La Cité Ravagée. Scott Kaelen

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La Cité Ravagée - Scott Kaelen


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contrat de votre mère. Cet homme n'est jamais revenu et j'ai l'intime conviction qu'il avait été engagé par votre mère, ou par l'un des membres de votre famille. Je dois aller lui parler."

      Randallen maugréa. "Je n'ai jamais connu ses parents. Ça fait cinquante ans que sa mère est morte et enterrée dans le lotissement familial d'Eihazwood. Quant à ma chère mère, je crains qu'elle ne puisse répondre à aucune de vos questions."

      "Non ?" Maros pinça les lèvres. "Et pourquoi pas ?"

      "Parce que, mon bon maître tavernier, aux petites heures du matin, elle a perdu tout intérêt pour votre petit accord. Pour parler en toute franchise, elle est morte."

       Chapitre Six

       Deux Fins De Route

      Maros quitta ses quartiers situés au-dessus de la salle commune et se rendit au rez-de-chaussée, s'agrippant à la solide rampe et prenant les marches d'escalier une à la fois.

      Mais au nom de quoi est-ce que je garde ce logement privé en haut ? Il prit note d'échanger les quartiers des sabreurs, qui comprenait ses appartements et ceux de ses trois amis absents, contre l'une des ailes réservées aux clients au rez-de-chaussée.

      À une demi-douzaine de marches du bas, il fit une pause et étouffa un bâillement derrière sa main tout en jetant un coup d'œil à la salle. À cette heure matinale, il n'y avait que trois clients. Tous étaient des clients de la nuit, prenant un petit-déjeuner solitaire à des tables séparées.

      La botte de Maros grattait le sol de pierre quand il traînait sa jambe handicapée sur le reste des marches. Ses yeux se posèrent sur un client en particulier et celui-ci leva son regard de son petit-déjeuner pour rencontrer le sien. Il lui fit un bref signe de salut. Randallen Chiddari tenait un des fameux sandwichs de Luthan au-dessus d'une assiette, une coulée de sauce dégoulinant de l'épaisse tranche de viande qui se devinait entre les deux tranches de pain croustillant. Maros marmonna un juron entre les dents tout en s'approchant de lui.

      La porte de la cuisine s'ouvrit dans un chuintement quand il passa devant et une serveuse en sortit, le gratifiant d'un sourire dévoilant des dents du bonheur. "Bonjour, Diela," dit-il, lui renvoyant un sourire.

      "Bonjour, patron. Café ?"

      Il hocha de la tête.

      "Je l'amène tout de suite."

      Maros parvint à la table de Randallen et le regarda. "Maître Chiddari, puis-je m'asseoir ?"

      Randallen posa son sandwich sur l'assiette et leva les yeux. "Je vous en prie," dit-il platement.

      Maros percevait sa mauvaise humeur. Dieux, pensa-t-il, comme je déteste cette diplomatie obligatoire dans la Guilde Officielle. "Merci," dit-il. Il s'abaissa sur un tabouret en face de son client, réprimant une grimace de douleur lorsqu'il plaça sa jambe dans une position plus confortable. Je devrais mettre un siège de la taille d'un Maros à chaque table pour éviter des moments comme celui-ci. Se tortillant sur le tabouret de petite taille, il s'éclaircit la gorge. "Maître Chiddari—"

      Randallen leva les yeux au ciel. "Je n'ai pas de patience pour ces formalités. Je suis un villageois. À Balen, tout le monde m'appelle Ral, même ceux avec qui je ne m'entends pas. Je vous demanderais de faire de même."

      Donc ce matin, il veut parler franchement. Moi, ça me va. "Très bien, Ral." Montrant la nourriture en partie consommée d'un geste de la main, Maros demanda : "Comment il est, ce petit-déjeuner ?"

      Randallen lui lança un regard indifférent. "Avez-vous eu le temps de réfléchir à notre problème ?"

      "Je n'ai pas fait grand-chose d'autre cette nuit", dit Maros. "Pas même dormir."

      "Ça, je peux le comprendre."

