Les Alcooliques anonymes, Quatrième édition. Anonyme

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Les Alcooliques anonymes, Quatrième édition - Anonyme


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et de femmes répartis dans 28 000 groupes actifs à travers plus de 90 pays.

      Les sondages effectués auprès de groupes aux États-Unis et au Canada indiquent que les AA non seulement atteignent de plus en plus de gens, mais que la portée de leur action est de plus en plus étendue. Maintenant, les femmes constituent plus du quart des membres de l’association ; parmi les nouveaux, près du tiers sont des femmes. Sept pour cent des AA interrogés ont moins de trente ans – parmi eux, plusieurs ont moins de vingt ans.

      Il semble que les principes de base du programme des AA sont efficaces pour les gens ayant des modes de vie différents, tout comme le programme a permis le rétablissement à des personnes de diverses nationalités. Les Douze Étapes qui résument le programme peuvent s’appeler los doce pasos dans un pays, the Twelve Steps dans un autre, mais la voie qu’elles tracent vers le rétablissement est exactement la même que celle qui a été défrichée par les tout premiers membres des Alcooliques anonymes.

      Malgré l’augmentation du nombre de ses membres et de l’étendue de sa présence, notre association conserve sa simplicité et son caractère intime. Chaque jour, quelque part dans le monde, un alcoolique commence à se rétablir parce qu’il a reçu l’aide d’un autre alcoolique qui a partagé avec lui son expérience, sa force, son espoir.

      CETTE quatrième édition de « Alcoholics Anonymous » est sortie des presses en novembre 2001, au début d’un nouveau millénaire. Depuis la publication de la troisième édition en 1976, le nombre de membres des AA du monde entier a presque doublé, pour s’élever à deux millions ou plus, répartis dans 100 800 groupes à travers environ 150 pays dans le monde.

      Les publications ont joué un grand rôle dans la croissance des AA et un phénomène remarquable constaté au cours du dernier quart de siècle a été l’explosion de traductions de notre documentation de base dans plusieurs langues et dialectes. Dans chaque pays où la semence des AA a été plantée, le Mouvement a pris racine, d’abord lentement, puis il a grossi à pas de géant quand les publications ont été disponibles. Le livre « Les Alcooliques anonymes » est actuellement traduit dans quarante-trois langues.2

      En même temps que le message de rétablissement atteignait plus de personnes, il a aussi touché la vie d’une plus grande variété d’alcooliques qui souffrent. Quand a été écrite en 1939 la phrase « Nous sommes des gens qui normalement, ne nous fréquenterions pas », il était question d’une Association composée en grande partie d’hommes (et de quelques femmes) issus de milieux très semblables sur le plan social, culturel et économique. Comme tant de choses dans le texte de base des AA, ces mots se sont avérés beaucoup plus visionnaires que ne l’auraient imaginé les membres fondateurs. Les histoires ajoutées à cette édition représentent un membership aux caractéristiques – âge, sexe, race et culture – élargies et plus approfondies pour inclure pratiquement tous ceux que les cent premiers membres auraient voulu atteindre.

      Bien que nos publications aient préservé l’intégrité du message des AA, des changements radicaux dans l’ensemble de la société se reflètent dans les nouvelles habitudes au sein du Mouvement. Par exemple, la nouvelle technologie permet aux membres des AA équipés d’un ordinateur de participer à des réunions en ligne, de partager avec des amis alcooliques à travers le pays ou autour du monde. Dans toute réunion, partout, les AA partagent leur expérience, leur force et leur espoir les uns avec les autres afin de demeurer abstinents et d’aider d’autres alcooliques. Que ce soit de modem à modem ou face à face, les AA parlent le langage du cœur dans toute sa puissance et sa simplicité.

