Programme des Épouses Interstellaires Coffret. Grace Goodwin

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Programme des Épouses Interstellaires Coffret - Grace Goodwin


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Drovers. » Je ne lâche qu’un seul mot, la douleur est cuisante. Mon annonce provoque une certaine agitation. Je tourne la tête et regarde derrière la grande silhouette de Seton. J’aperçois une bonne douzaine d’hommes portant un uniforme de médecin et des gardes.

      Seton s’approche et murmure. « Des Drovers ? Qui attaquent un avant-poste ? T’es sûr ? »

      Je hoche la tête d’un air sombre. « Ils ont attaqué. Ils ont tout fait exploser. J’ai dit à Natalie de partir avec la doctoresse, de se mettre à l’abri. J’ai emmené mes hommes traquer les assaillants dans le désert. Mais c’était un piège, Seton. » Je soupire, je constate que Natalie et mes parents seraient morts s’ils étaient restés avec moi, comme ils le souhaitaient. « Les Drovers n’ont pas fui—ils ont envahi le campement à pied.

      — Les Drovers n’abandonnent jamais leurs montures, insiste Seton. C’est un suicide.

      — Ils étaient lourdement armés, ce sont des guerriers entraînés au combat. J’essayais de rejoindre Natalie lorsque je suis tombé dans une embuscade et qu’ils m’ont capturé ». Je me racle la gorge, les souvenirs me reviennent en mémoire. Ils ont égorgé Byran et l’ont laissé sur le sable, exsangue.

      « Je suis désolé, Roark. Il est au nombre des victimes.

      — Et Natalie ? Mes parents ? Ils ont réussi à s’échapper ?

      — Tes parents sont repartis sur Xalia il y a neuf jours. On n’a reçu aucune nouvelle de l’Avant-poste, on ignorait ce qui s’était passé avant ton retour. J’ai envoyé une patrouille sur l’Avant-poste à la recherche de survivants. Ils nous envoient un rapport tous les quarts d’heure.

      — On est quel jour ? »

      Il me l’annonce et je réfléchis.

      Neuf jours. Les Drovers m’ont gardé prisonnier pendant huit jours et j’ai chevauché un jour de plus sur un nox pour retourner à l’Avant-poste. Putain. Où est Natalie ? Qu’est-ce qu’elle a bien pu faire depuis ?

      « Natalie ! Je crie son nom.

      — Roark, calme-toi. Qui est Natalie ? » demande-t-il. Il est grand et mat comme moi, comme la majorité des hommes Trion mais ses yeux sont clairs. Il ne passe pas inaperçu auprès des femmes. Il n’est pas marié, il profite probablement de la multitude de femmes désireuses de partager sa couche.

      « Ma femme. » Ces mots m’échappent tandis que je suis allongé sur le brancard, leurs mains sur mon dos et mes côtes me font l’effet de lames de rasoir, on remet en place mon genou blessé. « Doucement ! hurle Seton.

      — Il faut que je la retrouve. Où est-elle ? » Je lève un bras et agrippe Seton. Les baguettes ReGen virevoltent devant moi tandis qu’on m’amène vers la salle de téléportation. Je ne me souviens pas d’être arrivé au terminal de téléportation du Secteur Deux. L’odeur nauséabonde du nox, le sable, la chaleur. La douleur. Tout devient trouble. Douloureusement flou. Je me souviens d’avoir déboulé sous la tente. Du sable gorgé de sang. Le pupitre de commandes …

      Il arque les sourcils. « Tu t’es marié ?

      — Avec une Terrienne. Elle est à moi. Elle est où ? »

      Seton poursuit, voyant mon anxiété. « Tout ce que je sais c’est que tes parents sont rentrés sur Xalia il y a neuf jours. Personne d’autre n’est revenu de l’Avant-poste Deux jusqu’à ce que tu fasses ton apparition il y a quelques minutes de ça, à moitié mort. T’as été téléporté sur l’Avant-poste Neuf.

      Je rejette la tête en arrière et ferme les yeux. Dieu soit loué. Je me trouve sur le Continent Nord, sur le territoire du Haut Conseiller Tark.

