De Feu Et De Flammes. Elizabeth Johns
Читать онлайн книгу.Je suis certain que vous êtes tout à fait à la hauteur de la tâche, Madame Ennis. Vous en savez certainement plus que moi. »
« Non, Monsieur le Baron. Je ne pourrais me permettre. » Elle l’observait comme s’il l’avait insultée.
« Vous le pourriez. S’il vous plaît. Pour moi », implora-t-il. Si on lui donnait une tâche de plus, il en perdrait probablement la tête.
Elle avait l’air terrifié, mais dût voir quelque chose dans son expression qui la fit acquiescer et quitter discrètement la pièce.
« Wallace, combien d’autres responsabilités revenaient à votre maîtresse de maison ? » demanda-t-il, bien qu’il ne voulût pas vraiment savoir.
« Lady Craig supervisait toujours la maisonnée, les métayers, les enfants, le bal, les comptes… » Wallace comptait les tâches sur ses doigts rhumatismaux en parlant.
« Assez ! Assez ! » dit Gavin, se sentant submergé. « Ce sera tout pour aujourd’hui. Si cela ne vous dérangerez pas de vous occuper du courrier, j’ai rendez-vous avec quelqu’un. »
« Très bien, Monsieur le Baron », dit Wallace avec un lourd soupir.
Gavin fit savoir à la nourrice de préparer les filles pour partir dans deux heures.
Il fila par la porte d’entrée et se dirige avers les écuries. Il avait besoin de réfléchir. Il espérait qu’une courte promenade à cheval le calmerait, car tout ce qu’il souhaitait était de voyager jusqu’au bout du monde et oublier que les derniers mois étaient jamais arrivés. Faisant pratiquer à son cheval ses différentes allures, y compris un galop farouche qui faillit bien lui couper la respiration, il sentit sa colère s’apaiser. Il savait que sa mauvaise humeur était déplacée, mais il était en colère. Contre Iain. Contre Dieu. Contre ses enfants. Contre lui-même, et l’épouse dont il avait désormais besoin mais ne voulait pas.
Chapitre Quatre
Margaux décida que ce jour-là, elle s’habillerait en conséquence de sa nouvelle vie. Elle savait que cela mettrait sa mère en colère, mais plus Lady Ashbury la voyait dans ce rôle, plus elle s’habituerait à sa réalité. Sa mère était une force parmi la haute société ; organisant des fêtes extravagantes et menant le beau monde. Revêtant une charlotte pour compléter sa robe la plus sobre, Margaux se demanda si elle avait peut-être exagéré le costume de vieille fille pour le bénéfice de sa mère. Elle avait demandé à sa domestique de relever ses cheveux en un chignon sévère, et la mousseline et dentelle impeccables cachaient complètement ses boucles lustrées. Elle eut un peu rire et réfléchit qu’il lui faudrait retirer la charlotte une fois ses parents partis. Elle souhaitait peut-être une vie plus simple, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu’elle n’avait aucun goût.
Elle se demanda si Lord Craig amènerait aujourd’hui les filles Douglas pour une visite, car elle prévoyait de se rendre au douaire afin de voir comment elle pouvait se rendre utile.
Elle s’arrêta un instant devant la porte quand elle entendit ses parents dans la salle de petit-déjeuner. Osait-elle les interrompre et recommencer la querelle depuis le début ? Ou devrait-elle rester dans le couloir avec le tableau de son grand-père la fixant du regard ?
« Où nous sommes-nous trompés, mon cher ? Anjou a filé avec Charles à la recherche d’Aidan, qui est probablement mort, et Margaux veut porter des charlottes ! » dit sa mère, exaspérée.
Margaux retira sa charlotte avec un sentiment de culpabilité. Elle devrait les prévenir qu’elle se trouvait là, mais ne pouvait se convaincre d’aller plus loin.
« C’est un crime que de gâcher sa beauté », dit sa mère d’un ton plaintif.
« Vous voulez qu’elle soit heureuse, non ? » raisonna son père.
