Programme des Épouses Interstellaires Coffret. Grace Goodwin
Читать онлайн книгу.mes nouveaux implants comprennent. Ce n’est pas de l’anglais, mais je les comprends à la perfection.
« Trouvez la femme. On doit la ramener chez nous.
– Elle se trouve à vingt mètres environ par rapport à notre position. On la capturera dans trente-trois secondes et demie.
– L’homme humain est mort. Attrapez la femme. On doit ficher le camp de cette planète avant que la coalition ne repère notre vaisseau.
– Dix-neuf secondes si on se base sur sa position et vitesse actuelles.
– Augmentez la vitesse.
– On augmente de cinquante pour cent. »
Je pense brièvement à la gardienne Egara et à ses affirmations concernant la maîtrise de la langue grâce aux implants. Elle avait raison. Si je survis, je lui adresserai un mot en guise de remerciement.
Dix-neuf secondes avant que cette chose me capture ? Je cours plus vite que je n’ai jamais couru de toute ma vie, heureusement que je me suis efforcée de courir cinq jours par semaine, je percute une immense poitrine de plein fouet. Etourdie, je lève la tête, plus haut, sa peau est argentée, je pousse un hurlement.
4
Prince Nial, Terre
La femme dans mes bras lève les yeux vers mon visage et pousse un hurlement, comme si elle était aux mains des hordes de la Ruche. Elle se débat, elle me frappe et me tape, je suis soulagé. Je l’ai reconnue grâce au dossier du protocole des épouses que le Docteur Mordin a reçu avant son transfert. Avant son transfert avorté. C’est ma partenaire, ma femme. Ça ne fait aucun doute. Je sais qu’elle m’appartient, même sans l’avoir jamais vue. Elle est terrifiée mais vivante. Et incroyablement belle.
Je sens l’odeur riche en fer de son sang, la colère coule dans mes veines, une bataille fait rage, c’est la première fois que ça m’arrive. Une fois encore, c’est la première fois que je protège ma partenaire. Elle est effrayée et blessée. J’ignore l’état de ses blessures. Il faudra que je la déshabille et que j’inspecte le moindre centimètre carré de son corps au plus vite.
La simple idée de la toucher, de découvrir ses formes, me donne une érection. Je me remémore le rêve de la cérémonie d’accouplement et sais instinctivement ce dont elle a besoin, mais ce n’est pas le moment. Le danger qu’elle a encouru m’a presque rendu fou, mon corps s’emballe en sentant la douce odeur de sa peau et le parfum fleuri de ses cheveux blonds et brillants. Ces longues mèches ne sont pas blond foncé comme celles de mon peuple, mais beaucoup plus claires, on dirait du soleil liquide. Ma lumière dans l’obscurité. Tout ce que je sais, c’est qu’elle sera à même de dompter le monstre que les implants cyborg voulaient faire de moi.
En parlant de monstre, la créature qui la pourchassait n’a plus longtemps à vivre. J’entends les éclaireurs de la Ruche discuter, ils parlent un étrange langage fait de bips et de bruits, on dirait des insectes bourdonnant sous mon crâne.
J’ai jamais aimé ce bruit, mais là je l’adore. Il nous a guidés, Ander et moi, vers ma partenaire.
Je me penche et la regarde droit dans ses yeux bleu clair, semblable au ciel de son pays. « Jessica Smith, n’ayez crainte. Il ne vous sera fait aucun mal.
– Comment connaissez-vous mon nom ? Vous faites partie de la bande ? » Elle écarquille les yeux, arrête de se débattre et regarde brièvement mon pantalon et mon t-shirt noirs, ainsi que la veste en cuir que j’ai achetée pour dissimuler mes armes terriennes. Ces armes sont totalement inutiles contre un cyborg. Je le réduirai en pièces de mes propres mains. J’ai plutôt hâte qu’il arrive en fait.
