Programme des Épouses Interstellaires Coffret. Grace Goodwin

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Programme des Épouses Interstellaires Coffret - Grace Goodwin


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en plein désert, c’est déjà un bon début. Je présume que Xalia est une grande ville, peut-être entourée de remparts.

      « Merci. » Je m’assois dans cette chaise étrange. On dirait une chaise pliante, facile à transporter, rembourrée et confortable. Je replie mes jambes sous moi, rassurée par la dague fourrée dans ma botte, je pose ma tête sur mes bras et le contemple, j’aimerais tant qu’il sente ma présence.

      « Je suis là, Roark. Je reste là. »

      Seton fait les cent pas derrière moi. Le docteur active des commandes sur un pupitre de contrôle. Je suppose qu’il vérifie le processus de guérison de Roark, je ne sais pas vraiment ce qu’il fabrique à vrai dire. Deux gardes sont postés devant l’entrée. Les autres sont partis.

      Je me tourne vers Seton. « Deux gardes ? Y’en a d’autres à l’extérieur ?

      — Oui. Ne vous inquiétez pas, ma Dame. Une douzaine de gardes encercle le terminal de téléportation, une autre douzaine veille sur votre fils. Le Commandant Loris est chargé de protéger le terminal, c’est un homme de confiance et un officier aguerri. »

      Je me fiche de savoir qui c’est. Douze hommes c’est pas grand-chose, surtout quand je pense à ce qui m’est arrivé la dernière fois que j’étais sur cette planète. Pour lui, ça fait dix jours, pour moi, c’est une éternité. « Y’a des Drovers aux alentours ?

      — Non. Nous ne sommes pas à l’Avant-poste Deux. Vous êtes au Nord, ma Dame, dans une grande ville. Le territoire Drover le plus proche se trouve à des centaines de kilomètres. Vous êtes en lieu sûr. »

      Des centaines de kilomètres ça peut aller, j’aurais préféré des milliers de kilomètres. Des millions. J’ai été en danger malgré dix années-lumière.

      « Ok. Je me tourne vers Roark.

      — Vous avez faim ? » demande Seton.

      A ma grande surprise, mon ventre gargouille. Je meurs de faim. « Oui. Merci. »

      Seton me salue et ordonne à un garde de m’apporter de quoi manger. J’avale à la hâte un ragoût léger mais nourrissant. Les légumes sont bizarres mais savoureux, j’engloutis deux assiettes et un morceau de pain en un temps record. Le ventre plein, Roark à l’abri, mes paupières se ferment, je baisse la tête et sombre dans le sommeil.

      « Ma Dame. La voix douce de Seton ne me dérange pas. Il va me dire d’aller me reposer.

      — Non. Je reste. »

      Seton soupire, je pose mes bras sur le caisson de Roark, appuie ma tête dessus et m’endors dans ma chaise.

      14

       Natalie

      Avec ce voyage interplanétaire, la notion de décalage horaire prend tout son sens. J’ai la tête lourde et dans le gaz alors que j’essaie de me tirer de mon sommeil. Ma chaise est contre le caisson de Roark, je relève rapidement la tête pour m’assurer qu’il va bien, qu’il guérit. Mais la vitre transparente doit comporter une autre épaisseur parce que je ne vois rien. La fenêtre transparente du caisson a cédé la place à un écran noir. Je ne sais même pas s’il est toujours à l’intérieur. La machine ronronne sous mes bras.

      Je me penche et regarde les commandes que le docteur a actionné tout à l’heure. Tout semble conforme, mais j’ignore ce qu’elles signifient. C’est comme sur la Terre, un écran surveille le cœur et la pression sanguine, ça bipe en cas de changement. Cette avancée technologique me dépasse. Les symboles sont étranges, je ne comprends rien. Je me rends compte que je ne connais rien à la physiologie des habitants de Trion. Ce qui est normal chez un humain peut être anormal chez eux.

