Expérience, force et espoir. Anonyme

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Expérience, force et espoir - Anonyme


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target="_blank" rel="nofollow" href="#ufbb1d95b-fe65-5553-9ac9-0e2c876f3902">Les Douze Concepts

      Introduction

      Depuis la parution de la première édition du Big Book, Alcoholics Anonymous, en 1939, on a publié trois éditions révisées – une deuxième en 1955, une troisième en 1976 et une quatrième en 2001. Dans chacune des quatre éditions, les 164 premières pages sont demeurées les mêmes pour préserver le message des AA tel qu’il avait été originalement consigné par les membres fondateurs. L’impulsion du changement est venue du besoin de réviser la section des histoires personnelles à mesure que des alcooliques souffrants de différents âges, de différentes occupations, de différents styles de vie, et de différents milieux ethniques, raciaux et religieux ont appris l’existence du Mouvement et sont venus frapper à sa porte.

      On ne saurait surestimer l’importance de ces histoires personnelles. Notre cofondateur, Bill W. l’a exprimée dans une lettre de 1954, écrite au moment où il était plongé dans la recherche de nouveaux témoignages pour la deuxième édition : « La section des témoignages du Big Book est beaucoup plus importante que la plupart d’entre nous le croyons. C’est notre moyen principal de nous identifier au lecteur à l’extérieur des AA ; c’est l’équivalent écrit d’un conférencier à une réunion des AA ; c’est notre vitrine pour afficher nos résultats. Nous ne saurions précipiter ni sous-estimer la tâche de pousser au maximum la force et la variété de cet étalage. On ne saurait se con- tenter de rien de moins que du meilleur. La différence entre ‘bon’ et ‘excellent’ peut faire la différence entre la misère qui se poursuit et le rétablissement, entre la vie et la mort pour le lecteur à l’extérieur des AA…. La raison principale de la révision est de mettre à jour la section des témoignages, de présenter plus fidèlement un échantillon de ceux qui ont trouvé de l’aide – ce livre vise ceux qui arrivent aujourd’hui chez les Alcooliques anonymes. »

      À mesure que des histoires s’ajoutaient aux nouvelles éditions, d’autres ont été éliminées. Il a été pénible de retirer des histoires AA, mais les décisions difficiles faisaient partie intégrale du processus de faire place à une expérience AA qui reflétait la diversité grandissante des membres. Et, comme il n’existe pas de « mauvaise » histoire AA, chaque fois qu’une nouvelle édition sortait des presses, le Bureau des Services généraux recevait des appels et des lettres demandant pourquoi l’histoire « favorite » d’un membre avait été retirée.

      L’idée de préparer une publication distincte pour rendre de nouveau disponible ces tranches de l’histoire et de l’expérience des AA refaisait surface périodiquement ; cependant, pendant plusieurs années, elle n’a pas reçu beaucoup de support. Pourtant, en 1997, au moment où les membres de la Conférence des Services généraux ont demandé la préparation d’une quatrième édition du Big Book, ils ont voulu qu’on prépare en même temps un livre des histoires qui avaient été éliminées des trois premières éditions. Les Alcooliques anonymes étaient passés de la bande originale de 100 membres fragiles, vivant surtout en Ohio et à New York, à un Mouvement mondial à multiples facettes comptant quelque deux millions de membres. Les changements apportés à la troisième édition pour préparer la quatrième ont été les plus importants de tous, plus de la moitié des histoires ont été éliminées pour faire place à celles de membres contemporains. C’est ainsi que dans les pages qui suivent, vous ferez la connaissance d’un grand nombre de membres des AA des premiers jours dont les histoires ne font plus partie de notre texte de base, mais qui font clairement partie de notre expérience commune.