Elle regarde par-dessus son épaule, elle tremble mais ne panique pas, ses petites mains agrippent mes énormes biceps, elle me tire pour me forcer à bouger. « Il arrive… dans dix secondes. Neuf. Merde. Il faut partir d’ici. »
Je fais non de la tête et l’abrite derrière moi. « Je ne fuis pas face à la Ruche. Je vais le tuer pour toi. »
Si j’arrive à l’impressionner avec ma force et mes aptitudes au combat, elle me permettra peut-être de la posséder sans être influencée par le collier de partenaire Prillon. Nos colliers de mariage nous attendent à bord du cuirassé du commandant, ils ne nous serviraient à rien ici sur Terre. Jusqu’à ce qu’on rentre, seule l’essence d’accouplement contenu dans mon sperme peut persuader Jessica de m’accepter, mais pour que ça marche, il va falloir que je m’approche d’elle et enduise sa peau de sperme.
Des bruits de bottes me tirent de ma rêverie de baiser ma partenaire, je pousse un rugissement pour prouver que je suis prêt à affronter le soldat de la Ruche qui vient de se pointer à l’angle même où je me trouvais. Il s’arrête net et me dévisage.
Leur conversation augmente d’intensité mais je n’en ai cure, tandis que j’avance vers mon ennemi.
Derrière moi, ma partenaire se prend le front à deux mains et s’agenouille. Elle pousse un gémissement de douleur.
Leur communication la fait souffrir. Je fonce sur le cyborg, je vais le couper en deux, mais il prend ses jambes à son cou comme un trouillard. Je ne peux pas me lancer à sa poursuite, pas avec une partenaire effrayée, affaiblie et vulnérable. Je m’agenouille et elle s’agrippe à ma chemise, comme si j’étais son sauveur, son partenaire.
Je ressens son profond besoin de moi, je suis déterminé à gagner sa confiance et son affection. Je veux qu’elle me saute dessus par choix et envie, non par crainte de la Ruche. J’ai envie qu’elle me touche parce que je le sens dans son sang, ce n’est pas un simple besoin de survie de sa part. Mais ce lien fragile me suffit pour le moment. Elle me permet de prendre soin d’elle, de la mettre en sûreté et de panser ses blessures.
Frustré d’avoir laissé échapper ma proie mais déterminé à m’occuper de ma partenaire, j’ai laissé l’éclaireur s’échapper, je n’ai pas oublié sa tête, je finirai bien par tomber sur lui. Il va mourir ; c’est une simple question de temps.
J’inspecte la zone pour m’assurer qu’aucune menace ne pèse aux alentours avant de prendre ma partenaire dans les bras. Elle se blottit contre ma poitrine, seul le fin tissu des vêtements terriens empêche la chaleur de ses formes voluptueuses de pénétrer mon corps glacé. Je regarde ses seins, je sens sa peau chaude, un désir irrépressible m’envahit. J’ai une érection douloureuse et pousse un grognement en guise d’avertissement, tandis qu’elle s’agite. J’embrasse son sein sous son chemisier et elle se fige.
« Qu’est-ce qui vous prend ? Lâchez-moi ! »
J’ai pas envie de renoncer à ses seins ronds, je me force à lever la tête. J’ignore ses protestations et me dirige vers le point de rendez-vous dans un parc avoisinant dont on a convenu avec Ander. On y a garé la voiture de la gardienne Egara. Dès notre arrivée au centre de transport, la gardienne nous a aidé à nous procurer des vêtements et des moyens de télécommunications primitifs que les humains appellent téléphones portables. Le mien vibre dans la poche de ma veste.
J’enclenche l’appareil bizarre que la gardienne a programmé pour chacun de nous et attends un changement de bruit, signifiant que l’appareil de télécommunications est activé.
« J’écoute. »
J’entends distinctement Ander. « Deux éclaireurs de la Ruche sont venus au domicile de l’humain. Je les ai tués tous les deux.
– Parfait. J’en ai vu un mais j’ai pas pu me lancer à sa poursuite.
– Il va revenir chercher les autres. Je vais l’attendre et le suivre jusqu’à son vaisseau. » La voix grave d’Ander s’entend nettement et ma partenaire a arrêté de