Avant Qu’il Ne Chasse . Блейк Пирс

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Avant Qu’il Ne Chasse  - Блейк Пирс


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bruit du moteur de sa voiture qui refroidissait. Elle marcha à travers le silence en direction de la porte d’entrée. Elle sourit quand elle vit qu’elle avait été défoncée. Elle se rappelait l’avoir fait elle-même quand elle était venue ici avec Peterson. Elle se rappelait également le sentiment bizarre de satisfaction qui en avait découlé.

      À l’intérieur, c’était exactement pareil à ce qu’elle avait vu un an auparavant. Pas de meubles, pas d’objets personnels, pas grand-chose en fait. Des fissures aux murs, de la moisissure au tapis, l’odeur du vieux et de l’abandon. Il n’y avait rien ici pour elle. Rien de neuf.

      Alors pourquoi je suis venue ?

      Elle connaissait la réponse. Elle savait que c’était parce que c’était la toute dernière fois qu’elle y viendrait. Après cette visite, elle ne se laisserait plus jamais envahir par cette satanée maison. Ni dans ses souvenirs, ni en rêve, et certainement jamais dans le futur.

      Elle traversa lentement la maison, en observant chaque pièce. Le salon, où elle et sa sœur, Stéphanie, avaient regardé Les Simpsons et étaient devenue limite obnubilées par Les X-Files. La cuisine, où sa mère avait rarement cuisiné quoi que ce soit de valable à part une lasagne dont elle avait trouvé la recette sur une boîte de pâtes. Sa chambre, où elle avait embrassé un garçon pour la première fois et avait laissé un garçon la déshabiller. Il y avait des carrés au mur, légèrement décolorés par rapport au reste de la peinture ; c’était là où étaient accrochés ses posters de Nine Inch Nails, de Nirvana et de PJ Harvey.

      La salle de bains, où elle avait pleuré le jour où elle avait eu ses règles pour la première fois. La minuscule buanderie où elle avait tenté d’éliminer l’odeur de bière renversée sur sa blouse, un soir où elle était rentrée tard à l’âge de quinze ans.

      Puis, au bout du couloir, se trouvait la chambre de ses parents – la chambre qui hantait ses nuits depuis bien trop longtemps. La porte était ouverte, la chambre l’attendait. Mais elle n’y entra pas. Elle resta debout dans l’embrasure de la porte, les bras croisés sur la poitrine, et observa l’intérieur. Avec la lumière matinale filtrant à travers les fenêtres fissurées et poussiéreuses, la pièce semblait presque immatérielle. Il était facile d’imaginer que l’endroit soit hanté ou maudit. Mais elle savait que ce n’était pas le cas. Un homme était mort dans cette pièce, son sang se trouvait encore sur la moquette. Mais c’était également vrai pour d’innombrables autres pièces dans le monde. Celle-ci n’était pas plus spéciale que les autres. Alors pourquoi lui pesait-elle autant ?

      Tu peux penser autant que tu veux que tu es une femme forte et obstinée, lui dit une petite voix intérieure. Mais si tu ne résous pas cette affaire ce coup-ci, cette pièce te hantera le reste de tes jours. Tu pourrais tout aussi bien t’y enchaîner et dresser une porte de prison, ce serait pareil.

      Elle quitta l’embrasure de la porte et sortit à l’extérieur. Elle contourna l’arrière de la maison, où se trouvait la seule entrée qui donnait à la cave. La vieille porte était tordue et facile à ouvrir. Elle entra et faillit hurler à la vue d’un serpent vert se faufilant dans l’un des coins. Elle rit d’elle-même et pénétra dans l’espace poussiéreux. Ça empestait la vieille terre et une odeur aigre envahissait l’endroit. C’était un lieu négligé avec des toiles d’araignée et de la poussière partout. Des saletés, de la poussière, des moisissures et de la pourriture. Il était difficile d’imaginer qu’il fut un temps où elle était enthousiaste à l’idée d’y venir chercher son vélo au printemps pour faire des tours dans le jardin. C’était là où son père entreposait la tondeuse et la débroussailleuse et où sa mère conservait tous ses bocaux pour faire des confitures et des gelées.

      Envahie par les souvenirs et par l’odeur de rance, Mackenzie ressortit de la pièce. Elle se dirigea vers sa voiture mais elle fut incapable de partir tout de suite. Tel un fantôme, elle traversa à nouveau l’intérieur de la maison. Elle se dirigea vers le bout du couloir, vers la chambre de ses parents.

