Programme des Épouses Interstellaires Coffret. Grace Goodwin
Читать онлайн книгу.bien l’épouser, il s’agenouille en général et lui donne une sacrée bonne raison de répondre ‘oui’. »
Nial arque un sourcil, et basta. « Mets le collier.
– Non.
– Mets le collier autour de ton cou, immédiatement.
– Demande-le gentiment, Nial. »
Je lui renvoie ses propres paroles à la gueule et croise les bras sous mes seins nus. Ma nudité ne me gêne pas le moins du monde, je suis assise telle une reine devant sa cour. Les trois hommes ont tout vu de mon corps, ma chatte et mon cul dégoulinent et palpitent encore suite à l’orgasme. La table est sûrement toute glissante et mouillée sous mes fesses.
Ander se lève d’à côté de moi et se tourne vers ce qui s’avère être une sortie, il m’ignore tandis que l’œil argenté de Nial devient noir de colère. Je me fiche qu’il soit fâché. Comme ça on est deux.
Pour commencer, son imbécile de père a annulé mon transport, j’ai été traquée par la Ruche et presque tuée par mon ancien mentor. Nial m’a sauvé la vie mais il m’a tendu un piège avec son acolyte après qu’on m’ait tiré dessus. Ils m’ont kidnappée de ma planète, attachée, m’ont donné la fessée, baisée avec un étrange attirail médical et m’ont forcée à perdre mon sang-froid devant un parfait inconnu. J’esquive les coups, j’essaie de m’adapter à la situation. J’ai satisfait à toutes leurs exigences, contre mon gré. Je ne vais tout de même être d’accord pour épouser ces deux hommes des cavernes s’ils ne me font même pas de déclaration !
Je lui jette un regard noir, histoire qu’il comprenne où je veux en venir, ce que j’attends de lui. Il baisse les épaules et son œil reprend sa couleur argentée. « Qu’est-ce que tu veux, Jessica ? »
Je lis la défaite dans son regard et je me radoucis mais putain de merde ! Je veux une vraie déclaration. Ils me doivent bien ça après tout ce qu’ils viennent de me faire subir. C’est pas comme si j’allais dire non. J’ai plus de maison et ma vie est inexistante. Si je rentre chez moi—ce qui est probablement impossible—je serai morte dans la semaine.
Et ces deux guerriers me manqueraient, même si ça me fait chier de l’admettre. Je ne les connais que depuis quelques heures mais j’ai l’impression qu’ils sont à moi.
Je fixe Nial, perplexe, j’essaie de réfléchir à comment lui dire ce dont j’ai besoin sans passer pour une indécrottable idiote sentimentale, lorsque la porte vole en éclats et que deux immenses guerriers déboulent dans la pièce.
Le plus grand a la même peau argentée que Nial, mais la zone argentée recouvre son torse et son cou, pas son visage. Ses yeux sont dorés et chaleureux mais il a un drôle de truc métallique planté dans la peau juste sous son œil droit, comme un deuxième sourcil. Il ne regarde même pas dans ma direction et s’adresse directement à Nial.
« Je souhaite combattre pour avoir le droit de prendre cette Terrienne pour épouse. »
11
Jessica
J’ai l’impression que Nial grandit de plusieurs centimètres, sa peau argentée étincelle sous la lueur bleutée de l’éclairage de la salle d’examen. « Si tu la touches je te tue. »
Un autre homme, apparemment le second du rival, traverse la pièce dans ma direction… et celle d’Ander, qui se place devant moi. Le type venant vers nous a l’air tout à fait normal pour un extraterrestre, jusqu’à ce que je regarde ses yeux. Ils sont cerclés d’anneaux d’argent, comme si un joaillier avait disposé des alliances assorties autour de ses iris.
Contaminé. Le mot me vient à l’esprit tandis que Nial rugit.