      Toutes les histoires de ce livre, sauf dix, proviennent des deux premières éditions de Alcoholics Anonymous. C’est donc une collection qui enrichit notre connaissance de « ce que nous étions avant » en tant que Mouvement. La plupart des auteurs AA sont devenus abstinents avant qu’on n’adopte les Douze Traditions, plusieurs d’entre eux ayant vécu pendant cette époque chaotique où les AA « avançaient à tâtons » et apprenaient de leurs nombreuses erreurs. Pour la plupart, ils ont arrêté de boire, et n’ont pas recommencé, sans l’aide des nombreuses réunions des AA et des autres ressources si facilement accessibles. Pourtant, ils ont fait la preuve éloquente que l’expérience des AA traverse le temps. Ils nous disent, aussi clairement que le conférencier que nous avons entendu hier soir, « ce que nous sommes maintenant » – des alcooliques abstinents et reconnaissants qui, avec l’aide du programme des AA continueront de se tenir loin de ce verre crucial qui les saoulera.

      PREMIÈRE PARTIE

      Les histoires que vous lirez ici ont été éliminées au moment de la préparation de la deuxième édition de Alcoholics Anonymous, et l’introduction de cette section vous donne des informations sur ce qu’étaient les AA à l’époque.

      Nous étions en 1955 et, grâce surtout au Big Book, le nombre de membres des AA avait augmenté de quelques groupes fragiles totalisant quelque 100 membres à environ 6 000 groupes réunissant plus de 146 000 membres. Les membres des AA qui voyageaient et ceux qui avaient servi au cours de la Deuxième Guerre avaient transmis le message partout aux États-Unis et au Canada et dans environ 50 autres pays. Les Douze Traditions avaient été adoptées en 1950, établissant les principes directeurs pour la formation et la croissance des groupes partout. De plus, lors du Congrès de St Louis en 1955, le « passage à l’âge adulte » des AA, les trois Legs du Rétablissement, de l’Unité et du Service avaient été confiés au Mouvement tout entier par ses membres fondateurs.

      À cause de tous ces changements, les témoignages personnels du Big Book de 1939 ne représentaient plus convenablement le Mouvement et le cofondateur Bill W. s’est attelé à la tâche d’élargir sa portée dans une édition révisée. On expliquait dans la Préface de la deuxième édition : « Lors de la première parution du livre, nous comptions à peine 100 membres, chacun d’eux était un cas quasi désespéré d’alcoolisme. Les choses ont changé. Les AA aident aujourd’hui des alcooliques qui en sont à tous les stades de la maladie. Ils rejoignent toutes les classes et presque toutes les occupations. On retrouve de nombreux jeunes parmi nos membres. Les femmes, qui, au début, étaient très réticentes face aux AA, sont maintenant représentées en grand nombre. Ainsi donc, nous avons élargi la portée de la section des témoignages pour permettre à chaque lecteur alcoolique de s’y reconnaître. »

      Dans la deuxième édition, Bill a restructuré la section des histoires en trois parties : « Les pionniers des AA », « Ils ont arrêté à temps » et « Ils ont presque tout perdu ». Seules deux histoires de la première édition sont demeurées intactes ; trois ont été révisées, dont une a reçu un nouveau titre ; deux ont été complètement réécrites et 30 nouvelles histoires ont été ajoutées. À la fin, la section comprenait 38 témoignages, à comparer à 29 dans la première édition (celle du Dr Bob et 28 autres).

      Les histoires qui suivent, reproduites de la première édition, nous ramènent à l’époque des « essais et des erreurs », et décrivent une image fascinante de l’expérience des AA au cours des premières années. Les AA que nous rencontrons ici n’étaient abstinents que depuis très peu de temps (Bill W. n’était abstinent que depuis trois ans et demi, Dr Bob, environ trois ans). Ils étaient encore incertains et craintifs face à cette « chose » qu’ils avaient découverte, cherchaient désespérément des conseils clairs et connaissaient encore très peu leur alcoolisme. La plus grande partie du vocabulaire nous étonne : ils parlaient « d’anciens alcooliques », décrivaient leur rétablissement comme une « guérison » et nommaient l’alcool « John Barleycorn ». À l’époque, il n’y avait qu’une poignée de groupes et plusieurs de ces auteurs avaient trouvé les AA plus ou moins par accident – parfois un ami ou un parent avait entendu parler d’un groupe d’anciens ivrognes qui demeuraient abstinents, ou quelques pionniers avaient entendu parler de leur problème et fait un appel de Douzième Étape.

      Dans les histoires retenues pour les éditions futures, certains aspects grossiers des textes de la première édition (par exemple, les jurons, les références à des croyances religieuses précises,


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