      Maros sortit de la poche de son gilet un parchemin qu'il déplia et qu'il posa sur la table. "Le contrat entre votre mère et les Sabreurs de la Guilde porte sur la recherche d'un joyau funéraire qui appartenait à la famille Chiddari."

      "Oui, oui. Et il y a cinq cents des dari d'argent de ma mère qui sont dans vos coffres."

      Maros hocha la tête. "Réservés aux sabreurs qui ont remporté le contrat."

      "Ce qui nous amène à notre problème." Voyant Diela s'approcher de la table, Randallen étouffa un soupir.

      "Voilà, patron." Diela déposa un pot de café fumant devant Maros. Il avala une goulée du chaud breuvage, soupira d'aise et la remercia d'un hochement de tête.

      La jeune serveuse partit poursuivre son travail. Randallen leva un sourcil. "Le problème ?"

      "Comme je vous le disais hier soir, un contrat n'expire pas en cas de décès du client." Maros fit une pause pour avaler une gorgée de café. "Je suis vraiment désolé pour votre mère. Elle semblait—"

      "Je suis dans cette taverne depuis bien trop longtemps déjà," dit brusquement Randallen. "Alors, s'il vous plaît, épargnez-moi vos platitudes et finissons-en avec cette affaire. Vous avez en votre possession une somme d'argent qui se trouve être la plus grande part des économies de toute la vie de ma mère. Comprenez-vous ce que cela signifie ?"

      "Je commence à comprendre, en effet."

      "Cela signifie que, en tant que fils et héritier unique de ma chère mère, je me retrouve tout à coup sans héritage. Ça va pas le faire. J'ai une femme et deux filles. J'ai pris soin de ma mère aussi longtemps que j'ai pu. Quand je mourrai, ma femme et mes filles recevront ce que j'aurai réussi à amasser au cours de ma vie, tout comme je mérite de recevoir les économies de ma mère."

      Maros étudia ses propos en plissant des lèvres. "Selon les termes et les conditions des contrats de la guilde," dit-il avec prudence, "les paiements ne sont remboursés que dans les cas où le contrat n'a pas été exécuté. Auquel cas, les quatre-vingt-dix pour cent sont remboursés au bénéficiaire."

      "Ah."

      "En effet. Mais je dois vous avertir, et je crains que cela soit l'aspect qui vous déplaira le plus..." Maros prit le contrat de la table et le rapprocha de son visage, plissant des yeux en déchiffrant sa propre écriture jusqu'à ce qu'il trouva la partie qu'il cherchait. Retournant le document, il le plaça devant Randallen et tapota du doigt le paragraphe en question. "Voyez là ? Vous remarquerez que votre mère n'a désigné aucun bénéficiaire. Techniquement, cela signifie que je ne suis pas obligé de vous reconnaître comme tel. Toutefois—"

      "Quoi ? Avez-vous au moins tenté de lui faire désigner quelqu'un ?"

      Maros lui fit un sourire glacial. "Si un client souhaite désigner un bénéficiaire, il peut le faire, mais ce n'est pas une partie essentielle de l'accord. Si votre mère avait dans l'idée de vous désigner, elle avait toute latitude pour le faire."

      "L'ingrate..." Les joues de Randallen rougirent de colère pendant qu'il déchiffrait le parchemin.

      "C'est une situation difficile," dit Maros. "Je vous le concède. Nous avons donc parlé de votre problème, mais vous devez vous rendre compte que pour chaque pièce, il y a deux faces." Il se pencha et dit à voix basse. "J'ai trois braves gens qui risquent leur vie à s'aventurer dans un endroit où personne n'a mis les pieds depuis des siècles, un des rares lieux à Himaera qui porte le symbole de la Tête de Mort. Mes sabreurs - ma famille - sont partis pour la Cité Ravagée chercher l'héritage de votre mère. Les possibles dangers, vous serez d'accord avec moi, y sont inimaginables." Il pointa un doigt en direction du parchemin. "Ce contrat est l'assurance contre la mort de mes compagnons pendant cette mission. Vous avez perdu votre mère. C'est regrettable. Mais si mes sabreurs ne reviennent pas des Terres Mortes—"

      "Ça n'est pas mon problème ! Personne ne les a contraints à prendre le contrat."

      "Maître


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