Programme des Épouses Interstellaires Coffret. Grace Goodwin

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Programme des Épouses Interstellaires Coffret - Grace Goodwin


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que Roark m’a donnée, cette dague en or qui m’a sauvée la vie. Depuis l’attaque sur Trion, j’ai réussi à dormir seule la nuit me sachant armée.

      Noah se réveille et se met à pleurer. Roark pousse un rugissement de colère, j’entends son corps massif foncer sur l’attaquant. Le bruit des coups de poings et des bruits étouffés m’envahissent.

      Le berceau de Noah tombe en se fracassant lourdement.

      Je me relève et cours me mettre à couvert. Arrivée de l’autre côté du lit, je pose mon fils en pleurs sur le sol et j’ouvre le tiroir. Le revolver est là, ainsi que la dague. Je m’empare des deux et me rue vers la porte juste au moment où Roark repousse l’intrus dans le couloir.

      Je lève mon arme, les mains tremblantes mais j’arrive pas à viser correctement, Roark est en plein dans ma ligne de mire.

      Roark a deux trous rouges dans le dos, il saigne abondamment, mais il reste campé sur ses deux pieds, tel un géant parmi les hommes.

      L’agresseur a dû paniquer, il s’échappe dans le couloir, j’entends ses pas lourds marteler l’escalier en bois en colimaçon.

      Je m’attendais à ce que Roark le poursuive mais il reste là, haletant, je reste plantée là dans la chambre. Je ne peux pas laisser Noah tout seul.

      « Roark ? »

      La porte du bas claque contre le mur, l’agresseur s’est échappé. Dans le couloir, Miranda ouvre sa porte et pousse un hurlement en voyant Roark.

      Il titube, s’appuie contre le mur.

      Miranda se précipite vers moi, voit le berceau détruit et pousse un cri. « Où est Noah ? Où est le bébé ? »

      J’entends ses cris de colère, « Par terre, dans ma chambre.

      —Je vais le chercher. » Miranda se précipite et je pousse un soupir de soulagement en voyant que les cris de Noah se calment immédiatement en entendant ses paroles rassurantes. Elle me rejoint près de la porte, Noah aux bras.

      « Natalie. »

      Je me rue vers lui et le soutient, je l’aide à se tenir droit. Il est lourd et je me mords la lèvre, il pèse sur moi de tout son poids. Punaise, il est énorme.

      « Miranda, appelle le 112. Roark a besoin d’une ambulance.

      — Non, femme. Hors de question de me laisser charcuter par vos toubibs. Vos balles terriennes, heureusement, n’ont fait que me traverser, inutile de les extraire. Prends la baguette ReGen dans mon sac. Elle me soulagera suffisamment le temps de rentrer sur Trion et de séjourner dans le caisson. » Je file dans l’autre pièce, m’empare de la petite sacoche qu’il a apportée et en extirpe une petite baguette métallique. Elle ressemble à celle dont il s’est servi lors de l’examen médical. La sonde. Ça s’apparentait plus à un orgasme avec un gode magique qu’à un examen. Je m’empresse de la donner à Roark, qui appuie sur un bouton. Une lumière bleue s’allume.

      « Passe-la sur mon dos. »

      J’obéis, son dos cicatrise, heureusement qu’il n’a pas atteint ses parties intimes. Roark sue à grosses gouttes, le souffle court, finalement ses épaules se détendent. La douleur faiblit. Miranda et moi-même le regardons pendant de longues minutes, les blessures cicatrisent presque entièrement, le sang s’arrête de couler.

      « C’est bon. Ça suffit, dit-il en reprenant la baguette. Si ça empire, on s’en servira de nouveau pour endiguer l’hémorragie. On doit filer au centre de Recrutement des Epouses. On nous en veut sur Terre. »

      Je secoue la tête. « Mais c’est à Miami !

      — L’avion de vos parents se trouve à l’aéroport, me rappelle Miranda. Je vais les appeler, ils nous emmèneront sur Miami. »

      J’avais pas pensé au jet privé de mes parents. Ils sont à l’étranger et leur jet ne peut pas aller si loin, ils voyagent en première sur des longs courriers. Leur jet n’attend plus que nous.