      Heureusement, Noah est un bébé en pleine santé, il n’a pas besoin de voir un docteur, hormis pour un simple bilan. Personne ne m’a posé de questions sur le fait qu’il soit à moitié Trion. C’est un bébé mi-extraterrestre mi-terrien. Les docteurs ne m’ont pas posé de questions, je ne leur ai pas donné d’explications.

      J’ai rien à faire, je me tourne et me rallonge, je pose les coudes sur les accoudoirs. Je prends mon menton dans ma main et inspire profondément. Je me demande si Noah va bien, s’il est réveillé et grognon. S’il a faim.

      Il règne une sorte de torpeur ambiante, j’apprécie la tranquillité. Je me suis levée tant de fois en pleine nuit pour m’occuper de mon fils pendant que tout le monde dormait. Une certaine solitude paisible emplit l’air. Seton m’a dit qu’on était en ville, mais je me sens seule en pleine nuit.

      J’entends un léger ronflement sur ma gauche, Seton s’est endormi par terre. Il dort, enroulé dans une simple couverture. Je me tourne vers la porte close, un sentiment de terreur m’envahit, comme si une goutte d’eau glacée me coulait dessus. Il n’y a personne d’autre dans la pièce. Pas de docteur ni de techniciens. La porte est fermée mais non gardée.

      Où sont les gardes ?

      Je m’extirpe de ma chaise, me lève au moment où la porte coulisse silencieusement sur ses gonds. Je reconnais le Commandant Loris et pousse un soupir de soulagement.

      « Commandant. Merci. Je m’inquiétais de ne pas voir de gardes, » je parle à voix basse.

      Il referme doucement la porte derrière lui et regarde Seton endormi. « Pardon de vous avoir fait peur madame. Seton fait les frais d’une longue journée.

      — Oui. Je souris. Il est très fidèle envers Roark.

      — Oui, effectivement. Il s’approche du caisson. Comment va le Conseiller ? »

      Je m’éloigne en haussant les épaules. « Je n’en sais rien. Je ne sais pas lire les écrans de contrôle et le docteur n’est pas là. »

      Le commandant croise ses bras derrière son dos et se dirige à l’autre bout de la pièce, il se penche pour regarder derrière la cloison, le docteur et l’équipe médicale y ont fait de fréquents aller-retour. « Ah, oui. Le Docteur Brax est là, il dort.

      — On est en pleine nuit. »

      C’est tout de même bizarre. Sur Terre, il y a toujours une infirmière de garde, même en pleine nuit.

      « Oui. Il vient vers moi. Que faites-vous debout madame ? Vous n’avez pas mangé le ragoût ?

      — Oui, j’en ai pris deux fois— » je ne termine pas ma phrase, j’essaie de comprendre où il veut en venir. Qu’est-ce que ça peut lui faire que j’en ai mangé ou pas ? Comment il sait que c’était du ragoût ?

      « Ah, la physiologie des Terriens est étrange. Je n’y avais pas pensé. » Le commandant se dirige vers le pupitre de commandes du caisson de Roark et appuie sur des boutons.

      « Qu’est-ce que vous faites ?

      — Rien, ne vous inquiétez pas. »

      Je ne le crois pas, un certain malaise m’envahit. « Arrêtez ça immédiatement. »

      Il m’ignore, le caisson baisse en puissance, les lumières faiblissent, le ronronnement s’arrête. Je m’attends à ce que le couvercle coulisse mais il n’en est rien. On dirait que le caisson est mort, comme s’il avait arraché la prise. « Qu’est-ce que vous faites ? »

      Le Commandant Loris pointe une sorte de revolver vers moi. « Donnez-moi le médaillon. »

      J’écarquille les yeux et recule instinctivement. « Je ne vois pas de quoi vous parlez. Rallumez le caisson. »

      Il se rue sur moi, sort mon T-shirt de mon jean, sa grosse main farfouille dessous pour accéder à la chaîne en or qui devrait pendre sur mon ventre, si je ne l’avais pas fourrée dans mon soutien-gorge.

      Il


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