Avant Qu’il Ne Faillisse. Блейк Пирс

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Avant Qu’il Ne Faillisse - Блейк Пирс


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se plonger dans une enquête juste après un séjour en Islande, et avoir peu dormi pendant les trente-six heures précédentes commençait à attaquer ses réserves. Elle savait aussi que le bébé en pleine croissance logé dans son ventre absorbait une partie de son énergie. Cette pensée la fit sourire.

      Mais par ailleurs, qu’il s’agisse d’interroger ce type ou de l’arrêter, ce serait relativement rapide. Elle afficha donc son expression « allons attraper les méchants » la plus convaincante et se leva.

      - Ouais, allons le saluer.

      Ellington l’imita et plongea son regard dans le sien.

      - Tu es sûre ? Tu as l’air fatiguée. Tu m’as dit il y a moins d’une demi-heure que tu te sentais un peu crevée.

      - Ça va. Je me sens bien.

      Il l’embrassa sur le front et hocha la tête.

      - Alors d’accord. Je te crois sur parole.

      Avec un autre sourire, il se pencha et caressa son ventre avant de se diriger vers la porte.

      Il s’inquiète pour moi, pensa-t-elle. Il aime déjà tellement cet enfant que ça le bouleverse. Il sera un si bon père…

      Mais avant qu’elle ait le temps de s’appesantir sur cette idée, ils étaient sortis de la chambre et se dirigeaient vers la voiture. Ils avançaient avec une telle détermination et une telle rapidité qu’elle se rappela une fois de plus pourquoi elle ne pourrait pas vraiment se concentrer sur ses réflexions au sujet de leur futur ensemble avant la clôture de l’enquête.

      CHAPITRE SEPT

      Il était dix-neuf heures passées lorsqu’Ellington gara sa voiture devant la maison de William Holland. C’était une petite maison située un peu à l’écart dans un lotissement charmant, le type de maison qui ressemblait plus à un cottage égaré qu’à autre chose. Une seule voiture était garée devant, dans l’allée pavée et plusieurs lumières étaient allumées à l’intérieur.

      Ellington frappa à la porte, plein d’assurance. Sa détermination n’était impolie en aucune façon mais il montrait clairement à Mackenzie que chaque fois que sa santé le préoccuperait, il prendrait les devants sur tous les aspects de l’enquête : conduire, frapper aux portes, etc.

      L’homme qui ouvrit était d’apparence très soignée, âgé d’une quarantaine d’années. Il portait une paire de lunettes à la mode et un ensemble blazer-pantalon kaki. S’ils en croyaient les effluves qui émanaient de la porte ouverte derrière lui, il avait commandé à chinois pour le dîner.

      - William Holland ? demanda Ellington.

      - Ouais. Vous êtes ?

      Ils montrèrent tous les deux leurs badges. Mackenzie avança d’un pas à ce moment-là.

      - Agents White et Ellington, du FBI. Nous savons que vous avez récemment quitté votre poste à Queen Nash.

      - Oui, dit Holland, l’air incertain. Mais je ne comprends pas. En quoi cela justifie-t-il une visite du FBI ?

      - Pouvons-nous entrer, Monsieur Holland ? demanda Ellington.

      Holland réfléchit un instant avant d’accepter.

      - Bien sûr, ouais, entrez. Mais je ne… Enfin, de quoi s’agit-il ?

      Ils franchirent le seuil sans répondre. Lorsque Holland referma la porte derrière eux, Mackenzie remarqua qu’il l’avait fermée lentement et fermement. Il était nerveux ou effrayé – ou plus probablement, les deux à la fois.

      - Nous sommes en ville pour enquêter sur deux meurtres, répondit finalement Ellington. Deux étudiantes de Queen Nash, deux jeunes femmes, et, comme nous l’avons appris aujourd’hui, toutes deux conseillées par vous.