      Seton est présent bien entendu. Je l’ai envoyé chez Tark il y a deux mois pour étudier les itinéraires empruntés par les Drovers avec les caravanes de l’Ouest, Tark et moi y oeuvrons conjointement.

      « Putain, je me demande bien comment tu t’en es sorti avec de telles blessures. » Seton me regarde de la tête aux pieds et observe le docteur qui essaie de m’examiner. J’arrête de bouger mais j’y vois rien avec tous ces gens qui m’entourent. Je ne sais pas exactement où je me trouve. Je présume qu’ils m’ont amené au dispensaire.

      « Faites venir le chef de la garde, dis-je en aboyant mon ordre. Immédiatement ! »

      Le chef de la garde, un commandant, se fraye un chemin parmi les gardes et me salue. Son uniforme et son insigne indiquent qu’il est haut gradé. « Commandant Loris. Ravi de vous savoir en vie, Conseiller. » Il est vraiment heureux de me voir, un peu moins en constatant l’étendue de mes blessures. « Tout indique que vous avez été torturé.

      —Mmm, » je murmure, en repensant à ce que les Drovers m’ont fait. C’est rien comparé à ce que je ressens à l’instant présent. Un manque total de contrôle. De la frustration. La douleur régresse grâce à l’intervention des docteurs, mais n’apaise en rien mon envie de remuer la planète toute entière pour rechercher Natalie. « Ils n’ont pas attaqué comme à l’accoutumée.

      — Parce qu’ils vous ont laissé la vie sauve ? demande le Commandant Loris.

      — Exact. Ce n’est pas dans leurs habitudes. Pourquoi ne pas m’avoir tué comme les autres ? »

      Seton se racle la gorge. « On a eu des cas similaires dans le Nord, Conseiller, ils ont capturé des officiers haut placés et des chefs de tribus et ont demandé des rançons.

      — J’ai fait l’objet d’une demande de rançon ?

      — Non. Il est clair qu’ils ne savaient pas à qui ils avaient à faire lorsqu’ils vous ont capturé. »

      Je rejette la tête en arrière et ferme les yeux. « Ils n’auraient jamais relâché un Conseiller.

      — Exact. Seton me serre doucement l’épaule. Tu es un ennemi bien trop dangereux. »

      Si jamais ils ont touché à Natalie, s’ils lui ont fait du mal, ils n’ont même pas idée de la dangerosité de l’ennemi qu’ils auront à affronter.

      « Seton, où est ma femme ?

      — J’ai envoyé un groupe de gardes à l’Avant-poste Deux à ta sortie du sas de téléportation. Il détourne le regard un instant. Ça fait une heure, ils font état d’un carnage total. Ils n’ont pas trouvé de survivants pour le moment.

      — Ma femme était là-bas. »

      Il perd de sa superbe, et écarquille les yeux. Sa mâchoire se contracte. « A quoi ressemble-t-elle ?

      — Elle est belle. » Je ferme les yeux et me la remémore, comme durant ma captivité. « Blonde aux yeux clairs, comme les tiens, mais bleus. » Des yeux d’un bleu superbe, un sourire adorable, des courbes voluptueuses, des seins lourds ornés de piercings, une chatte toute rose.

      « Je la retrouverai. » Seton me tape sur l’épaule tandis que le docteur avance, j’ouvre grand les yeux pour le regarder, juger de la véracité de ses dires. Il est sincère, je hoche la tête. C’est un homme bien. Un vrai ami.

      « Désolé de vous interrompre mais on doit vous mettre dans le caisson de RéGénération. Vous faites une hémorragie interne monsieur. »

       Putain.

      « Vous ne serez d’aucune utilité à votre femme ou à votre peuple si vous mourrez, » insiste le docteur.

      Maudits soient les médecins pour clamer l’évidence et en être convaincus.

      « Je suis désolé, Conseiller. » Le commandant s’éclaircit la gorge, il porte la main à son oreille, comme s’il écoutait attentivement un message. Il commence à parler, bafouille, comme si les mots restaient bloqués dans sa gorge. « Je … ils ont trouvé une femme morte dans le terminal de téléportation. » Il s’éclaircit à


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