Jim Harrison, boxeur. Артур Конан Дойл

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Jim Harrison, boxeur - Артур Конан Дойл


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de façon que je l'entendis.

      Le champion Harrison affirma d'un signe de tête.

      Elle regarda Jim.

      Jamais je ne vis dans une figure humaine des yeux aussi grands, aussi noirs, aussi remarquables.

      Bien que je ne fusse qu'un enfant, je devinai qu'en dépit de sa face bouffie de sang, cette femme-là avait été jadis très belle.

      Elle tendit une main, dont tous les doigts s'agitaient, comme si elle avait joué de la harpe, et elle toucha Jim à l'épaule.

      – J'espère… j'espère que vous allez bien… balbutia-t-elle.

      – Très bien, madame, dit Jim en promenant ses regards étonnés d'elle à son oncle.

      – Et vous êtes heureux aussi?

      – Oui, madame, je vous remercie.

      – Et vous n'aspirez à rien de plus?

      – Mais non, madame. J'ai tout ce qu'il me faut.

      – Cela suffit, Jim, dit son oncle d'une voix sévère. Soufflez la forge, car le fer a besoin d'un nouveau coup de feu. Mais il semblait que la femme avait encore quelque chose à dire, car elle marqua quelque dépit de ce qu'on le renvoyait.

      Ses yeux étincelèrent, sa tête s'agita, pendant que le forgeron, tendant ses deux grosses mains, semblait faire de son mieux pour l'apaiser.

      Pendant longtemps, ils causèrent à demi-voix et elle parut enfin satisfaite.

      – À demain alors, cria-t-elle tout haut.

      – À demain, répondit-il.

      – Vous tiendrez votre parole, et je tiendrai la mienne, dit-elle en cinglant le dos du poney.

      Le forgeron resta immobile, la râpe à la main, en la suivant des yeux jusqu'à ce qu'elle ne fut plus qu'un petit point rouge sur la route blanche.

      Alors, il fît demi-tour.

      Jamais je ne lui avais vu l'air aussi grave.

      – Jim, dit-il, c'est miss Hinton, qui est venue se fixer aux Érables, au-delà du carrefour d'Anstey. Elle s'est prise d'un caprice pour vous, Jim, et peut-être pourra-t-elle vous être utile. Je lui ai promis que vous irez par-là et que vous la verrez demain.

      – Je n'ai pas besoin de son aide, mon oncle, et je ne tiens pas à lui rendre visite.

      – Mais j'ai promis, Jim, et vous ne voudrez pas qu'on me prenne pour un menteur. Elle ne veut que causer avec vous, car elle mène une existence bien solitaire.

      – De quoi veut-elle causer avec des gens de ma sorte?

      – Ah! pour cela, je ne saurais le dire, mais elle a l'air d'y tenir beaucoup et les femmes ont leurs caprices. Tenez, voici le jeune maître Stone. Il ne refuserait pas d'aller voir une bonne dame, je vous le garantis, s'il croyait pouvoir améliorer son sort, en agissant ainsi.

      – Eh bien! mon oncle, j'irai si Roddy Stone veut venir avec moi, dit Jim.

      – Naturellement, il ira, n'est-ce pas, maître Rodney?

      Je finis par donner mon consentement et je revins à la maison rapporter toutes mes nouvelles à ma mère, qui était enchantée de toute occasion de commérages.

      Elle hocha la tête, quand elle apprit que j'irais, mais elle ne dit pas non et la chose fut entendue.

      C'était une course de quatre bons milles, mais quand vous étiez arrivés, il vous était impossible de souhaiter une plus jolie maisonnette.

      Partout du chèvrefeuille, des plantes grimpantes avec un porche en bois et des fenêtres à grillages.

      Une femme à l'air commun nous ouvrit la porte:

      – Miss Hinton ne peut pas vous recevoir, dit-elle.

      – Mais c'est elle qui nous a dit de venir, dit Jim.

      – Je n'y peux rien, s'écria la femme d'un ton rude, je vous répète qu'elle ne peut vous voir.

      Nous restâmes indécis un instant.

