La Voisine Idéale. Блейк Пирс

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La Voisine Idéale - Блейк Пирс


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et saisit la ceinture. Ainsi, le dessus de ses mains créa une barrière entre la ceinture et sa gorge.

      L’homme qui se tenait sur lui ne sembla pas s’en préoccuper. Il tirait si fort que les articulations des doigts de Garland étaient serrés contre sa pomme d’Adam et qu’il haletait. L’odeur de ses propres gants en latex lui remplissait les narines. Il inspira fortement et essaya de tenir la ceinture à l’écart tout en se demandant quoi faire.

      Il regarda désespérément autour de lui. Tout avait l’air indistinct. Pourtant, il devait y avoir quelque chose qu’il puisse saisir à côté ou une manœuvre qu’il puisse tenter. Il devait pouvoir se montrer plus malin que son attaquant. Il avait passé quarante-cinq ans à arrêter des tueurs. Sa carrière ne pouvait pas se terminer comme ça.

      Cependant, il n’y avait rien, rien à saisir et il ne pouvait pas crier. Il était coincé. Il allait mourir sur ce tapis dans cette maison, juste à quelques mètres des gens qui attendaient que leur animal de compagnie ait fait ses besoins afin de pouvoir rentrer se coucher. Il était à court d’idées.

      Cependant, alors que sa respiration s’alourdissait et que ses pensées perdaient de leur clarté, il se rendit compte que ce n’était pas tout à fait vrai. Même s’il ne survivait pas à cette attaque, il pourrait au moins fournir un indice sur l’identité du meurtrier. L’inspecteur Ryan Hernandez enquêterait sûrement sur sa mort et, dans ce cas, il en discuterait avec Jessie Hunt. Si Garland pouvait fournir un indice quelconque sur celui qui avait fait ça, Jessie pourrait découvrir de qui il s’agissait. Si quelqu’un le pouvait, c’était elle.

      Donc, il décida de faire la seule chose qui lui vienne en tête. Il appuya son corps vers le bas, vers le tapis, aussi énergiquement que possible, en s’écartant de l’homme qui était au-dessus de lui. Alors, quand il sentit l’homme tirer de toutes ses forces, il arrêta de se débattre et se laissa tirer vers le haut en rejetant violemment la tête en arrière.

      Il avait espéré frapper l’homme au visage pour lui laisser un bleu visible. En fait, il sentit le derrière de son crâne heurter quelque chose de dur, mais de moins saillant. Il entendit un craquement. L’homme poussa un cri aigu et relâcha légèrement son étreinte. Garland supposa qu’il avait frappé l’homme à la clavicule.

      Pendant une fraction de seconde, il fut tenté d’essayer de se dégager en se tortillant, mais il savait que ça ne marcherait pas. L’autre homme avait encore l’avantage. Alors, il se mit à profiter du bref répit pour inspirer une nouvelle fois et envoyer un nouveau coup de tête en arrière. Le cri de l’homme lui indiqua qu’il avait à nouveau atteint sa cible.

      Cependant, à ce moment-là, l’homme sembla trouver une nouvelle réserve de force et de fureur. Garland sentit la ceinture l’étrangler plus fort qu’avant et constata qu’il ne pouvait plus serrer les poings pour l’attraper. Il sentait le sang couler dans sa carotide parce qu’il avait le derrière de la main appuyé contre la gorge. Un autre coup violent lui écrasa la trachée et il s’entendit pousser un râle faible.

      Soudain, il remarqua que sa douleur à la hanche, au dos, aux mains et à la gorge diminuait. Il se demanda ce qui pouvait en être la cause. Alors, avec sa dernière pensée cohérente, il comprit : il perdait conscience pour ce qui serait la dernière fois.

      CHAPITRE HUIT

      Jessie se redressa brusquement dans son lit.

      La sonnerie du téléphone de Ryan l’avait arrachée à la meilleure nuit de sommeil qu’elle ait connue depuis des semaines. Elle reconnut immédiatement la sonnerie. C’était le capitaine Decker. Elle jeta un coup d’œil à sa pendule de chevet. Il était 2 h 46 du matin. Pour que le capitaine de leur poste appelle à cette heure-là, cela devait être quelque chose de grave.

