser, de la posséder. Il faudrait qu’on quitte la Colonie sans tarder mais je dois d’abord la sauter. Elle doit comprendre la puissance de notre lien, rien ne vaut une bonne baise. Les colliers, ainsi que quelques orgasmes intenses, lui confirmeront qu’elle n’aura pas à remettre notre lien en cause.
Il ne s’agit pas de la cérémonie d’accouplement, de notre union au sens propre du terme, mais c’est un début. Les colliers autour du cou, notre sperme sur sa peau, ses émotions et ses besoins sont l’évidence même. Je ressens ses sentiments tout comme elle ressent les miens—et ceux d’Ander.
Elle est encore excitée depuis son examen. Elle a aimé. Adoré. Elle a adoré lutter contre la poigne d’Ander, tout en sachant qu’elle ne pouvait rien faire, hormis se soumettre. En dépit de cette situation peu commune, elle a choisi de faire confiance à Ander, de le croire lorsqu’il lui a dit qu’il ne permettrait à personne de lui faire du mal, tandis qu’il tenait ses poignets. Elle s’est sentie à l’aise en notre présence, elle nous a fait confiance et s’est soumise à l’examen. J’ai jamais rien vu de plus beau que ses orgasmes, pendant qu’Ander la tenait et que je regardais.
Elle a perdu son sang-froid avec la sonde médicale. J’ai hâte de l’entendre hurler de plaisir quand Ander et moi allons la baiser, la dilater, la faire jouir.
L’un des hommes nous conduit dans le couloir et appuie sur un bouton dans le mur, c’est la quatrième porte. Il s’incline. « Une chambre privée. »
Je m’incline vers l’homme qu’Ander a frappé en plein visage il y a quelques minutes à peine. Il n’y a aucune animosité entre nous, l’autorité et le respect envers les partenaires de nos guerriers a son importance, le collier qu’elle porte au cou est la marque permanente de notre propriété. Nous lui appartenons. Nous sommes prêts à mourir pour la protéger, être les pères de ses enfants et lui donner du plaisir.
Ander remercie l’homme et ferme la porte derrière nous. Je regarde la chambre. Un lit, une table, une chaise, une porte donnant sur la salle de bain. C’est simple. Basique. Peu importe du moment qu’on est seuls et que le lit est grand.
La façon dont elle a réagi aux sondes médicales—une fois calmée et rassurée—est digne d’anthologie. Elle est extrêmement réactive, non seulement à la stimulation, mais aux sangles qui enserrent ses hanches, à la poigne d’Ander sur ses poignets, à ses ordres.
Le vagin de notre partenaire a commencé à se tremper lorsqu’Ander lui a donné des ordres. Jessica ne peut rien nous cacher, ça lui a plu d’être attachée, ça l’a excitée de sentir la force d’Ander maintenir ses poignets. Son orgasme a été puissant, ses cris ont résonné dans la chambre, j’ai bandé comme un taureau, j’avais trop envie de la sauter, de la faire encore jouir.
Elle est trop fougueuse, trop têtue, pour s’abandonner. C’est une guerrière, comme nous. Mais sa réaction aujourd’hui a révélé la vérité : elle est butée et rebelle, certes, mais elle recherche un partenaire au caractère dominateur, un partenaire avec lequel elle se sentira assez en sécurité pour se laisser aller.
Je serai ce partenaire. Ander aussi. Si elle veut ressentir notre