      Ils entraient à peine dans le salon de Holland et ce dernier ne perdit pas de temps pour s’affaler dans un petit fauteuil. Il leva les yeux vers eux comme s’il ne comprenait vraiment pas de quoi ils parlaient.

      - Attendez… Vous avez dit deux ?

      - Oui, répliqua Mackenzie. Vous n’étiez pas au courant ?

      - Je savais pour Jo Haley. Et l’unique raison pour laquelle je savais, c’est que nous sommes notifiés par le doyen lorsqu’un étudiant avec lequel on a travaillé décède. Qui est l’autre victime ?

      - Christine Lynch, lança Mackenzie en examinant son visage pour analyser sa réaction. (Un éclair de reconnaissance passa très brièvement sur son visage). Le nom vous dit quelque chose ?

      - Oui. Mais je… je n’arrive pas à me souvenir de son visage. Je m’occupais de près de soixante élèves, vous savez.

      - Autre chose, renchérit Ellington. Le je m’occupais. On nous a dit que vous aviez démissionné juste avant les vacances d’hiver. Cette décision a-t-elle quelque chose à voir avec la rumeur selon laquelle vous fréquentez une étudiante ?

      - Oh, seigneur, soupira Holland. (Il se laissa aller dans son fauteuil et retira ses lunettes. Il se massa le nez avant de soupirer à nouveau). Oui, je sors avec une étudiante. Je savais que le bruit courait et je connaissais l’étendue des conséquences pour ma carrière et pour son parcours universitaire. Donc j’ai choisi de démissionner.

      - Juste comme ça ? demanda Mackenzie.

      - Non, pas juste comme ça, s’exclama Holland. Nous nous sommes vus en secret pendant des mois et je suis tombé amoureux d’elle. Elle ressent la même chose que moi. Donc nous en avons discuté longuement, en essayant de déterminer quelle était la marche à suivre. Mais pendant ce temps, d’une manière ou d’une autre, notre liaison est devenue de notoriété publique. Ce qui a facilité la prise de décision, en quelque sorte. Mais… qu’est-ce que ma vie privée a à voir avec les meurtres ?

      - Rien du tout, je l’espère, répondit Ellington. Mais vous devez vous mettre à notre place. Nous avons deux étudiantes assassinées sur les bras et la seule connexion solide entre elles est qu’elles étaient toutes les deux suivies par le même conseiller pédagogique. Ajoutez ça au fait que vous entretenez ouvertement une relation avec une étudiante…

      - Donc vous pensez que je suis un suspect ? Vous pensez que j’ai tué ces filles ?

      Prononcer ces mots à haute voix semblait le rendre malade. Il remit ses lunettes et se redressa dans son fauteuil, avant de rentrer les épaules.

      - Nous n’avons aucune certitude pour l’instant, dit Mackenzie. C’est pourquoi nous vous interrogeons.

      - Monsieur Holland, lança Ellington. Vous venez de dire que vous ne vous souvenez pas du visage de Christine Lynch. Qu’en est-il de Jo Haley ?

      - Oui… je la connaissais assez bien, en réalité. C’était une amie de la fille que je vois en ce moment.

      - Donc Jo Haley connaissait l’existence de votre relation ?

      - Je ne sais pas. Je ne pense pas que Mélissa – ma compagne – le lui aurait dit. Nous avons fait de notre mieux pour rester très discrets.

      Mackenzie prit un moment pour réfléchir. Le fait que sa petite amie connaisse l’une des victimes – et que cette victime ait pu connaître l’existence d’une relation tabou – présentait Holland sous le pire jour possible. Cela l’amena à se demanda pourquoi il partageait volontairement toutes ces informations sans se faire prier.

      - Pardonnez ma question, continua Mackenzie, mais cette compagne – cette Mélissa – est-elle la première étudiante avec qui vous avez une relation ?

      Une expression de forte contrariété passa sur le visage de Holland et il bondit soudainement sur ses pieds.

      - Vous savez quoi, allez vous faire voir. Je ne…

      - Rasseyez-vous tout de suite, lui intima Ellington


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