Programme des Épouses Interstellaires Coffret. Grace Goodwin

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Programme des Épouses Interstellaires Coffret - Grace Goodwin


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le regarde d’un air interrogateur, admiratif, les émotions déferlent sur son visage à la vitesse de l’orage. « Gara ?

      — Ça fait plus de dix jours, Roark, je murmure en pleurant. Bien plus. »

      Il secoue doucement la tête. L’évidence est devant lui mais il ne semble pas vouloir comprendre. « Comment … est-ce possible ? » Il bouge ses doigts, Roark a envie de le toucher, de le prendre aux bras, mais il a peur. Je me tourne et prends Noah pour le donner à Roark.

      Les yeux écarquillés, Roark tend ses grosses mains, prend son fils contre sa poitrine, le blottit contre lui. Il pousse un gémissement de joie, de peine, le bébé pousse un cri de bonheur, il tape son jouet contre la poitrine de son père.

      « Gara. » Les yeux de Roark s’embuent de larmes, il lève son regard vers le mien, mon cœur se brise. Toute ma colère s’évanouit instantanément. Je ne sais pas comment et pourquoi Roark est ici, ni pourquoi il a mis tant de temps à nous retrouver. Mais il a tenu promesse. Il a traversé la galaxie pour me retrouver, pour nous retrouver. Mon cœur se serre violemment, je l’aime.

      « Il s’appelle Noah. C’est ton fils. »

      11

       Roark

      Natalie est blottie contre moi. Un feu brûle dans l’étrange cheminée devant nous. Il n’y a pas de combustible, de bûches ou de branches pour alimenter le feu. Mais ça chauffe la pièce, le petit s’est endormi sur ma poitrine.

      Mon fils.

      Rien que d’y penser, ça me fait monter les larmes aux yeux, mon cœur se serre. Mon fils. Ça m’a tellement manqué. Le ventre rond de ma femme, ses seins lourds. Je n’ai pas assisté à sa naissance, pas vu son premier sourire.

      Mon fils ne connaît pas mon visage, mes caresses, ma voix.

      Mais sa mère, oui. Ma femme se blottit contre moi, douce, accueillante, encore plus belle que dans mes souvenirs qui ne remontent qu’à dix jours. Son visage est légèrement plus plein, ses courbes encore plus voluptueuses. J’ai hâte de la déshabiller, de la posséder, de lui rappeler qui est son maître. Ce petit être dort en confiance, vulnérable, contre ma poitrine, il y fait sa place, et moi je suis là, entre eux, sans défense.

      « Pourquoi avoir mis si longtemps, Roark ? Ma femme passe son bras en travers de mon corps, juste sous notre fils.

      — Ils m’ont fait prisonnier, gara. » Ces jours douloureux sont désormais loin derrière moi, aussi éloignés que la Terre l’est de Trion, ma nouvelle vie est si bouleversante et vivante que le temps passé enchaîné sous cette tente perd de sa consistance. « Je suis venu te chercher, femme. »

      Elle lève la tête et me regarde. « Ça fait treize mois, Roark. Plus d’un an. »

      Un an ? Je secoue la tête. « Je sais pas comment ça peut être possible, Natalie. Mais on découvrira la réponse. Pour moi, dix jours se sont écoulés. Huit jours de torture. Mon évasion. Une demi-journée dans le Caisson de RéGénération. Et puis, y’a eu le médaillon. Et toi. »

      Elle laisse échapper un gémissement sourd, je me tourne vers la perfection endormie de notre fils au visage rond comme le sien. « Le caisson de RéGénération ? Ils t’ont torturé ?

      — Pardonne-moi. Je ne voulais pas t’inquiéter. C’est terminé. C’est sans conséquence.

      — Sans conséquence ? Elle agrippe mon tee-shirt. Ça a de l’importance. »

      J’aurais mieux fait de me taire, je suis à dix mille années-lumière de tout danger provenant de Trion. Les Drovers ne peuvent plus rien nous faire. Ni à Noah. J’aurais préféré que mes paroles ne fassent pas virer les joues de ma chérie aux rouges. Elle se lève, s’écarte, me prend mon fils des bras et se dirige vers la porte. Elle appelle une femme, lui demande de coucher Noah dans son berceau et de le surveiller l’espace de quelques heures. Elle a l’âge de Natalie, ce doit être une bonne ou une gouvernante.

