Programme des Épouses Interstellaires Coffret. Grace Goodwin
Читать онлайн книгу.mon cerveau embrumé se remémore la teneur de notre conversation avant-hier. Elle était mariée à deux guerriers Prillon qui sont morts. Son corps se fige tandis qu’elle scrute l’écran. « Le message émane du terminal de téléportation de Xalia : Le médaillon du Conseiller Roark a tinté sur Terre. Roark est sur Terre. Trouvez les coordonnées de la Terre et de cette épouse humaine, Natalie Montgomery. Boston. Eliminez-les tous les deux. Rapportez-moi le médaillon. »
La main de Natalie se fige. La douleur cesse comme par magie, la baguette se focalise sur une zone bien spécifique.
« Quelqu’un veut le médaillon ? » demande-t-elle.
Je me tourne pour la regarder. Ses joues sont pâles, ses yeux écarquillés. Je préfère voir son visage rouge de passion et de désir que ce visage hagard, inquiet, stupéfait. Dès que je serai de retour sur Trion, une fois guéri, et après avoir tué celui qui essaie de me voler le médaillon, je la baiserai pendant une semaine non-stop.
« Pourquoi voudraient-ils le médaillon ? demande la gardienne Egara.
— C’est la clé de la salle des coffres souterrains du Continent Sud de Trion. Chaque Conseiller détient la clé de la salle des coffres de son territoire.
— Que contient cette salle des coffres ? Tu m’en as parlé mais sans détailler, ajoute Natalie.
— Des armes. De la technologie. Des richesses. Nous menons une vie simple, mais ça ne veut pas dire pour autant qu’on ne se prépare pas à une attaque de la Ruche. »
La Gardienne Egara s’offusque. « Apparemment, quelqu’un veut s’emparer des armes pour envahir Trion.
— C’est mon problème. L’espion qui se terre au sein de votre programme, c’est le vôtre, Gardienne.
— Une taupe, » ajoute Natalie, un terme terrien que je n’avais jamais entendu.
La gardienne me regarde d’un air sombre. « Vous gérez votre problème, Conseiller, et je gèrerai le mien. Ses jours sont comptés. Surtout depuis que je sais que je dois le traquer.
— Le transport est prêt, Gardienne. Le soldat à la peau mate interrompt notre conversation. Conseiller, ils nous disent de vous dire que le Docteur Brax vous attend avec Seton et une équipe médiale.
Excellent. » Il est temps de rentrer. Je fais mine de me lever mais Natalie m’aide.
Miranda lui tend le bébé, les larmes aux yeux. On va traverser la galaxie, on ne reviendra plus jamais.
« Viens avec nous, dit Natalie à Miranda, en prenant sa main. Elle regarde la Gardienne Egara. Elle nous accompagne.
— Hein ? sort Miranda les yeux écarquillés, en secouant la tête. « Je peux pas. Je ne suis pas mariée. Je ne peux pas aller sur Trion ! C’est pas un simple voyage en Floride.
— On ne reviendra pas. Je t’en prie, viens avec nous. J’agis par pur égoïsme, j’ai besoin de toi.
— Elle n’est pas mariée, dit la gardienne Egara. Mais en tant que Conseiller Trion, Roark pourrait accorder sa permission. Mais vous— elle me montre du doigt, —ne pouvez pas rester plus longtemps sans passer dans le caisson. »
Les effets de la baguette ReGen s’amenuisent. Je dois à tout prix séjourner dans le caisson.
« Roark, je t’en prie.
— La décision ne m’appartient pas. Je ferai tout pour te rendre heureuse, gara, mais Miranda doit prendre sa décision elle-même.
— Viens avec nous, supplie Natalie. C’est magnifique là-bas. On te trouvera un mari. T’as personne ici. Pas de famille. Saisis ta chance. C’est ce que j’ai fait, regarde le résultat. »
Miranda est terrorisée.
