Tu Es À Moi. Victory Storm

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Tu Es À Moi - Victory Storm


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La psychologue soutient qu'une sorte de dépendance àvotre égard s’est créé à cause du seul souvenir qui lui reste.Kendra Palmer souffre terriblement, elle se sent seule etabandonnée. Elle n’a personne et subit péniblement cette amnésiequi l’a frappée. Notre conseil est de revenir la voir, de luiparler en vous efforçant de mettre de côté la rancune que vous luivouez, à moins que vous ne vouliez lui dire toute la vérité.”

      “Je ne rentrerai pas dans ses jeux tordus.”

      “Je ne crois pas qu’elle soit en train de jouer mais, si vousvoulez des réponses, je pense que vous êtes le seul à pouvoir lesobtenir. Vous êtes à l’origine d’un premier souvenir chez elle. Quisait si votre voisinage n’en ferait pas ressortir d’autres.”

      4

ALEKSEJ

      “Où est-elle ?”, dis-je les dents serrées pour contenir macolère.

      J’avais cédé sous la contrainte à ce chantage et à présentj’étais là.

      Arrivé dans la chambre de cette sale menteuse, pour la guérisonde laquelle et pour garder ce lieu secret et sous surveillance jedéboursais des milliers de dollars, je trouvai son lit vide.

      “Je ne comprends pas… Elle ne peut pas marcher toute seule…Nous l’avons raccompagnée ici il y a quelques minutes, après laséance de scanner”, me répondit l’infirmière.

      “Cherchez-la et ramenez-la ici tout de suite”, ordonnai-je,avant de perdre toute patience.

      J’essayais de deviner comment elle avait pu s’échapper lorsquej’entendis du bruit provenant de la salle de bain privée de lachambre.

      À l’intérieur, je trouvai immédiatement Kendra.

      Elle se tenait au rebord du lavabo pour éviter de tomber et seregardait dans le miroir.

      Elle était encore plus pâle et plus maigre que lors de madernière visite.

      “C’est moi, celle-là ?”, me demanda-t-elle, désespérée, pointantson image réfléchie.

      Je m’approchai avec précaution et me plaçai à côté d’elle.

      “D’après toi ?”

      Elle murmura avec tristesse, les larmes aux yeux : “Je… Jen’en sais rien. Je ne me reconnais même pas.”

      “Tu ne devrais pas te lever du lit seule”, lui reprochai-jequand je vis les difficultés qu’elle éprouvait pour se déplacer, aupoint que je dus la soutenir pour la reconduire au lit.

      Elle me demanda : “Qui suis-je, Alexej ?”

      “Donc tu es décidée à continuer avec ce petit jeu.”

      “Pourquoi supposes-tu que je suis en train de jouer ? Suis-jed’une telle mesquinerie pour t’attendre et agir ainsi avec toi?”

      “Oui”, répliquai-je, surpris par sa question et par son regardinquiet.

      “Quel mal t’ai-je fait pour mériter une telle réponse de ta part?”

      Je le lui rappelai : “Tu m’as trahie et menée en bateau”, mepenchant vers elle et la regardant fixement.

      “Je ne me rappelle pas… Excuse-moi… Je ne sais même pas quije suis et tu sembles être la seule personne qui me connaisse.”

      “En effet. Une connaissance chèrement payée.”

      “Je suis désolée… Je ne sais pas quoi te dire.”

      “Lorsque tu es venue vers moi et que tu as choisi de me suivre,je t’avais avertie de ne jamais tenter de me rouler.”

      “Quand cela est-il arrivé ? Depuis quand nous connaissons-nous?”

      “Huit mois”, lui répondis-je, m’efforçant de cueillir le moindresigne de tromperie dans son regard et dans sa voix.

      “Ça ne fait pas longtemps.”

      “Question de point de vue.”

      “T’ai-je parlé de moi pendant tout ce temps, qui j’étais avantde te connaître ?”

      Je le lui rappelai : “Tu as toujours été très évasive quant àton passé”, omettant les recherches que j’avais effectuées sur soncompte.

      “Pourquoi ?”

      “Peut-être à cause de ton passé criminel.” Ma réponse la fitsursauter de frayeur. Je l’observai avec attention : elle semblaitsincère.

      “Moi, une criminelle. Oh mon Dieu ! Ai-je tué quelqu’un ?”,bégaya-t-elle mal à l’aise, les joues rouges de honte.

      “Cela je n’en sais rien. Mais tu as passé deux années enprison.”

      Kendra pâlit entièrement.

      Déçu par l’incrédulité que je lisais dans son regard, jepoursuivis : “Pour vol de bijoux”. Je m’attendais à une riposte desa part ou de l’indignation pour mes dires. Mais au lieu de cela,rien.

      “Je suis une mauvaise personne”, dit-elle, commençant à pleurer.“Pourquoi es-tu resté auprès de moi pendant ces huit mois ?”

      “Tu venais de sortir de prison et tu avais aucun endroit oùaller. D’autre part mes affaires t’intéressaient. J’ai choisi de tedonner une chance, tout en sachant les risques encourus, mais jet’ai crue sur parole lorsque tu m’as jurée que jamais tu nem’aurais trompé.”

      “T’ai-je volé ?”

      “Tu as essayé et puis tu es allée au-delà.”

      “T’ai-je fait du mal ? Est-ce pour cette raison que tu es sifâché contre moi ?”, s’efforça-t-elle de me demander, commençant àgémir à cause d’un mal de tête.

      “C’est à toi de me donner des réponses”, répliquai-je avecsévérité, indifférent à sa migraine.

      “M’as-tu poussée dans les escaliers ?”

      “Non.” J’allais me lever pour partir mais je fus retenu par lamain gauche.

      “Je t’en supplie, ne me laisse pas seule”, me dit-elle d’un tonsuppliant, peu avant de s’endormir.

***KENDRA

      Ce mal de tête ne m’avait plus lâché depuis qu’Aleksej étaitparti.

      J’étais anéantie par ce qu’il m’avait raconté.

      Il était déjà difficile de n’avoir plus aucun souvenir. Maisapprendre que j’avais un passé aussi lourd me fit presque désirerde ne jamais retrouver la mémoire.

      Je me renfermai sur moi-même, réfléchissant à cela pendant touteune journée, lorsque, le soir suivant, Aleksej apparut.

      À la différence des autres fois, il portait des jeans et uneveste en daim, au lieu du costume sombre et de la chemise blanchehabituels. Ses cheveux d’un noir de jais étaient toujoursparfaitement coiffés en arrière.

      Il prit une chaise près du lit et s’assit, m’observantattentivement.

      Je m’habituais à sa présence mais ses yeux étaient comme despuits obscurs dans lesquels on risquait de tomber. Il étaitimpossible de détourner le regard. Comme si un aimant m’attiraitvers lui jusqu’à m’engloutir.

      “Salut”, lui dis-je, m’asseyant aussi.

      “D’après les médecins tu es en voie de guérison. L’hémorragies’est résorbée et tu peux bouger le bras de nouveau”, commença-t-ilsans rendre mon salut.

      “Oui… Je dois te remercier pour tout. Une infirmière m’aexpliqué que c’est toi qui paies toutes les dépenseshospitalières.”

      “Exact.”

      “Je promets de te restituer jusqu’au dernier centime.”

      “J’en doute.”

      “Je chercherai du travail.


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