De Feu Et De Flammes. Elizabeth Johns

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De Feu Et De Flammes - Elizabeth Johns


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à peine contenir son excitation tandis que le carrosse s’arrêtait. Les domestiques s’étaient alignés scrupuleusement pour accueillir les filles dans leur nouvelle maison. Gavin prit leurs mains et leur rappela d’être polies, puis les présenta au personnel.

      « Mesdemoiselles Catriona et Maili Douglas, voici Tallach, le majordome, et Mme Ennis, la gouvernante. Ils connaissent plus de choses sur ce lieu que moi. »

      Les filles firent la révérence et le personnel sourit. Ni Maili ni Catriona n’étaient habituées au faste d’une maison de cette importance. Ni lui non plus, désormais. Il dût refouler la déception qu’il ressentait et sourire aussi. Il tirerait le meilleur parti de la situation. Il comptait faire autant de bon en tant que propriétaire du domaine qu’en tant que docteur, une fois qu’il aurait appris comment faire.

      Il observa affectueusement Mme Ennis mener les filles, qui étaient main dans la main, par les grandes portes de chêne. Tout irait bien, se rassura-t-il.

      Chapitre Deux

      Lady Margaux Winslow avait voulu entrer dans un couvent, mais ses parents avaient insisté qu’elle se retire plutôt dans leur nouvel orphelinat pour une courte période de bail. Elle était tombée amoureuse de l’Écosse quelques années auparavant, quand elle s’était rendue au domaine de Lord Vernon, au Nord de Glasgow, alors qu’ils se courtisaient. Malgré sa situation regrettable, elle aimait toujours l’Écosse.

      Après que Lord Vernon avait eu épousé le vrai amour de sa vie plutôt qu’elle, sa famille avait tenté de la distraire au moyen de voyages à Londres, et en Europe continentale une fois Napoléon vaincu. Elle avait réalisé qu’elle était satisfaite toute seule. Elle avait toujours été la plus indépendante de ses sœurs, et avait décidé que les somptueux mariages pouvaient être laissés dans leurs mains expertes. Elle préférait certainement la vie de vieille fille au mariage de convenance. Elle se sentait satisfaite avec les orphelins, bien qu’elle n’eût que très peu à faire grâce au personnel compétent que sa famille avait nommé.

      « À quoi réfléchissez-vous, ma chère 1? » Margaux entendit sa mère demander.

      « À très peu, Maman, » remarqua-t-elle, tandis qu’elles étaient assises, reprisant des chaussettes pour certains des enfants. Ses parents étaient restés avec elle, espérant la faire changer d’avis.

      « Nous avons un invité à dîner ce soir. Quelqu’un d’intéressé par le don aux orphelins. »

      « Très bien2, » dit-elle distraitement. Il était normal pour ses parents de recevoir des invités.

      « Vous devriez porter la robe en satin émeraude. Cela vous donnerait un peu des couleurs, non ? »

      « Si vous voulez, Maman. » Ce qu’elle portait importait peu à Margaux ces temps-ci.

      « Allons-y. » Lady Ashbury se leva et indiqua à sa fille de faire de même. « Je vous verrai ce soir au dîner. »

      Lady Margaux s’habilla automatiquement. Elle remarqua que sa domestique arrangeait ses cheveux d’une façon digne d’un bal. Elle devait admettre qu’elle traversait une petite mauvaise passe. Elle était certaine qu’une fois qu’elle aurait établi une routine à l’orphelinat, elle s’en sortirait. Elle n’avait jamais été du genre à bouder, mais elle avait besoin de trouver quelque chose d’utile à faire afin de s’occuper. Non, se corrigea-t-elle. Afin de commencer une nouvelle vie.

      Elle se rendit à l’étage inférieur, déterminée à être joyeuse. Si elle pouvait convaincre ses parents qu’elle était heureuse ici, ils croiraient qu’elle était satisfaite.

      « Ah, là voilà, Lord Craig, » dit Lord Ashbury quand il la vit.

      « Dr Craig ? » dit Margaux, stupéfaite, croisant le regard du beau docteur qui avait été épris de Lady Béatrice.