      Elle fixa la pièce des yeux, en commençant tout doucement à comprendre le chemin qu’elle devait prendre. Elle en avait été plus proche hier soir, en roulant à travers Belton et en souhaitant arriver à destination. Cette vieille chambre vide ne contenait rien de plus que d’horribles souvenirs. Si elle souhaitait réellement avancer sur l’affaire, elle allait devoir faire des recherches.

      Elle allait devoir arpenter les rues de cette ville dont elle avait redouté, en tant qu’adolescente, ne jamais pouvoir s’échapper.

      ***

      Elle s’était tellement déconnectée de Belton après avoir obtenu un poste au sein de la police d’État à l’âge de vingt-trois ans qu’elle n’avait aucune idée de ce qui avait bien pu s’y passer durant ces dernières années. Elle ne savait pas quels commerces étaient encore ouverts, ni qui était mort ou qui avait vécu jusqu’à un âge avancé.

      Bien sûr, ça faisait moins d’une douzaine d’années qu’elle ne vivait plus à Belton, mais une seule année pouvait causer beaucoup de changements dans une petite ville – que ce soit au niveau finances, immobilier ou décès. Mais elle savait aussi que les petites villes avaient tendance à rester enracinées dans les traditions. Et c’est pourquoi Mackenzie se dirigea vers le magasin local de fournitures agricoles qui se trouvait à l’extrémité Est de la ville.

      L’endroit s’appelait Fournitures agricoles Atkins et à une époque, bien avant la naissance de Mackenzie, ce fut le centre de l’activité commerciale de la ville. En tout cas, c’est l’une des histoires que son père lui avait racontées. Mais aujourd’hui, ce n’était plus que l’ombre de ce que c’était. Quand Mackenzie était enfant, l’endroit vendait à peu près tous les types de cultures possibles (avec une spécialisation en maïs, comme la plupart des endroits au Nebraska). Ils y vendaient également des petites fournitures agricoles, des accessoires et des articles ménagers.

      Quand elle y entra, à peine un quart d’heure après avoir quitté la maison de son enfance, Mackenzie se sentit presque désolée pour les propriétaires. Tout l’arrière du magasin, qui avait autrefois contenu des cultures et des fournitures de jardinage, était vide. Il n’y avait plus maintenant qu’un vieux billard abîmé. En ce qui concernait le magasin en lui-même, il vendait toujours des cultures, mais le choix était très réduit. La section la plus importante était celle offrant des semences de fleurs et de plantes. Une petite glacière à l’arrière contenait des appâts de pêche (des vairons et des vers de terre, à en croire la pancarte écrite à la main) et le comptoir se tenait devant toute une série de cannes à pêche et de boîtes poussiéreuses.

      Deux hommes âgés se tenaient derrière le comptoir. L’un d’entre eux remuait une tasse de café tandis que l’autre feuilletait un catalogue de fournitures. Elle s’approcha du comptoir, sans être tout à fait certaine de l’approche à adopter : celle d’une personne du coin revenue après une longue absence ou celle d’un agent du FBI à la recherche d’informations concernant une vieille affaire.

      Elle se dit qu’elle se déciderait sur le moment. Les deux hommes levèrent les yeux vers elle en même temps, alors qu’elle ne se trouvait plus qu’à quelques pas du comptoir. Elle reconnut les deux hommes du temps où elle vivait à Belton, mais elle connaissait uniquement le nom de celui qui feuilletait le catalogue.

      « Monsieur Atkins ? » demanda-t-elle, en réalisant qu’elle pouvait très bien jouer les deux rôles et obtenir des renseignements fiables – s’il y en avait à obtenir.

      L’homme qui tenait le catalogue en mains leva les yeux vers elle. Wendell Atkins avait douze ans de plus que la dernière fois où Mackenzie l’avait vu mais il avait l’air d’en avoir pris au moins vingt. Mackenzie supposa qu’il devait avoir au moins soixante-dix ans maintenant.

      Il lui sourit et pencha la tête sur le côté. « Votre visage me dit quelque chose, mais je ne suis pas sûr de me rappeler de votre nom, » dit-il. « Ce serait sûrement plus facile que vous me le disiez, sinon je vais passer


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