La gardienne Egara s’adresse à elle. « On n’a pas le temps. Vous devez vous décider. Je ne peux pas tolérer qu’un Conseiller Trion meure dans mon sas de téléportation. »
Miranda acquiesce avec ferveur. « D’accord. Je viens. »
Natalie lui prend la main et la guide vers le sas de téléportation. Je m’assure qu’on soit tous bien ensemble, le bébé est dans les bras de ma femme. Je remercie la gardienne, les dents serrées.
Elle hoche la tête. « Bonne chance. Puissiez-vous trouver le bonheur dans l’univers. Votre voyage débutera dans trois … deux … un. »
Natalie
Le transport génère une lumière bleue, comme la dernière fois, mais cette fois-ci, je n’ai pas un taré d’assassin aux trousses. Cette fois-ci, je ne pleure pas la mort de mon mari. Je ne hurle pas parce que la doctoresse et les gardes qui me protégeaient sont morts. Mon mari et mon fils sont avec moi. J’ai Miranda. La petite dague que Roark m’a donnée quand on était dans l’oasis est fourrée dans ma botte. Hors de question que j’approche d’un terminal de transport désarmée. Roark n’a pas besoin de connaître mes angoisses vu qu’il a été blessé, mais je me sens mieux sachant que je peux veiller sur nous si nécessaire.
On rentre sur Trion, on va retrouver les docteurs, les gardes et le peuple de Roark. Mais nous ne sommes pas encore en sûreté.
Mon esprit divague entre conscience et inconscience pendant plusieurs heures, je serre étroitement Noah dans mes bras. J’ignore combien de temps s’écoule avant que les lumières ne s’atténuent. Je me réveille allongée par terre, Noah toujours contre ma poitrine. Miranda dort non loin, la plateforme est imbibée du sang de Roark.
J’ouvre la bouche pour appeler à l’aide mais l’équipe médicale encercle Roark sur le champ. Je les regarde tous, une taupe se cache parmi eux. Ce n’est pas lui qu’ils veulent. Non, pas maintenant qu’ils me savent en possession du médaillon. C’est moi qu’ils veulent.
« Conseiller. » Un homme de l’âge de Roark s’approche de lui. Il est grand, brun et séduisant. Il porte un pantalon et une chemise noirs, avec une sorte d’insigne coloré sur la poitrine, les hommes qui l’entourent obéissent à ses ordres. « Roark, mon ami, faut toujours que tu te pointes en sang et à moitié mort. Ça commence à devenir lassant.
— Arrête tes jérémiades Seton, et occupe-toi de ma femme. Un traître est parmi nous. »
Noah choisit ce moment pour s’agiter et pousse un cri à vriller les tympans.
Tout le monde se fige et me regarde. Ainsi que Noah.
Roark est installé sur une civière Trion, trois personnes agitent des baguettes ReGen. « Natalie et moi avons appris que le temps s’écoulait différemment sur Terre. Je suis parti combien de temps, Seton ?
—Trente-cinq minutes, répond Seton. On a averti tes parents, ils sont ici et attendent votre retour. »
Trente-cinq minutes ? Je comprends maintenant la surprise de Roark avec le bébé, alors qu’on s’était quittés il y avait quelques jours à peine.
« Prends soin de ma femme, Seton. Et de mon fils. Occupe-toi d’eux.
— Ton fils ? demande Seton, Quel traître ? Roark, mais putain qu’est-ce qui t’arrive ?
— Il est hors de question que je quitte ma famille en dépit de mon état. Je veux deux gardes qui veillent sur eux jour et nuit. Que mes parents restent avec Natalie et Noah. Je ne fais confiance à personne. »
Seton guide Roark vers un étrange caisson ovale qui luit dans le noir. Roark me regarde tandis qu’ils l’installent à l’intérieur. « Protège Noah, femme. Tu peux faire confiance à Seton et à mes parents. A personne d’autre. »
Il soutient mon regard, je hoche la tête. Noah me tire les cheveux et j’attrape son petit poignet d’un air absent, je