      « Désormais, il est Lord Craig, » corrigea son père.

      Que faisait-il donc ici ?

      « ‘Docteur’ me convient très bien, » ajouta Lord Craig en s’inclinant. « Comment allez-vous, Lady Margaux ? »

      Elle fit la révérence. « Je vais bien, merci. Je présume que je dois donc vous présenter mes condoléances ? »

      « Merci. Cela était très inattendu. Mon frère avait trois fils, » dit-il d’un air sombre.

      « J’imagine que cela était donc bien inattendu, » compatit Lady Ashbury.

      « Avec un peu d’espoir mon frère avait un bon intendant. J’ai rencontré l’ancien intendant il y a plus de dix ans, » remarqua Lord Ashbury. « J’imagine qu’il a été remplacé depuis. »

      « Il est toujours là, et a au moins quatre-vingts ans. » Gavin secoua la tête.

      « Gère-t-il tout de manière satisfaisante ? » Lord Ashbury semblait dubitatif.

      « Je ne sais pas du tout si cela est le cas. Je n’y connais rien, à part concernant la réparation des cottages des métayers, » dit Gavin honnêtement avec un rire. « J’étais passionné par la médecine dès un très jeune âge. Je ne connais que très peu sur la gestion de domaines. »

      « Mon Dieu3, » compatit Lady Ashbury. « Peut-être pouvons-nous vous aider. »

      « Je ne suis pas sûr que quiconque puisse m’aider. » Gavin secoua la tête avec désarroi.

      Lady Ashbuy prit son bras et commença à le mener vers la salle à manger. « Parlons-en plus amplement à table. La bonne nourriture améliore tout, non ? »

      Lord Ashbury escorta sa vieille tante, Lady Ida, qui vivait aussi à Breconrae, et Lady Margaux les suivit en silence, se demandant comment la présence de Lord Craig dans la propriété voisine affecterait ses plans de vivre une vie paisible ici. Il était agréablement différent des hommes à Londres qu’elle avait fui.

      Gavin n’avait pas su que Lady Margaux serait là quand il avait accepté l’invitation de lord Ashbury. Elle était plus sublime que dans ses souvenirs, avec ses cheveux d’ébène, sa peau de porcelaine et ses yeux clairs. Pourtant, curieusement, elle semblait différente, plus sombre que la jeune fille spontanée qu’elle avait été quelques années auparavant, quand il l’avait rencontrée au Prieuré d’Alberfoyle. Cela semblait être une autre vie. Il ne pouvait prétendre avoir été rien de plus qu’une simple connaissance de Lady Margaux ou de ses sœurs lorsqu’elles avaient visité Alberfoyle. Il avait été complètement submergé par la présence des triplettes toutes ensemble.

      Bien qu’il ait été élevé comme le fils d’un lord écossais, il était plus mal à l’aise en la présence d’aristocratie maintenant qu’il détenait un titre. Les attentes seraient différentes. Il savait qu’il se montrait injuste envers les dames Ashbury. Elles n’avaient été que très gentilles envers lui. Cependant, il ne pouvait s’empêcher de se sentir incompétent face à leur beauté et sophistication. Inconsciemment, il baissa les yeux ses simples manteau et culotte noirs. Il lui faudrait se rendre chez un tailleur. Non pas qu’il souhaitait être un dandy, mais il savait qu’un homme de sa position devait se présentait de manière respectable d’une manière différente de celle d’un médecin campagne, qui s’habillait plus de manière pratique qu’élégante. Il ne sentait pas à sa place ici.

      « À quand cela remonte-t-il, Monsieur le Baron ? »

      Il leva les yeux et vit les sublimes yeux bleu-vert de Lady Margaux l’observant d’un air interrogateur. Lord Vernon avait eu un choix à faire entre elle et Lady Béatrice. Elle l’examinait impatiemment. Il aurait dû prêter plus d’attention à la conversation. Il avait été perdu dans ses pensées.

      « Je vous demande pardon. À quand remonte quoi ? » demanda-t-il.


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