« Bien sûr 1! Comment pouvez-vous demander une chose pareille ? »
« Elle n’était pas heureuse en société. N’aviez-vous pas remarqué ? Peut-être devrions nous lui laisser un peu de temps. Une fois qu’elle sera loin de tout ce qu’elle connait et a fait une petite pause seule ici, elle changera peut-être d’avis. Je crois qu’elle n’est pas sûre de ce dont elle veut. »
Dieu merci pour son père, pensa Margaux. Elle doutait qu’elle changerait d’avis, mais elle voulait plus de temps sans les radotages incessants de sa mère. Une fois qu’ils verraient qu’elle était heureuse, ils auraient à l’accepter.
« Je comprends ce que vous dîtes, chéri2, mais je ne peux la laisser seule ici », protesta sa mère.
« Tante Ida est ici », remarqua son père.
Margaux pouvait imaginer l’expression de sa mère à cet instant. Tante Ida était sénile et plaisante, mais ne serait pas meilleure chaperone qu’un chiot.
« Oui3, elle fera une excellente chaperone », dit sa mère sarcastiquement.
Elle entendit son père rire. « Margaux est suffisamment grande et a une excellente tête sur ses épaules. Peu de choses pourraient lui arriver ici. »
Sa mère lâcha un soupir. « Peut-être pourrions-nous rentrer à Londres pour le bien de Jolie ? »
« Vous pensez que Yardley ou Summers vaudra quoique ce soit ? »
De l’avis de Margaux, le Duc de Yardley était horrible. Elle ne l’avait en réalité jamais rencontré, mais sa réputation lui faisait froid dans le dos. Il ne voulait que faire l’acquisition de Jolie, et non pas avoir une relatoin avec elle. Summers était plus âgé que son père. Mais Jolie s’en fichait. Elle avait toujours voulu être une duchesse. Margaux espérait que son père interviendrait.
« Il lui prête une attention particulière, selon ce que Lady Easton m’écrit. » Lady Easton était la femme du neveu de Lady Ashbury, et chaperonnait l’une des triplettes de Margaux pendant que Margaux et ses parents étaient en Écosse.
« J’aimerais en savoir plus sur lui. Je pense qu’il serait sage que nous soyons présents pendant qu’ils se courtisent », dit Lord Ashbury. L’inquiétude dans sa voix était évidente.
« Cela me fait souffrir tout entière de laisser Margaux ici. Je ne peux être à l’aise avec cela. Cependant, si nous pouvons bientôt revenir, je partirai si c’est ce qui vous paraît le mieux », répondit sa mère. Margaux pouvait entendre la résignation dans sa voix.
« C’est le cas. Tout ira très bien pour elle. Peut-être que le bon docteur attirera son attention. »
« Il lui faudrait être aveugle pour ne pas remarquer ce bel et fort Écossais aux yeux bleus et à l’accent délicieux », soupira Lady Ashbury en acquiescement. « Très bien, mon ami4. »
Lord Ashbury rit. « En effet, je suppose qu’il est beau. »
Margaux faillit s’étrangler. Cela la propulsa dans la pièce.
« Bonjour, Maman5. » Elle embrassa sa joue. « Bonjour, Papa. » Elle fit le tour de la table et embrassa sa joue avant de remplir son assiette.
« Margaux, votre mère et moi avons décidé de rentrer à Londres pour le reste de la saison des bals. Nous pensons qu’il serait sage d’être avec Jolie. »
Margaux se tourna et leva un sourcil inquisiteur, essayant d’apparaître surprise.
« Cela ne veut pas dire que nous abandonnons, » déclara sa mère. « Nous vous donnons simplement un peu de temps pour réfléchir. Bien que cela fera jaser les commères. »
Margaux acquiesça. « Je serai très contente ici. Les filles au douaire me garderont occupée. »
« Mais qu’en est-il de vos propres enfants ? » demanda sa mère tendrement.
« Nous ne sommes pas tous chanceux en