De Feu Et De Flammes. Elizabeth Johns

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De Feu Et De Flammes - Elizabeth Johns


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Je suis désolée, Lord Craig. Vous n’avez probablement pas envie de devoir entendre parler de ma situation. » Margaux s’assit sur l’un des bancs en pierre de la terrasse, surplombant le Firth au-delà de la vallée.

      « Il n’y a pas de quoi vous excuser », la rassura-t-il. « J’ai passé la soirée à déverser mes problèmes sur vous. » Il appuya son coude contra la balustrade de la terrasse. Il était très masculin, se tenant là, détendu ; si différent des nombreux hommes prudes qui avaient courtisé Margaux à Londres. Elle était conscience de sa masculinité, et était désarçonnée par la sensation du regard qu’il posait sur elle.

      « Pas du tout. » Elle leva le regard et lui sourit.

      « Qu’est-ce qui vous dérange alors ? S’est-il passé quelque chose à Londres ? »

      Il semblait inquiet, la regardant directement dans les yeux. Soudainement, tous ses problèmes semblaient ridicules. Elle réfléchit précautionneusement à ses prochains mots en tournant et virant, arrachant les pétales de la fleur qu’elle avait cueilli dans le rhododendron.

      « Rien de particulier ne s’est passé. Mais j’en ai assez du marché du mariage. Je veux me faire un chez-moi ici, mais mes parents ne souhaitent pas que je devienne une vieille fille, Lord Craig. »

      « Je suis sûr qu’ils veulent seulement le meilleur pour vous, demoiselle », dit-il d’un ton rassurant.

      « Je suis en paix avec ma décision, mais ils ne le sont pas. » Elle arracha un autre pétale.

      « Je suis sûre qu’avec le temps… »

      « Ils ne partiront pas tant que je n’accepte pas de rentrer avec eux. » La tige n’avait plus de pétales, elle la jeta donc par-dessus la balustrade et retourna s’asseoir.

      « Ne vous laisseront-ils peut-être pas pour un peu de temps ? » suggéra-t-il.

      Elle sourit. « Je les ai menacés d’entrer dans un couvent, donc ils m’ont amenée ici, pensant que je changerais d’avis. Mais j’adore l’Écosse. »

      Il eut un petit rire. « Un couvent ? »

      Elle acquiesça. Personne ne la prenait sérieusement. « Pourquoi pas ? » demanda-t-elle, sur la défensive.

      « J’imagine qu’ils pensent qu’un jour, vous aimeriez peut-être vous marier. »

      « Travailler avec les filles ici me donne une raison d’être louable », souligna-t-elle, dans un ton qu’elle espérait être raisonnable.

      « Peut-être voudrez-vous même avoir des enfants », continua-t-il.

      « Avez-vous déjà été à Londres, Lord Craig ? Pendant la Saison des bals ? » Elle leva les yeux vers lui, désirant lui faire comprendre.

      « Je n’ai jamais fait partie de ce monde », répondit-il.

      « Vous êtes chanceux. Je me suis jurée que je ne me marierai que par amour, et que je ne me conterais pas d’un arrangement vide de sens. L’amour, celui que mes parents ont, est unique. Je veux un partenariat avec un respect mutuel. C’est une triste réalité d’être élevée avec de telles attentes. »

      « Bien que vous et moi n’ayons pas eu de bonnes expériences en amour, cela ne veut pas dire que tout sera mauvais », raisonna-t-il avec douceur. Cela semblait lui être destiné à lui autant qu’à elle.

      « Lord Craig, je suis satisfaite seule. Je ne comprends pas pourquoi personne ne peut accepter ma décision. Ma valeur n’est pas basée sur si je suis mariée. » Elle leva le menton avec défi.

      « Bien sûr que non, demoiselle. »

      « Pardonnez-moi. Je réalise que je suis chanceuse d’avoir un choix sur ce sujet. Je parle comme une enfant capricieuse. » Elle soupira. « Je ne devrai pas décharger mes problèmes sur vous. Merci de m’avoir écoutée. » Elle fit la révérence et retourna à l’intérieur de la maison.