      « Merci, dis-je à Miranda. Dis-leur qu’on arrive dans vingt minutes. »

      13

       Roark

      Il est l’heure de foutre le camp de cette putain de planète primitive. La baguette ReGen est la seule chose qui me permette de protéger ma famille, ainsi que le centre de téléportation. L’argent est le nerf de la guerre sur Terre, comme sur Trion. Natalie ne m’avait pas dit qu’elle était issue d’un milieu aisé. On n’a passé qu’une nuit ensemble, on n’a pas vraiment eu le temps de discuter.

      La superficie de sa demeure, le fait qu’elle ait des domestiques pour l’aider, les meubles extravagants et les œuvres d’art qui trônent chez elle, tout me porte à croire qu’elle est fortunée. Mais le jet, là, c’est autre chose.

      Le jet de Natalie est tout petit, lent, rien à voir avec les vaisseaux de la Flotte de la Coalition, mais y’a rien de mieux sur Terre. Je suppose que leurs soldats ont des vaisseaux plus rapides mais je n’ai aucun moyen de le savoir. Et je m’en tape. Ma priorité est de mettre ma femme et mon fils en lieu sûr sur Xalia, des gardes les protègeront, ils seront en sécurité, ils monteront la garde devant leur chambre toute la nuit. Le jet est lent mais je suis content qu’il existe, —c’est le moyen le plus rapide pour rejoindre le terminal de téléportation du Programme des Epouses.

      Miranda s’est efficacement occupée d’organiser le transport en deux temps trois mouvements. Elle se met au volant d’une grosse cylindrée tandis que Natalie et moi prenons place à l’arrière, Noah est sanglé dans sa coque, on dirait un guerrier en armure. Natalie me dit que ça s’appelle un siège-auto, on est assis sur des sièges, je ne comprends pas ce qu’elle veut dire. Miranda effectue le court trajet nous conduisant à la piste d’aéroport tandis que Natalie passe la baguette ReGen sur mes blessures, qui se referment les unes après les autres. Elle passe de l’une à l’autre dès que ça s’arrête de saigner. Les blessures se s’ouvrent à nouveau au moindre de mes mouvements, le sang coule.

      Un passage dans le caisson ReGen s’avèrera nécessaire. Je doute que la gardienne Egara dispose de la technologie nécessaire au centre de recrutement. Il est hors de question que ces docteurs humains primitifs posent leurs mains sur moi. Ils se servent toujours d’agrafes métalliques vieilles comme Hérode pour effectuer leurs sutures, ils viennent à peine d’intégrer la Coalition et n’ont pas encore accès aux instruments plus avancés d’un point de vue technologique. J’ai pas besoin d’être charcuté plus. J’ai pas non plus besoin d’une transfusion de sang humain, comme l’a suggéré Natalie. Je sais que mon organisme réduirait immédiatement à néant les tentatives des médecins humains.

      Non. Je dois emmener ma famille loin de cette planète. Et vite. Sans caisson ReGen, je risque de mourir d’ici quelques heures.

      J’ai dormi pendant presque toute la durée du vol sur Miami. A mon réveil, la gardienne Egara est devant moi. Deux brutes de militaires humains l’accompagnent, prêts à me porter hors de l’avion.

      Ils m’aident à me tenir debout, pestent parce que je pèse une tonne mais me soutiennent et me portent jusqu’à un véhicule. La gardienne Egara a pris place au volant. La voiture est plus grande que celle de Natalie, on s’entasse tous dans le long véhicule noir. Elle comporte quatre rangées de sièges supplémentaires. Natalie s’assoit et l’un des hommes m’allonge sur elle, ma tête repose sur ses genoux. Elle passe ses mains dans mes cheveux, les hommes effectuent des points de compression sur mes blessures.

      « Vous êtes du SAMU ? » demande Natalie à l’homme a la peau mate, il est penché sur sa poitrine. Il est plus brun que moi, ses cheveux sont d’un noir plus profond que l’espace. Sa peau est marron foncé, ses yeux sont comme un puit insondable. Il appuie sur mon


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