      – Peut-être pourriez-vous l'informer que je suis là, dit enfin

      Jim.

      – Le lui dire, comment faire pour le lui dire, à elle qui n'entendrait pas seulement un coup de pistolet tiré à ses oreilles. Essayez de lui dire vous-même, si vous y tenez.

      Tout en parlant, elle ouvrit une porte.

      À l'autre bout de la pièce gisait, écroulée sur un fauteuil, une informe masse de chair avec des flots de cheveux noirs épars dans tous les sens.

      Pour moi, j'étais si jeune que je ne savais si cela était plaisant ou affreux, mais quand je regardai Jim pour voir comment il prenait la chose, il avait la figure toute pâle, l'air écoeuré.

      – Vous n'en parlerez à personne, Roddy, dit-il.

      – Non, excepté à ma mère.

      – Je n'en dirai pas un mot, même à mon oncle. Je prétendrai qu'elle était malade, la pauvre dame. C'est bien assez que nous l'ayons vue dans cet état de dégradation, sans en faire un objet de propos dans le village. Cela me pèse lourdement sur le coeur.

      – Elle était comme cela hier, Jim. – Ah! vraiment? Je ne l'ai pas remarqué. Mais je sais qu'elle a de la bonté dans les yeux et dans le coeur, car j'ai vu cela pendant qu'elle me regardait. Peut-être est-ce le manque d'amis qui l'a réduite à cet état!

      Son entrain en fut éteint pendant plusieurs jours et alors que l'impression faite en moi s'était dissipée, ses manières la firent renaître.

      Mais ce ne devait pas être la dernière fois que la dame à la pelisse rouge reviendrait à notre souvenir.

      Avant la fin de la semaine, de nouveau, Jim me demanda si je consentirais à retourner chez elle avec lui.

      – Mon oncle a reçu une lettre, dit-il. Elle voudrait causer avec moi et je serai plus à mon aise, si vous m'accompagnez, Rod.

      Pour moi, toute occasion de sortir était bienvenue, mais à mesure que nous nous approchions de la maison, je voyais fort bien que Jim se mettait l'esprit en peine à se demander si quelque chose n'irait pas encore de travers.

      Toutefois, les craintes s'apaisèrent bientôt, car nous avions à peine fait grincer la porte du jardin que la femme parut sur le seuil du cottage et accourut à notre rencontre par l'allée.

      Elle faisait une figure si étrange, avec sa face enflammée et souriante, enveloppée d'une sorte de mouchoir rouge, que si j'avais été seul, cette vue m'aurait fait prendre mes jambes à mon cou.

      Jim, lui-même, s'arrêta un instant, comme s'il n'était pas très sûr de lui, mais elle nous mis bientôt à l'aise par la cordialité de ses façons.

      – Vous êtes vraiment bien bons de venir voir une vieille femme solitaire, dit-elle, et je vous dois des excuses pour le dérangement inutile que je vous ai causé mardi. Mais vous avez été, vous-mêmes en quelque sorte la cause de mon agitation, car la pensée de votre venue m'avait excitée et la moindre émotion me jette dans une fièvre nerveuse. Mes pauvres nerfs! Vous pouvez voir vous-mêmes ce qu'ils font de moi.

      Tout en parlant, elle nous tendit ses mains agitées de secousses.

      Puis, elle en passa une sous le bras de Jim et fit quelques pas dans l'allée.

      – Il faut que vous vous fassiez connaître de moi et que je vous connaisse bien. Votre oncle et votre tante sont de très vieux amis pour moi, et bien que vous l'ayez oublié, je vous ai tenu dans mes bras, quand vous étiez tout petit. Dites-moi, mon petit homme, ajouta t-elle en s'adressant à moi, comment appelez-vous votre ami?

      – Le petit Jim, madame.

      – Alors, dussiez-vous me trouver effrontée, je vous appellerai aussi petit Jim. Nous autres, vieilles gens, nous avons nos privilèges, vous savez? Maintenant, vous allez entrer avec moi, et nous prendrons ensemble une tasse de thé.

      Elle


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