Avant Qu’il Ne Chasse . Блейк Пирс

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Avant Qu’il Ne Chasse  - Блейк Пирс


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vraiment longtemps que je ne vous ai plus vue. La dernière chose que j’ai appris, c’était que vous travailliez pour la police d’État, c’est bien ça ? »

      « J’y ai effectivement travaillé durant un temps en tant que détective, » dit-elle. « Mais j’ai fini par partir pour Washington et je travaille au FBI maintenant. »

      Elle sourit intérieurement car elle savait que dans moins d’une heure, Wendell Atkins allait dire à tous les gens qu’il connaissait que Mackenzie White était venue lui rendre visite, qu’elle était partie pour Washington et qu’elle travaillait au FBI. Et si la rumeur se propageait, elle savait que les gens se mettraient à parler de ce qui était arrivé à son père. Dans les petites villes, c’était généralement comme ça que les informations se propageaient.

      « Ah bon ? » dit Atkins. Même son ami leva les yeux de sa tasse de café, ayant l’air plus qu’intéressé.

      « Oui, monsieur. Et c’est aussi la raison de ma visite. Je suis venue à Belton pour faire des recherches sur une vieille affaire. Celle de mon père, en fait. »

      « Oh non, » dit Atkins. « C’est vrai… ils n’ont jamais trouvé celui qui lui avait fait ça, n’est-ce pas ? »

      « Non, ils ne l’ont jamais trouvé. Et dernièrement, il y a eu des meurtres à Omaha qui semblent être liés à celui de mon père. Je suis venue ici, chez vous, car honnêtement, je me rappelle que mon père y venait de temps à autre quand j’étais enfant. C’était le genre d’endroit où les hommes se retrouvaient pour prendre un café et papoter, n’est-ce pas ? »

      « C’est bien ça… même si on ne buvait pas toujours que du café, » dit Wendell, avec un petit gloussement.

      « Je me demandais si vous vous rappeliez avoir entendu quoi que ce soit après que mon père soit assassiné. Même si vous pensez qu’il s’agit seulement de rumeurs, j’aimerais le savoir. »

      « Et bien, agent White, » dit-il, sur un ton de bonne humeur, « je suis désolé de vous dire que certaines d’entre elles ne sont pas très agréables. »

      « Je ne m’attends pas à ce qu’elles le soient. »

      Atkins se racla la gorge d’un air gêné et il se pencha légèrement à travers le comptoir. Son ami comprit qu’une conversation inconfortable était sur le point d’avoir lieu ; il prit sa tasse de café et disparut derrière les rangées d’inventaire et d’équipements de pêche derrière le comptoir.

      « Certains pensent que c’était votre mère, » dit Atkins. « Et je ne vous dis ça que parce que vous me l’avez demandé. Sinon, je n’aurais jamais osé faire un tel commentaire. »

      « Je sais, monsieur Atkins. »

      « Les rumeurs disent qu’elle a tout organisé pour que ça ressemble à un meurtre. Et le fait qu’elle… et bien, qu’elle souffre de cette dépression juste après, a paru bien trop opportun à certaines personnes. »

      Mackenzie ne pouvait pas vraiment s’offusquer de cette accusation. Elle l’avait elle-même envisagé, mais ça ne tenait pas la route. Cela voudrait dire que sa mère serait également responsable de la mort des vagabonds, de Gabriel Hambry et de Jimmy Scotts. Sa mère pouvait être beaucoup de choses, mais elle n’était certainement pas une tueuse en série.

      « Une autre rumeur dit que votre père avait des liens avec des Mexicains pas trop recommandables. Un cartel de la drogue. Une transaction aurait mal tourné ou votre père les aurait dupés d’une manière ou d’une autre, signant par là son arrêt de mort. »

      C’était également une autre possibilité sur laquelle ils avaient longuement spéculé. Le fait que Jimmy Scotts ait apparemment été impliqué avec un cartel de la drogue – dans son cas, au Nouveau-Mexique – avait fourni un lien mais, après de longues recherches, il s’avéra qu’il n’y avait pas de connexion. Mais à nouveau, le père de Mackenzie avait fait partie de la police et tout le monde savait qu’il avait arrêté quelques dealers de drogue du coin, alors c’était une supposition facile à faire.