      – Allô ? marmonna Ryan après avoir maladroitement manié le téléphone pendant plusieurs secondes.

      Jessie entendit la voix de Decker, mais il parlait plus bas que d’habitude et elle ne pouvait pas distinguer les mots. Cependant, elle remarqua que le corps de Ryan s’était visiblement raidi.

      – OK, dit-il silencieusement en allumant la lumière et en se redressant dans le lit.

      Decker continua de parler pendant une trentaine de secondes de plus et Ryan l’écouta sans jamais l’interrompre.

      – Je le ferai, dit-il finalement avant de raccrocher.

      – Que se passe-t-il ? demanda Jessie.

      Ryan se leva et descendit du lit. Il se mit son pantalon en tournant le dos à Jessie.

      – Il y a eu un autre meurtre à Manhattan Beach, dit-il silencieusement, dans la même maison que la dernière fois, en fait. Decker veut que j’y aille maintenant.

      Elle trouva qu’il avait la voix bizarre et que cela la déconcertait, mais elle ne comprenait pas de quoi il s’agissait. Il semblait avoir du mal à garder son calme.

      – Que se passe-t-il, Ryan ? demanda-t-elle. Tu es bizarre.

      Il se tourna vers elle et elle pensa qu’il avait les yeux humides. Il sembla être sur le point de révéler quelque chose mais, quand il changea son expression, Jessie comprit qu’il avait décidé de ne pas répondre.

      – Je ne suis pas en forme, ça doit être ça. Je ne m’attendais pas à ce qu’on me réveille au milieu de la nuit pour m’annoncer cette sorte de nouvelle. Ce n’est pas ce que j’espérais.

      Elle sentait encore qu’il cachait quelque chose mais décida de ne pas insister.

      – Que puis-je faire pour t’aider ?

      – Rien, merci. Tu devrais essayer de te rendormir. La meilleure chose que tu puisses faire en ce moment, c’est prendre soin de toi-même.

      – OK, dit-elle.

      Alors, elle demanda :

      – Est-ce que Garland va te retrouver là-bas ?

      Ryan prit une grosse gorgée de l’eau qui se trouvait sur la table de chevet avant de lui répondre.

      – Il est déjà là-bas, dit-il en se levant.

      – C’est très impressionnant pour un vieil homme, fit-elle remarquer, incapable de cacher l’étonnement dans sa voix. Ce gars est plein de surprises.

      – Il est unique, acquiesça Ryan en se penchant pour l’embrasser sur le front. Essaie de te rendormir. Je te reverrai dans la matinée.

      – Je t’aime, dit Jessie en se rallongeant.

      – Je t’aime, moi aussi, dit-il doucement avant d’éteindre la lumière de la lampe de chevet et de s’en aller.

      En dépit du conseil de Ryan, Jessie n’arriva pas à retrouver le sommeil. Pendant les vingt minutes qui suivirent, elle se retourna dans tous les sens mais n’arriva pas à se détendre. Un détail de l’attitude de Ryan quand il avait reçu l’appel l’obsédait.

      Quand il avait écouté Decker parler, Ryan avait eu une expression que Jessie n’avait presque jamais vue sur son visage. Ce n’était pas un simple choc ou de la tristesse. C’était un mélange qui semblait plus fort et plus profond. Alors, elle se souvint. L’espace d’un instant, avant qu’il ait réussi à se ressaisir, il avait eu l’air anéanti.

      Elle se redressa. Jamais elle ne pourrait se rendormir, maintenant. Elle alla à la salle de bains et s’éclaboussa de l’eau sur le visage. Quand elle se contempla dans le miroir, elle fut satisfaite de constater qu’elle n’avait pas les yeux cerclés de rouge par l’épuisement. Bien sûr, cela changerait vite si elle commençait sa journée maintenant, ce qui semblait être le cas.

      Elle retourna au lit et se rassit. Elle pensait constamment à l’expression qui était apparue sur le visage de Ryan quand Decker avait commencé à lui parler. Quoi que le capitaine lui ait dit, quelque chose allait terriblement mal.

      Elle saisit son téléphone pour appeler Garland puis changea d’avis. Ryan avait dit qu’il était déjà


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