      2 En 2012, Les Alcooliques anonymes sont traduits en 67 langues.

      Nous, des Alcooliques anonymes, croyons que l’opinion d’un médecin sur le programme de rétablissement décrit dans ce livre pourra intéresser nos lecteurs. S’il est un témoignage convaincant, c’est bien celui apporté par les médecins qui ont pu se rendre compte de la souffrance de nos membres et qui ont été témoins de leur retour à la santé. Voici la lettre écrite par un médecin célèbre, directeur médical d’un hôpital réputé du pays, spécialiste dans le traitement de l’accoutumance à l’alcool et à la drogue.

      À qui de droit :

      Je suis spécialisé dans le traitement de l’alcoolisme depuis plusieurs années.

      À la fin de 1934, j’ai traité un patient qui, bien qu’il eût été un homme d’affaires compétent et capable de gagner beaucoup d’argent, était alcoolique à un degré que j’en étais venu à juger désespéré.

      Au cours de son troisième traitement, cet homme a acquis certaines idées au sujet des moyens possibles de se rétablir. Dans le cadre de son rétablissement, il a commencé à exposer ses idées à d’autres alcooliques, insistant auprès d’eux pour qu’ils agissent de même envers d’autres. De là a pris naissance une association formée de ces hommes et de leur famille qui s’est développée rapidement. Cet homme et plus d’une centaine d’autres semblent s’être rétablis.

      Personnellement, je connais de nombreux cas où d’autres méthodes avaient été totalement infructueuses.

      Ces faits semblent avoir une extrême importance sur le plan médical ; à cause des extraordinaires possibilités de croissance rapide inhérentes à ce groupe, il se pourrait que nous soyons à l’aube d’une ère nouvelle dans les annales de l’alcoolisme. Il est fort possible que ces hommes puissent apporter un remède à des milliers d’autres dans la même condition.

      Vous pouvez absolument vous fier à tout ce que ces gens racontent au sujet d’eux-mêmes.

      Très sincèrement vôtre,

      William D. Silkworth, m.d.

      Le médecin qui, à notre demande, nous a remis cette lettre, a eu la bonté de préciser davantage son point de vue dans un autre texte qui est reproduit plus loin. Il y confirme ce que nous, qui avons enduré la torture de l’alcoolisme, devons croire, que l’alcoolique a un physique aussi anormal que son esprit. Il ne nous suffisait pas de nous entendre dire que nous ne pouvions pas maîtriser notre consommation d’alcool simplement parce que nous étions mal adaptés à la vie, que nous étions coupés de la réalité ou que nous étions des malades mentaux. Ces choses se vérifiaient jusqu’à un certain point, en fait totalement pour certains d’entre nous. Mais nous avons la conviction que notre corps aussi était affecté. Selon nous, toute description de l’alcoolique qui néglige cet aspect physique de la maladie est incomplète.

      La théorie du médecin selon laquelle nous sommes allergiques à l’alcool présente un intérêt pour nous. En tant que profanes en matière de médecine, notre opinion sur cette théorie est, bien sûr, peu valable. Mais comme ex-buveurs, nous pouvons dire que cette explication est sensée. Elle répond à plusieurs questions qui autrement resteraient sans réponse.

      Même si la solution que nous préconisons est autant spirituelle qu’altruiste, nous conseillons à l’alcoolique atteint de forts tremblements, ou dont l’esprit est très embrouillé, de se faire hospitaliser. La plupart du temps, il importe que le malade recouvre totalement l’esprit, car il aura alors une meilleure chance de comprendre et d’accepter ce que nous avons à lui offrir.

      Ainsi s’exprime le médecin :

      Le sujet traité dans ce livre me semble d’une importance capitale pour les personnes atteintes d’alcoolisme.

      J’affirme cela après plusieurs années d’expérience comme directeur médical de l’un des plus anciens hôpitaux traitant de dépendance à l’alcool et à la drogue dans ce pays.

      Par conséquent, c’est avec une grande satisfaction que j’ai accepté la demande d’écrire quelques mots sur un sujet traité, dans ces pages, avec une telle maîtrise du détail.


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