      Je me lève, prêt à dire non à Natalie, j’ai pas envie qu’elle confie mon fils à une autre. Je viens juste de l’avoir, il est à moi. Je veux plus le lâcher.

      La femme est avenante, Noah se blottit dans ses bras sans se réveiller. Natalie a l’air de lui faire confiance, je dois faire de même. Ça ne facilite pas la chose pour autant.

      La femme emporte Noah en haut des escaliers et franchit une porte. Je ne vois plus Noah et pousse un petit grognement.

      Natalie referme la porte et se tourne vers moi. « Ne t’inquiète, elle l’emmène dans sa chambre faire sa sieste. Elle reste avec lui. »

      Je hoche la tête, je sais qu’elle a raison, je desserre mes poings, je ne m’en étais même pas rendu compte. Noah va faire une bonne sieste.

      Elle croise les bras sur son opulente poitrine et me reluque. « Et maintenant, déshabille-toi. Tout de suite. »

      Je hausse les sourcils. J’ai pas l’habitude qu’elle me donne des ordres, en général c’est moi qui commande. J’aime ça. Ma bite aussi.

      J’ai pas envie d’ergoter. C’est son univers, elle le connaît mieux que moi. Elle sait que notre fils est en sûreté, je lui fais confiance sur ce point. Elle sait également que nous devons éclaircir quelques points de divergence. Dissiper une année de doute. Si elle veut me voir à poil, libre à elle, je suis pas contre.

      La pièce est agréable et douillette, le tapis devant la cheminée est doux et épais, c’est l’endroit idéal pour l’allonger les cuisses grandes ouvertes et la pénétrer. Mais je vais la laisser décider. Pour le moment du moins.

      Je me déshabille rapidement, ne me souciant pas de savoir si elle veut que je me déshabille entièrement ou pas. J’ai ma récompense, son souffle s’accélère, son regard brille de désir tandis qu’elle observe mon corps. Elle se souvient.

      Elle me tourne lentement autour, ses doigts effleurent les cicatrices encore roses dans mon dos, les blessures pas encore complètement refermées sur ma poitrine et mes cuisses. Mes muscles se contractent, j’arrive presque pas à respirer tandis qu’elle m’effleure tout doucement. Avec respect. « Pourquoi n’es-tu pas guéri ? Je croyais que votre technologie pouvait presque tout guérir. Mon dieu, t’as vraiment été grièvement blessé ? »

      Un frisson parcourt ma colonne, je bande, ma bite grossit à vue d’œil. Elle se plante devant moi, la voit et manque toucher mon nombril. J’ai les couilles pleines, douloureuses, j’ai hâte d’éjaculer. On a baisé une seule nuit et Noah est né, on va pouvoir recommencer.

      « Tu me fais penser aux docteurs, femme. Ma voix est grave et rauque de désir.

      — Réponds à ma question.

      — J’avais pas le temps.

      — Pas le temps ? Natalie s’approche de moi, je regarde son visage bouleversé, le désir brûle dans ses yeux azur. Je comprends pas.

      — Une guérison complète aurait pris des heures. Je lève la main et effleure son ravissant visage du bout des doigts. Sa peau est aussi douce que dans mes souvenirs. Mais j’ai refusé.

      — C’est n’importe quoi, Roark. Pourquoi ? Pourquoi ne pas leur avoir permis de te soigner ?

      — Ça fait dix jours, femme. Dix jours, ils ont dit que t’étais morte. J’étais dans tous mes états. Je devais à tout prix te retrouver, en avoir le cœur net. T’étais pas là, je devais te retrouver. C’est ce que j’ai fait. »

      Natalie me saute au cou, je cale mes mains sous ses fesses tandis qu’elle passe ses jambes autour de mes hanches. Ses doigts fourragent dans mes cheveux, elle me les tire pour que je baisse la tête et l’embrasse.


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