Je me tourne en vitesse, Nial soulève l’autre guerrier au-dessus de sa tête comme si c’était des haltères et l’envoie valdinguer dans un fracas de verre brisé à plus de six mètres à l’autre bout de la pièce. Le verre se brise et tombe par terre dans un craquement sourd et un tintement, je pousse un cri perçant en voyant que des cohortes de guerriers surgissent, ils devaient être là depuis le début.
Ils ont tout vu. Oh, mon Dieu, ils m’ont vu les cuisses grandes ouvertes, pendant la fessée, pendant qu’ils me baisaient et que j’ai eu mon orgasme et pris mon plaisir et…
Ander attend que son agresseur lui fonce dessus tandis que le rugissement de Nial fait littéralement trembler les vitres restantes. Ander recule et plante carrément son poing dans la mâchoire de son adversaire, l’envoyant valser, inconscient, à plusieurs mètres de là. Un coup de poing a suffi, le type est KO.
Nial et Ander se regardent et se placent autour de moi. Je lève les yeux et aperçois d’autres guerriers s’adresser un signe de connivence et pénétrer dans la pièce par la porte cassée. Ils sont immenses, de la même taille que mes partenaires, mais beaucoup plus prudents que les deux premiers.
Je contemple le ruban noir dans ma main et advienne que pourra. Je comprends désormais l’urgence de la situation, l’avertissement du docteur. Je comprends tout. Je sais que j’aime mes partenaires, je veux qu’ils me désirent, pas seulement charnellement. Je veux gagner leurs cœurs. Je veux un vrai lien.
Ce genre d’amour met du temps à s’installer. Je le sais. En même temps, je n’ai pas envie que mes partenaires combattent toute la Colonie pour me sortir de là. Je ne veux absolument pas risquer de les perdre dans ces combats, ou qu’ils soient gravement blessés, même si ça n’a pas vraiment l’air d’être un problème.
Je pousse un soupir et regarde le géant embusqué près de l’entrée. « Stop. »
Les quatre guerriers se figent, tout comme le docteur et les autres hommes agglutinés de l’autre côté du mur.
Je mets l’étrange collier autour de mon cou et le lâche, surprise qu’il se referme et se place de lui-même. Instantanément, la rage du combat m’envahit, j’éprouve le besoin féroce de protéger ce qui m’appartient. Je réalise que cette sensation provient de mes partenaires, stupéfaite, je lève une main tremblante vers mon cou. Impossible de mentir, de tricher. Je ressens leurs émotions lorsqu’ils sont à proximité.
Je baisse la main, l’immense envahisseur s’incline profondément devant moi et lève ses mains vers Nial en signe de reddition. « Je vous présente mes excuses, princesse. »
Les ordres péremptoires de Nial n’ont peut-être rien à voir avec un manque de romantisme, il craignait en définitive pour ma sécurité. Ils ont prêté serment de me protéger au péril de leur vie, d’assommer, de blesser ou de tuer tout homme qui m’approcherait. La seule personne dont ils voulaient me protéger, c’est moi. Ils peuvent tuer tous les hommes de la Colonie si besoin, mais ils ne peuvent pas me forcer à mettre le collier.
En fin de compte, ils m’ont prouvé qu’ils se souciaient de moi.
Je remarque chez Nial et les autres un changement d’attitude complet depuis que j’ai mis le collier. Nial n’a pas exagéré le danger, je me sens subitement très bête de lui avoir désobéi et d’avoir risqué nos vies. Je m’adresse directement à l’adversaire de Nial.
« Non, c’est moi qui suis désolée. J’ai manqué de discernement, d’où cette pagaille, mais aucun homme ne m’intéresse, hormis mes partenaires. »
Ander et Nial reculent dans ma direction, m’empêchant complètement de voir les deux hommes qui ont fait irruption dans la pièce. Le docteur s’agenouille par terre à côté du guerrier que Nial a balancé par la fenêtre et je pousse un soupir de soulagement lorsque je vois que le guerrier bouge un bras. Il n’est pas mort. Parfait. J’avais pas en plus besoin de me sentir coupable.
Le