      « Autre chose ? » demanda-t-elle.

      « Non. Croyez-le ou non, mais je n’aime pas trop me mêler de ce qui ne me regarde pas. Je déteste les rumeurs. J’aurais aimé pouvoir vous en dire plus. »

      « Ne vous tracassez pas. Merci beaucoup, monsieur Atkins. »

      « Vous savez, » dit-il, « peut-être que vous devriez parler à Amy Lucas. Vous vous rappelez d’elle ? »

      Mackenzie essaya de se rafraîchir la mémoire mais n’y parvint pas. « Le nom me dit vaguement quelque chose, mais non… je ne me rappelle pas d’elle. »

      « Elle vit sur Dublin Road… la maison blanche avec la vieille Cadillac posée sur des blocs dans l’allée. Cette carcasse se trouve là depuis des lustres. »

      Il n’en fallut pas plus pour que Mackenzie se rappelle. Bien qu’elle ne connaisse pas personnellement Amy Lucas, elle se rappelait bien de la maison. La Cadillac en question datait des années 60. Elle était placée sur des blocs depuis une éternité. Mackenzie se rappelait très bien l’avoir souvent vue, durant ces années à Belton.

      « Pourquoi elle ? » demanda Mackenzie.

      « Elle et votre mère étaient vraiment de très bonnes amies à un moment donné. Le mari d’Amy est mort d’un cancer il y a trois ans. Depuis lors, elle ne vient plus aussi souvent en ville. Mais je me rappelle qu’elle et votre mère passaient beaucoup de temps ensemble. Elles allaient au bar ou jouaient aux cartes sur le porche d’Amy. »

      Comme si monsieur Atkins avait comme par magie appuyé sur un bouton, Mackenzie se rappela soudain bien plus de choses qu’auparavant. Elle pouvait à peine visualiser le visage d’Amy Lucas, illuminé par une cigarette qu’elle tenait en bouche. C’est l’amie au sujet de laquelle papa et maman se disputaient souvent, pensa Mackenzie. Les soirs où maman rentrait saoule ou était absente le weekend, elle était avec Amy. J’étais trop jeune pour vraiment comprendre.

      « Savez-vous où elle travaille ? » demanda Mackenzie.

      « Nulle part. Je suis prêt à parier qu’elle est actuellement chez elle. Quand son mari est mort, elle a reçu un petit pécule. Elle se contente de rester chez elle et de se morfondre toute la journée. Mais s’il vous plaît… si vous allez la voir, je vous en supplie, ne lui dites pas que c’est moi qui vous y ai envoyé. »

      « Je ne lui dirai rien. Encore merci, monsieur Atkins. »

      « Pas de problème. J’espère que vous trouverez ce que vous cherchez. »

      « Moi aussi. »

      Elle sortit du magasin et se dirigea vers sa voiture. Elle scruta Main Street tout en se demandant : Mais qu’est-ce que je cherche exactement ?

      Elle entra dans sa voiture et démarra en direction de Dublin Road, en espérant y trouver un début de réponse.

      CHAPITRE SIX

      Dublin Road était une route à deux bandes qui serpentait à travers bois. Des arbres gigantesques s’élevaient des deux côtés et escortèrent Mackenzie jusqu’à la maison d’Amy Lucas. Elle eut l’impression de voyager dans le temps, particulièrement quand elle arriva à proximité de la maison et vit la vieille Cadillac, posée sur ses blocs au bout de l’allée en graviers.

      Elle se gara derrière la seule autre voiture présente dans l’allée, une Honda beaucoup plus récente, et sortit du véhicule. Au moment où elle posa le pied sur le porche, elle pensa à ce que monsieur Atkins lui avait dit concernant le fait que sa mère et Amy jouaient bien souvent aux cartes à cet endroit même. Le simple fait de savoir que sa mère avait un jour occupé ce porche la fit frissonner.

      Mackenzie frappa à la porte qui s’ouvrit immédiatement. La femme


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