      1 En français dans le texte.

      2 En français dans le texte.

      3 En français dans le texte.

      4 En français dans le texte.

      5 En français dans le texte.

      Chapitre Trois

      Au petit-déjeuner, le lendemain, Gavin réfléchit au fait qu’il n’avait pas compté confesser sa situation à ses hôtes. Mais il s’était tenu là, à leur table élégante, discutant de la condition du domaine de son frère, et de sa décision de prendre sous sa tutelle les enfants Douglas et de les emmener vivre avec lui. Il avait été choqué du tour qu’avait pris la conversation, et de la décision de Lady Margaux de s’isoler au domaine écossais de Lord Ashbury. Son aide avec les petites serait définitivement la bienvenue, mais elle semblait être faite pour la haute société chic. Serait-elle vraiment heureuse, vieille fille, vivant dans un domaine éloigné de tout en Écosse ? Il secoua la tête. Il ne savait que peu de choses sur les dames et leurs goûts. Peut-être avait-elle subi une autre déception après Lord Vernon. Elle semblait vouloir honnêtement se retirer de Londres. Lui-même, la haute société l’attirait peu. Il avait une merveilleuse relation avec Lord et Lady Easton, mais il n’avait pas besoin de se mêler à la haute société pour cela. Il savait qu’ils n’étaient pas un exemple typique de ceux qui faisaient partie du beau monde.

      Son frère Iain avait maintenu une présence à Londres. Les réformes sociales le passionnaient, tout comme créer des lois permettant de meilleures conditions pour la classe ouvrière pauvre. Gavin voulait continuer le travail d’Iain, mais il n’avait aucune idée de comment atteindre ce but. Si Lady Margaux restait en Écosse, peut-être cela ne la dérangerait-elle pas de le guider sur les subtilités de la société londonienne.

      Il ne serait pas contre être ami avec Lady Margaux. Elle était intelligente et n’avait pas peur d’exprimer le fond de sa pensée. Elle avait certainement été franche avec lui la nuit précédente, au lieu de battre des cils comme tant de femmes avaient tendance à faire. À quoi pensait-il ? Ils ne pouvaient pas être amis, n’est-ce pas ? Il se devait de penser différemment désormais. En tant que docteur, il lui avait été permis un accès inhabituel aux maisons des gens, de brefs aperçus de ce qu’il se passait en privé. Désormais, toutes les règles avaient changé, et pas de manière positive.

      Il se leva et se rendit vers le bureau, résolu à s’attaquer aujourd’hui aux comptes du domaine. Il ne pouvait plus le remettre à plus tard. Il avait probablement besoin d’envoyer le vieux Wallace à la retraite et d’engager un nouveau gestionnaire du domaine, mais d’abord il avait besoin de comprendre la condition et la magnitude de ce dont il était maintenant responsable. Lord Ashbury lui avait proposé son aide. Il accepterait l’offre d’Ashbury une fois qu’il se serait familiarisé avec sa propriété et la situation dans laquelle ils se trouvaient.

      L’odeur du bureau et de vieux livres envahit ses sens avec nostalgie. Il se tint un moment immobile, se souvenant tendrement de l’enfance qu’il avait passé ici ; et, plus tard, des conversations captivantes qu’il avait eu avec son père et son frère. Il ignora son chagrin et s’avança vers le bureau : un bureau qui croulait sous un énorme tas de courrier jamais ouvert. Il secoua la tête. Son frère n’avait jamais été organisé, et apparemment les responsabilités de l’intendant ne comportait pas l’ouverture du courrier. Il s’assit face au bureau en chêne massif, ne se sentant vraiment pas à sa place. Il se souvint de son frère et son père, assis ici face à lui. Comme sa vie avait changé, presque en un battement de cil.

      « Papa Craig ! »

      Gavin entendit son nom résonner à travers la maison, suivi par le bruit de petits pieds dégringolant les escaliers et traversant le couloir, avant qu’une petite fée fasse irruption dans la pièce.

      « Bonjour, Maili », dit Gavin, levant les yeux tendrement vers la petite fille.

      Elle


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